UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Etiquetage

Si l’étiquette habille la bouteille, elle renseigne également le consommateur sur la provenance du vin. Une réglementation exigeante à ce sujet impose au professionnel de faire apparaître sur cette étiquette l’identité de l’élaborateur du vin. L’étiquette se doit d’être à la fois une enveloppe esthétique et une source d’information légitimant l’appellation champagne.

Appendice : Au fil des siècles, l’esthétisme gagne...

Les premières Maisons de Champagne apposaient sur leur bouteille un cachet de cire qui recouvrait la ficelle et le bouchon. Ce dernier portait un chiffre, une lettre ou une effigie singularisant le produit. La couleur de la cire qui était choisie permettait en outre de caractériser la qualité de la cuvée. Vers 1820, elles commencent à proposer à leurs clients, sur commande spéciale, des étiquettes écrites à la main. Rapidement avec les progrès de l’imprimerie et de la lithographie, l’étiquette champenoise devient un objet artistique proposant des débauches de calligraphies et de motifs, des recherches sur les couleurs : bronze, or, noir, grenat cultivent les jeux de langage : "crème de...", "fleur de...", "cuvée réservée", "cuvée extra-supérieure"...

Au-delà de cet aspect esthétique, le rôle informatif reste primordial. Dès les premières étiquettes, les négociants champenois ont pris l’habitude d’inscrire trois indications qui, à l’époque, n’étaient nullement obligatoires :

  • l’origine du vin (cru ou commune de production des raisins),
  • le nom de l’élaborateur,
  • le nom de la commune où l’élaborateur est installé.

En 1834, une nouvelle mention est spontanément ajoutée sur l’étiquette : l’année de la récolte dont le vin est exclusivement issu. C’est la naissance du millésime.

Depuis 1979, pour satisfaire à la réglementation communautaire européenne, l’étiquette d’un vin de Champagne doit comporter les neuf indications suivantes :

  • la mention "Champagne", sans la formule "Appellation d’Origine Contrôlée", car, par définition, tout vin de Champagne est d’appellation d’origine contrôlée,
  • la marque ou dénomination originale de chaque Maison,
  • la teneur en sucre résiduel, c’est-à-dire la catégorie du vin : extra-brut, brut nature, brut, extra-dry, sec, demi-sec, doux...
  • le volume nominal énoncé en centilitres, de plus en plus souvent en millilitres : 37,5 cl ou 350 ml, 75 cl ou 750 ml, etc.
  • le titre alcoométrique acquis, toujours exprimé en pourcentage, lequel varie entre 10° vol. et 13° vol. maximum,
  • le nom et le prénom de l’élaborateur ou la dénomination sociale de la société, en toutes lettres ou en code, précédés de l’expression "élaboré par..." ou "élaborateur...",
  • la commune d’élaboration, c’est-à-dire le territoire sur lequel elle a été réalisée. Cette indication doit apparaître à la suite de son nom ou de sa raison sociale. Lorsque la mention de l’élaborateur est réalisée à l’aide d’un code, le nom de la commune est également codée.
  • le pays d’origine "France",
  • l’immatriculation professionnelle attribuée par le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne à chaque élaborateur, pour chacune des marques utilisées. Cette immatriculation comporte une suite de chiffres minuscules précédée de deux initiales indiquant le statut de celui qui élabore et commercialise le vin. On peut repérer sept types d’initiales différents :

NM : négociant-manipulant [1]
Sur un effectif d’au moins deux cents négociants-manipulants, le plus grande nombre est établi à l’intérieur des deux cités-phares de la Champagne : Reims et Épernay, ou dans leurs environs immédiats, au cœur du vignoble. Le négociant peut être une personne physique ou une société encore appelée Maison de Champagne lorsqu’elle exerce cette activité à titre exclusif de toute autre. Qu’elle possède ou non des vignes, elle achète l’essentiel des raisins nécessaires à la préparation de ses vins.

RM : récoltant-manipulant
Au nombre de plus de deux mille, ils représentent le tiers des opérateurs champenois. Ces viticulteurs ne vinifient, ne champagnisent et ne commercialisent que leur propre raisin.

RC : récoltant-coopérateur
On recense environ trois mille récoltants-coopérateurs, qui représentent la moitié des opérateurs champenois. Le vigneron, adhérent d’une coopérative de manipulation, récupère ses bouteilles après l’élaboration dans la coopérative qui est le prolongement de son exploitation.

SR : société de récoltants
Il s’agit d’une réunion de vignerons, souvent d’une même famille, qui unissent leurs efforts pour vinifier et commercialiser leur production. Cette association peut faire appel aux services d’une coopérative qui assurera une partie des prestations nécessaires.

CM : coopérative de manipulation
Sur un peu plus d’une centaine de coopératives, seulement la moitié exerce une activité de commercialisation. C’est alors la coopérative appartenant à un groupement de récoltants qui élabore le vin, qu’il soit commercialisé par elle sous diverses étiquettes ou rendu aux vignerons coopérateurs qui y adhèrent.

MA : marque auxiliaire, marque d’acheteur ou encore marque autorisée
Il s’agit dans tous les cas d’une marque déposée par une personne quelconque ou une société : un restaurateur, un caviste, une chaîne de magasins, etc., qui souhaite personnaliser un produit pour un marché sectoriel bien précis. Un tel vin peut avoir pour origine un récoltant-manipulant, un négociant-manipulant ou une coopérative de manipulation.

ND : négociant-distributeur
Il s’agit d’une personne physique ou morale (marchand de vins), qui achète des vins en bouteilles terminées, sur lesquelles il appose, dans ses locaux, son propre étiquetage.

Des mentions facultatives peuvent aussi, si elles correspondent à une réalité, être portées sur l’étiquette. On pourra y trouver à titre d’exemple :

  • l’indication de l’année ou millésime qui est apposée par décision de l’élaborateur, quand la qualité de l’année le permet et que la cuvée ne contient que des vins de cette année-là,
  • "blanc de blancs", pour une cuvée issue exclusivement des seuls raisins blancs : Chardonnay,
  • "blanc de noirs", pour une cuvée uniquement élaborée à partir de raisins noirs : Pinot noir et Meunier,
  • "grand cru", pour une cuvée provenant exclusivement de vignobles classés à 100 % dans l’échelle des crus,
  • "premier cru" pour une cuvée composée uniquement de crus côtés entre 90 et 99 % dans l’échelle des crus,
  • le nom de la commune, si tous les vins entrant dans la cuvée ont la même origine communale,
  • l’origine de quelques très rares cuvées provenant de clos indépendants. Seules quelques parcelles, exceptionnelles par leur terroir et leur exposition, sont susceptibles de produire des vins suffisamment riches et complets pour justifier une vinification isolée.

Terre de Champagne : 06 - La bouteille

Avant de passer à la dégustation...

Très réglementée, la vinification champenoise a su, au fil des années, préserver les règles établies par plusieurs décennies d’expérience, tout en intégrant les progrès de la technique et ceux de la biotechnologie.

L’évolution a été progressive, et a permis une plus grande maîtrise des processus fermentaires, ainsi que l’allègement des tâches humaines par la mécanisation. Ces choix ont toujours été guidés par un souci de qualité croissante.

Ainsi, à chacune des étapes de l’élaboration, de la réception des raisins à l’expédition des bouteilles, de multiples analyses, tests et contrôles indispensables à la conduite des vinifications, au bon déroulement des opérations œnologiques et à la maîtrise de la qualité des vins, ont eu lieu. Des dégustations fréquentes et systématiques ont permis de confirmer ces analyses et de garantir la régularité et la bonne évolution des cuvées.

Du pressoir à la coupe, les vins effervescents de Champagne témoignent d’un art qui allie le respect du savoir-faire traditionnel à la maîtrise des technologies modernes, en vue d’offrir au consommateur le plaisir de dégustations inoubliables. La renommée mondiale d’une Marque de Champagne est la consécration de son attachement à respecter ces règles traditionnelles d’élaboration. Elle garantit la constance des particularismes et subtilités auxquelles sa clientèle est attachée. La marque d’une Maison de Champagne apporte donc aux connaisseurs comme aux novices la certitude d’être pleinement satisfaits. La conclusion s’impose alors d’elle-même :

Je boirai un jour, mon frère, je boirai un jour. Mais que du Champagne. Rien que du Champagne...

Tchao Pantin, Première Partie, Benssoussan Story.

Notes

[1Une "Maison de champagne" est une entreprise agricole et/ou industrielle et commerciale (et non exclusivement agricole) qui contrôle les moyens matériels et humains nécessaires à l’élaboration et à la distribution mondiale d’une Grande Marque de Champagne.
-  A partir d’une sélection de cépages et de crus, une Maison achète des raisins et des moûts auprès de vignerons dans le cadre de partenariats durables. Ces approvisionnements sont le plus souvent complétés par la récolte du domaine viticole de la Maison.
-  Une Maison vinifie et élabore ses cuvées à partir d’une sélection de "vins clairs" (tranquilles) qu’elle assemble avec des vins de réserve (issus de récoltes antérieurs) selon un process d’élaboration traditionnel exigeant. Ce savoir-faire garantit à la clientèle de la Maison de retrouver d’année en année la qualité et le style caractéristiques de la Marque
-  Une Maison commercialise sous sa(ses) Marque(s) les vins qu’elle a elle-même élaborés auprès d’une clientèle mondiale. Les Grandes Marques élaborées par les Maisons de champagne confortent depuis trois siècles la notoriété internationale des vins effervescents de Champagne.
En conséquence, toute entreprise qui ne contrôle pas l’ensemble des moyens matériels et humains nécessaires à l’élaboration et à la commercialisation d’une Marque, ne peut pas compter parmi la petite centaine de « Maison de champagne » adhérentes de l’UMC. Elle reste un simple Négociant parmi plusieurs centaines enregistrés au CIVC.
Les Maisons de champagne adhérentes de l’UMC se distinguent des autres producteurs de champagne par leurs statuts juridique, fiscal et social « Industriel & Commercial », les assujettissant à des régimes contraignants. Ne peuvent donc pas adhérer à cette Union syndicale (sauf en qualité de « membres associés ») les entreprises dont l’activité principale serait (de fait ou de droit) exclusivement agricole, ainsi que les filiales majoritaires de celles-ci.