Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Gallo-Romains
Moyen-Âge
Renaissance
Siècle des Lumières
Révolution
Restauration
République
Années folles
Temps Modernes
MondialisationLouis-Napoléon Bonaparte devient empereur des Français, sous le nom de Napoléon III.
Au restaurant, il se consomme des quantités considérables de vin mousseux de Champagne, chez les Frères Provençaux, chez les Frères Bignon, propriétaires du Café de Foy et du Café Riche, chez Véry, chez Vachette et son voisin Brébant, chez Magny, à la Maison Dorée, au Véfour, chez Dumon et chez Philippe, au Café de Paris et au Café Anglais, ainsi que chez Maire, chez Foyot, à la Tour d’Argent et chez Ledoyen.
On en boit aussi beaucoup dans les clubs, à l’Union, au Cercle Impérial, au Cercle Agricole et surtout au Jockey-Club.
Il est des lieux où on mange moins, mais où on boit autant de vin mousseux de Champagne, ce sont les cabinets particuliers, dont la vogue n’a pas diminué depuis la Monarchie de Juillet, bien au contraire, et où les grisettes et les lorettes font toujours un large usage de ce vin qu’elles appellent familièrement « champ ».
Dans les dessins de presse de l’époque, on voit flûtes et flacons envahir le pesage et les buvettes des hippodromes de la région parisienne. Mais, c’est aux Anglais que l’initiative de cette association vin mousseux de Champagne-turf revient.
Dans Londres, l’ouvrage de Louis Enault consacré à la capitale britannique, l’une des gravures sur bois de Gustave Doré, intitulée Au Derby, le lunch en équipage, représente le déjeuner pique-nique pris dans les voitures sur la pelouse de l’hippodrome d’Epsom. On y voit d’innombrables flûtes de champagne, dans les mains des buveurs et sur les toits des voitures.
Du temps de Napoléon III, le vin mousseux de Champagne figure souvent dans les œuvres littéraires de Barbey d’Aurevilly, Gustave Flaubert, Edmond et Jules Huot de Goncourt, Hippolyte Taine, Prosper Mérimée, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac.
Dans la presse également, on fait « mousser » de plus en plus le vin de Champagne, dans les écrits d’Arsène Houssaye, Charles Monselet, etc. et dans les dessins d’Edouard de Beaumont, Gavarni, Honoré Daumier et Cham.
Dans les pièces de théâtres d’Eugène Labiche, Alexandre Dumas fils, Henri Meilhac et Ludovic Halévy, il arrive même que l’on en
boive sur scène. Et que dire des livrets que ces derniers écrivent pour les opéras bouffes, la synthèse idéale se matérialisant dans la finale de La Vie Parisienne de Jacques Offenbach, avec « les flacons qui pétillent ».
Sur des poèmes de Béranger et de Gouffé, on chante aussi le vin mousseux de Champagne au café-concert, en même temps qu’on le sert aux spectateurs attablés dans la salle, innovation bien propre à en développer la consommation.
Enfin, à la fin du Second-Empire, on remet à la mode l’ambigu, qui se pratiquait au XVIIIème siècle. « Repas sans heure fixe où tous les services sont confondus en un seul » selon Le Bréviaire du Gastronome, adopté pour les fins de bal, les haltes de chasse, etc., il se prête particulièrement bien au choix du vin mousseux de Champagne comme boisson unique.
Dans ses Confessions - Souvenirs d’un demi-siècle, Arsène Houssaye, alors directeur de la Comédie-Française, se souvient d’un souper chez Mlle Rachel : « Ce soir-là, il n’y a pas moins de douze convives pris au théâtre, à l’improviste, pour fêter le succès que Mlle Rachel vient d’obtenir dans « Lady Tartuffe ». Elle n’est d’ailleurs qu’à moitié contente. Il faut qu’on la grise de bonne paroles et qu’elle se grise un peu de vin de Champagne, pour oublier quelques scènes mal venues. […] »
Le Second-Empire.
Peu affectée, dans son ensemble par la politique, la population française se réjouit de la prospérité retrouvée, et le milieu des affaires tout particulièrement.
Au terme d’un nouveau plébiscite, 7.824.189 voix se prononcent pour le rétablissement de l’Empire, contre 253.145 non, 66.126 bulletins nuls et environ 2 millions d’abstentions.
Jacob-Emile et Isaac Pereire fondent le Crédit Mobilier, banque d’affaires d’un type nouveau, spécialisée dans les prêts à long terme aux industriels.
Malgré une vive concurrence avec la banque de James de Rothschild, l’établissement devait être le principal moteur des grandes entreprises françaises jusqu’à la crise de 1867.
Révision de la Constitution par senatus-consulte et rétablissement de l’Empire.
Ministère d’Achille Fould.
Pierre Nicolas Perrier, négociant en vins de Champagne, est maire d’Épernay.
Création de la Banque Foncière de Paris, futur Crédit Foncier de France à partir du 10 décembre.
Réalisées au suffrage universel (masculin), mais avec le système de la candidature officielle, les élections au Corps législatif produisent 261 élus, dont 8 opposants (5 monarchistes et 3 républicains).
Mise en place du régime des avertissements pour la presse.
Ministère formé par le « ministre d’Etat » Xavier de Casabianca, représentant l’Empereur, chef du gouvernement devant les Chambres.
Promulgation de la nouvelle Constitution, calquée sur celle de l’An VIII.
A Reims, le quartier Coquebert se métamorphose en ce milieu de siècle sous l’impulsion de plusieurs grands négociants (Veuve Clicquot-Ponsardin, Krug et Cie, G.-H. Mumm et Cie, Lanson Père et Fils, Heidsieck et Cie, Louis Roederer).
L’auteur du Guide des Voyageurs souligne ainsi ces transformations : « Ces messieurs ont entouré les celliers de façades convenables […] plusieurs maisons d’exportation, notamment G.-H. Mumm et Louis Roederer, ont fait construire par P.-L. Gosset des établissements considérables sur l’emplacement des anciens remparts, faisant creuser et tailler dans le banc de craie du quartier Coquebert des souterrains multiples et réguliers très curieux à visiter. »
A la mort de Gottlieb Mumm, et probablement à la suite de différents entre les associés, la maison P.A. Mumm et Cie éclate, donnant naissance à deux nouvelles sociétés : « Jules Mumm et Cie » et « G.H. Mumm & Cie ».
A la première participent certains des associés de 1838 : Jules et Edouard Frédéric Mumm et Benoist Jacques Schubarth, bientôt rejoints par le fils de Jules Mumm, Jacob Bernard Mumm.
Dans la seconde s’associent Georges Hermann Mumm, qui donne son nom à l’affaire, Leberecht von Guaïta, qui ajoute « Mumm » à son patronyme, et Guillaume de Bary.
Premier voyage de Charles-Camille Heidsieck (maison Charles Heidsieck) en Amérique, au cours duquel le négociant rémois va de Boston à New-York et retient ses premiers agents, MM. Bayaud et Bérard, qui se montrent actifs et, dans un premier temps, fidèles et dévoués.
Pour conforter la réussite commerciale et la renommée grandissante de sa maison, Louis Roederer achète un terrain boulevard Lundy. Sur sa nouvelle propriété, il fait édifier un élégant bâtiment en pierre de taille et creuser une série de caves immenses couvrant une surface de 4.000 m2.
Première expédition de Pol Roger en Angleterre, avec l’envoi d’échantillons au négociant Eyles Evans et Co, envoi suivi d’une commande d’ « Aÿ mousseux » 1849 dès le 11 janvier suivant.
Louis-Napoléon Bonaparte fait ratifier son coup d’Etat par un plébiscite, à l’issue duquel il obtient au suffrage universel (masculin) : 7.439.216 oui, contre 647.737 non et 1.500.000 abstentions.
Coup d’Etat anti-républicain organisé par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, avec l’aide de Morny, Maupas, Persigny et du général de Saint-Arnaud.
L’Assemblée législative est dissoute et l’opposition républicaine vite matée : 300 tués, 6.642 arrestations, 9.530 déportations en Algérie, 2.804 internements, 1.545 expulsions.