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Dosage

Le dégorgement a laissé dans la bouteille un vide qu’il s’agit maintenant de combler. De plus, l’acidité naturelle du vin et du gaz carbonique étant élevée, il est nécessaire d’édulcorer le contenu, selon que l’on désire obtenir un vin "extra-brut", "brut nature", "brut", "extra-dry", "sec", "demi-sec", ou "doux". C’est le rôle que va jouer la "liqueur d’expédition" (ou "liqueur de dosage") qui n’est autre qu’un mélange de sucre de canne très pur et de vieux vins de Champagne adapté à chaque cuvée.

Cette liqueur a été préparée quelques mois auparavant avec du vin de réserve d’au moins deux ans d’âge, soigneusement filtré sur des plaques stérilisantes pour éviter toutes levures ou bactéries qui provoqueraient une fermentation intempestive.
C’est la quantité de sucre ajoutée qui permet d’élaborer les différents niveaux de goût, plus ou moins dosés, c’est-à-dire plus ou moins sucrés, définis comme suit dans l’Union européenne :
• doux plus de 50 grammes de sucre par litre
• demi-sec entre 32 et 50 grammes de sucre par litre
• sec entre 17 et 32 grammes de sucre par litre
• extra dry entre 12 et 17 grammes de sucre par litre
• brut moins de 12 grammes de sucre par litre
• extra brut entre 0 et 6 grammes de sucre par litre
Pour une teneur de moins de 3 grammes et si le vin n’a fait l’objet d’aucune adjonction de sucre, on peut utiliser la mention "brut nature", "pas dosé" ou "dosage zéro".

Chacun son goût...!

L’origine fort ancienne du dosage permet d’affirmer qu’autrefois on dosait davantage qu’aujourd’hui. Le choix du consommateur a suivi l’évolution de ses goûts qui lui font préférer aujourd’hui des vins plus secs, probablement en fonction de la richesse de l’alimentation moderne qui nécessite un apport moindre en sucre. Les pays scandinaves où il fait froid restent les seuls à commander encore des vins doux et demi-secs. Les Russes, les plus grands amateurs de vins effervescents de Champagne jusqu’à la Révolution de 1917, ne buvaient que des Champagnes "doux", d’où la qualification de "goût russe" pour celui-ci, tandis que les Américains préféraient le sec, dit "goût américain", et les Anglais l’extra-dry et le brut, appelé parfois "goût anglais". Si bien que pendant longtemps, le dosage des vins exportés a varié avec le pays de destination. Cela n’est plus le cas de nos jours, où le niveau du dosage réalisé doit précisément figurer sur l’étiquette.

Le "dosage" proprement dit, c’est-à-dire l’addition de 0 jusqu’à 5 ou 6 cl de liqueur d’expédition dans la bouteille dégorgée, s’effectue à l’aide d’une machine automatique ou semi-automatique, la "doseuse". En fonction de la taille des exploitations, ces doseuses sont plus ou moins perfectionnées, sachant qu’elles peuvent traiter au maximum un peu plus de 18 000 bouteilles/h. Une telle machine travaille en trois temps :

  • Tout d’abord elle extrait quelques centilitres de vin de la bouteille afin de faire de la place pour la liqueur d’expédition,
  • elle introduit ensuite la liqueur d’expédition,
  • elle complète enfin la bouteille avec le vin précédemment prélevé. L’excédent reste dans le réservoir de la doseuse.

Immédiatement après, les bouteilles sont dirigées vers une machine à boucher, contiguë à la doseuse, pour y être hermétiquement fermées par un bouchon de liège de la meilleure qualité, maintenu par un muselet en fil de fer. La bonne conservation du vin, dont le gaz carbonique ne doit à aucun prix s’échapper, en dépend.