UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Crayères gallo-romaines de Reims

Conclusions

Cette étude a permis de mettre en évidence le surcreusement du sous-sol de cette partie de la ville. Il serait erroné de considérer cette zone comme la seule à renfermer des cavités artificielles. D’autres parties de la ville sont aussi riches en crayères et seule une prospection systématique pourrait permettre d’en estimer l’importance réelle.

Il faut se garder d’expliquer et de dater les crayères par des hypothèses hâtives, chaque édifice a ses particularités.

En l’absence de fouilles archéologiques, il est plus prudent de proposer des « espaces chronologiques » car les crayères une fois creusées évoluent sans cesse : les utilisateurs successifs en modifient la structure initiale effaçant ainsi les traces précédentes. Les remblais qui proviennent de la surface sont souvent sources d’erreurs dans la datation.

D’après différents indices fournis par cette étude, nous pouvons proposer une période de datation des crayères allant du Ve siècle au XVIIe siècle. La « fourchette » est large mais seules des fouilles archéologiques permettraient de préciser cette datation. Nous pouvons admettre que dans le quartier de Saint-Rémi un important creusement du sous-sol a eu lieu vers le Xe siècle.

Les espaces libres du quartier Saint-Rémi non construits actuellement représentent une « dernière chance » pour la valorisation et la compréhension historique de cette partie de la ville de Reims. Concevoir des infrastructures de surface au « coup par coup » pour les éventuels aménagements voisins de la basilique Saint-Rémi serait une erreur préjudiciable à l’intégration des édifices futurs et du passé, présents dans ce quartier. Un schéma d’aménagement global touristique et commercial éviterait une sectorisation des différentes constructions modernes. Il ne s’agit pas de rechercher systématiquement une unité architecturale mais plutôt une volonté d’intégration des bâtiments.

L’existence d’un bâti ancien, disparu, en surface, peut être décelé par la présence de renforts de fondation construits à une période donnée dans les souterrains. La présence de fossés antiques ou médiévaux peut être écartée par la présence de souterrains taillés en pleine roche crayeuse.

Une étude géotechnique et principalement un levé géologique des surfaces de discontinuité annexée à une étude de fracturation des roches dans les zones concernées par les cavités compléteraient avantageusement la présente investigation.

Résumé
L’étude vise à opposer les archives topographiques et historiques de la ville aux vestiges archéologiques d’un système d’exploitation de la craie. La conduite de la recherche a permis la découverte d’une organisation rationnelle basée sur des techniques d’exploitation qui ont peu varié au cours des siècles. Les vides laissés par les carriers.représentent environ 300 000 m3 de craie. Les carrières souterraines de Reims constituent aujourd’hui la part la plus importante du patrimoine des Maisons de Champagne de la cité.