Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Pie VII excommunie Napoléon Ier, qui réplique en faisant enlever le souverain pontife, le 6 juillet suivant.
Cinquième Coalition contre la France, formée par l’Autriche et l’Angleterre.
L’Autriche, affaiblie par ses défaites successives à Eckmühl, Essling et surtout Wagram, est contrainte de signer le Traité de Schönbrunn et de céder à la France
la Carniole, la haute Carinthie et une partie de la Croatie. Ajoutés à la Dalmatie et à l’Istrie, ces territoires forment les Provinces illyriennes, incorporées à l’Empire français. En outre, l’Autriche doit abandonner des territoires ou des villes à la Bavière et au grand-duché de Varsovie, s’engager à verser une indemnité de guerre de 85 millions à la France et à limiter son armée à 150.000 hommes.
Poursuite de la Guerre de l’Indépendance en Espagne, marquée tantôt par des défaites comme à Talavera, tantôt par des victoires comme à Ocana et Saragosse.
François Jean Irénée Ruinart de Brimont rédige à l’intention de ses héritiers un court recueil intitulé Instructions et enseignements données par Mr. Ruinart de Brimont à ses fils Thierry et Edmond pour le commerce des vins de Champagne.
On y trouve aussi bien des développements détaillés sur les Livres d’un négociant, sur les changes, les connaissements, les billets à ordre et les lettres de voiture, que des conseils éclairés sur la vente des vins et les voyages, une Notice sur le travail des vins de Champagne rouges (sic) ou le détail de ce que doit contenir une treille de Merin…
Le major Fischler, officier autrichien prisonnier sur parole à Châlons-sur-Marne déclare « avoir bu du vin mousseux de Champagne une fois chez lui en Bohême et regrette que sa bourse plate lui en limitât la consommation en France ».
Complot avorté de Joseph Fouché, ministre de la Police, et de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, ministre des Affaires extérieures, contre Napoléon Ier.
Les Archives départementales de la Marne conservent un congé pour 25 bouteilles de vin blanc de Champagne vendues à Épernay par le sieur Lochet-Duchenet, en vue du transport à Châlons-sur-Marne, chez M. le vicomte de Jessaint, préfet de la Marne.
Au Congrès d’Erfurt, réuni par Napoléon Ier, avec le tsar Alexandre Ier et les souverains d’Allemagne, mais sans l’empereur d’Autriche ni le roi de Prusse, pour avoir les mains libres en Espagne, l’empereur reconnaît au tsar la possession de la Finlande et des provinces roumaines de Moldavie et de Valachie.
Les Archives départementales de la Marne disposent d’une lettre de voiture pour un panier de 50 bouteilles de vin de Champagne à transporter d’Épernay à Beaulieu.
A Naples, le maréchal Murat est proclamé roi des Deux-Siciles.
A Bailen, les patriotes espagnols du général
Castanos cernent l’armée française du général Dupont et la contraignent à capituler.
Ce premier grave échec de soldats de l’armée impériale devait avoir une répercussion psychologique immense, d’autant qu’il est bientôt suivi de la chute de Madrid, d’un débarquement anglais au Portugal, de la capitulation du maréchal Junot à Cintra et de l’évacuation du Portugal. Toutefois, la victoire de Somosierra et la reprise de Madrid stabilise la situation espagnole pour quelques mois.
Les « Dos et Tres de Mayo », l’insurrection du peuple madrilène contre l’armée française entraîne une répression atroce, illustrée tardivement (en 1814) par Goya.
Naissance aux Tuileries de Louis-Napoléon Bonaparte, troisième fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de Napoléon Ier, et d’Hortense de Beauharnais, fille de l’impératrice Joséphine, futur Napoléon III.
Soulèvement d’Aranjuez dirigé contre le Premier ministre espagnol Godoy et sa politique francophile.
Par le Traité de Bayonne, le roi Charles IV doit abdiquer en faveur de son fils Ferdinand VII. Mais, après l’occupation de Madrid par les troupes de Murat, il doit renoncer au trône. Joseph Bonaparte, nouveau roi d’Espagne désigné par son frère, assiste effaré et impuissant au soulèvement du peuple espagnol : c’est le début de la « Guerre de l’Indépendance ».
Création de la noblesse impériale.
Un corps expéditionnaire français occupent les Etats pontificaux, lesquels sont annexés à l’Empire français dès le 17 mai suivant.
Fondation de l’École de Médecine de Reims, née de la fusion du cours privé du chirurgien Caqué et du cours hospitalier du médecin Duquenelle.
Pie VII refuse l’investitude aux évêques nommés par Napoléon Ier.
Quelques années après le décès de Nicolas-Simon Henriot, marchand de laine, vigneron et producteur de vins de Champagne à Reims, sa veuve, née Appoline Godinot, se met à élaborer et à vendre ses propres vins de Champagne, sous le nom de « Veuve Henriot Aîné », créant ainsi la maison Henriot.
Dans son premier Faust, Goethe fait dire à Brender, un des joyeux buveurs de l’Auerbachs Keller de Leipzig : « Je désirerais du vin de Champagne, et qu’il fut bien mousseux ».
Le général Junot, gouverneur de Paris, puis duc d’Abrantès et gouverneur général du Portugal, se signale par son amour du vin mousseux de Champagne.
Son épouse, la talentueuse femme de lettres, rapporte à ce sujet le dialogue que voici, dans lequel l’interlocuteur du général est Regnault de Saint-Jean-d’Angély, procureur général près la Haute Cour impériale. Junot s’adresse à son ami :
« A ta santé, avec ton vin de Champagne ; il est bon au reste, où le prends-tu ?
- Chez Ruinart.
- C’est bien çà, et moi aussi.
- Ah ! Tu le trouves bon ! dit Regnault en se radoucissant : donne m’en un verre.
- A condition, dit Junot, que tu diras : Vive l’Empereur !
- Quelle condition ! s’écria Regnault, oui, sans doute ; et levant son verre, il cria de sa voix de tempête : A la santé de l’empereur ! »
La duchesse d’Abrantès ajoute, dans son Histoire des salons de Paris, à propos de Regnault de Saint-Jean-d’Angély :
« Il but encore trois ou quatre verres de vin de Champagne, mangea du pâté de foie gras, et bientôt il fut tout à fait en gaieté, mais sans s’être gris ni même attaqué ».
Junot, pour sa part, est un franc buveur. Il avait été colonel-général des hussards, ces cavaliers légers, « saccageant les coeurs et les verres, gais, charmants, heureux de vivre et prêts à mourir ».
« Pour le plus célèbre d’entre eux, le général Lasalle, officier superbe, homme excellent, brillant d’esprit et de vaillance, plein de talents », toute occasion était bonne pour boire du vin mousseux de Champagne, avec ses officiers et avec ses maîtresses.
Décret de Milan visant au renforcement du Blocus continental.