UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Chronologie des évènements

Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)

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5 août 1890

Première apparition du phylloxera à Chassins, commune de Trélou, dans le vignoble de l’Aisne ; elle concerne une superficie de 13 ares 05 partagée entre six propriétaires, au lieudit « Montcouvrent ».

La maison Moët & Chandon fait immédiatement l’acquisition de la parcelle atteinte, brûler les ceps et les échalas sur place et désinfecter le terrain par une dose massive de sulfure de carbone, espérant ainsi enrayer l’invasion dès le début. En pure perte…

Histoire de France
République

1884

Armand Walfard dépose le brevet du dégorgement à la glace.

Le goulot de la bouteille est passé la tête en bas pendant quinze à vingt minutes dans un bac de congélation des cols. Le vin qui se trouve dans le goulot en sort sous forme d’un petit bloc de glace emprisonnant le dépôt et expulsé avec lui.

Outre ses avantages de facilité, permettant en particulier de redresser la bouteille sans disperser le dépôt, le dégorgement à la glace évite une perte de vin du fait que la pression interne est devenue moins élevée.

La maison Henri Abelé est la première à faire usage de ce nouveau procédé, suivie des maisons Moët & Chandon et Gallice et Cie, successeurs de Perrier-Jouët et Cie (en 1891).

 

Histoire des Vins de Champagne
République

4 novembre 1882

A l’initiative des dirigeants des maisons Heidsieck et Cie, Giesler et Cie et G.H.Mumm et Cie, est constitué à Reims le Syndicat du Commerce des vins de Champagne, dont l’existence officielle sera reconnue par la loi du 21 mars 1884 autorisant la création des syndicats professionnels.

Selon ses statuts, il a pour but « de protéger, tant en France qu’à l’étranger, le commerce des vins mousseux de Champagne, de défendre les intérêts généraux de ce commerce en France dans l’examen des questions d’octroi, de régie, de tarifs, de transports, de propriété industrielle, c’est-à-dire de marques, noms de commerce, lieux d’origine, etc., […] à l’étranger dans l’examen des questions de tarifs internationaux, de douane, de propriété industrielle, de contrefaçons tant de marques que de produits, et de toutes autres fraudes… ».

Les maisons présentes à la réunion fondatrice présidée par Florens Walbaum, assisté d’Edouard Werlé, sont : Charles Arnould de Heidelberger, Barnett et Fils, Veuve Binet Fils et Cie, E. Bourgeois, Burchard Delbeck et Cie, Gondelle et Cie, Veuve Henry Goulet et Fils, Charles Heidsieck, Henriot et Cie, Ernest Irroy et Cie, Krug et Cie, Lanson Père et Fils, G.H.Mumm et Cie, Veuve Pommery Fils et Cie, Werlé et Cie, Ayala et Cie, Renaudin Bollinger et Cie, Deutz et Geldermann, Alfred de Montebello et Cie, Chandon et Cie, Pol Roger et Cie, Charles de Cazanove, Giesler et Cie, Lecureux et Cie, G. Loche, Fréminet et Fils, Heidsieck et Cie.

A la fin de l’année, 54 maisons figurent au nombre des adhérents du Syndicat du commerce des vins de Champagne.

Histoire des Vins de Champagne
République

1880

La maison Moët & Chandon possède 360 ha de vignes, fait travailler 350 cavistes, 800 vignerons et 1.600 employés, allant du garçon d’écurie au maçon, et exporte environ 3.000.000 de bouteilles par an.

Histoire de la Champagne
République

1880

Dans Facts about champagne and other sparkling wines, Henry Vizetelly rapporte que le personnel de la maison Moët & Chandon, selon un comportement social très en avance pour l’époque, bénéficie de pensions de retraite, du demi-salaire pour maladie, du salaire complet pour les arrêts de travail dus à un accident professionnel, des soins et médicaments gratuits à l’infirmerie de l’établissement, qui dispose de son propre médecin. On partage entre les ouvriers le produit de la vente des bouteilles cassées et on organise annuellement à leur intention banquet et bal.

Raphaël Bonnedame, dans sa Note sur la maison Moët & Chandon, ajoute que des visites médicales gratuites ont lieu à domicile, que les ouvriers bénéficient également de gratifications, de prêts d’honneur, d’indemnités de loyer, d’assurances sur la vie, de secours aux veuves et orphelins et de distributions d’articles d’habillement et d’alimentation.

Histoire de la Champagne
République

1871

Les maisons de négoce n’échappent pas au « prélèvement libératoire », qui se monte à 3.000 francs pour Pol Roger et Cie, 19.000 francs pour De Venoge et Cie, 38.000 francs pour Moët & Chandon...

Histoire de France
République

Février 1870

Pour le début de sa trentième année d’activité, Pol Roger reçoit le plus important ordre d’achat passé à sa société : la maison Moët & Chandon acquiert 356.460 bouteilles, 187.414 demi-bouteilles, plus 63.992 l de « vin tranquille » pour assemblage, soit une commande à livrer dans l’année en cours totalisant 810.300 francs.

Histoire de France
République

1862

Le tarif de la maison Moët & Chandon s’étale de 3,75 à 5,50 francs, selon la qualité des vins.

La maison Moët & Chandon adresse à ses clients un prix courant qui précise que le vin « Crémant d’Ay ne peut être obtenu que dans les meilleurs crus et dans les années tout-à-fait remarquables » ; il est offert à la vente en blanc et en rosé et vaut 25 % de plus que les autres qualités.

Sur un prix courant de la maison Moët & Chandon établi pour la Belgique, on lit que « la règle de la maison est d’expédier les vins avec les bouchons goudronnés, et les bouteilles sans étiquettes ; ceux des commettants qui désirent des feuilles d’étain et des étiquettes doivent en faire mention dans leurs commandes ».

Histoire de France
Restauration

1856

Sur les conseils de la maison Moët & Chandon, Pol Roger contacte leur argent à Londres, Lightly & Simon, qui désire vendre un champagne de qualité sous sa propre marque, parallèlement à la gamme Moët & Chandon. Leur collaboration durera jusqu’en 1872.

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

1855

Apparaissent pour la première fois sur les étiquettes de la maison Moët & Chandon les mentions « sec » et « dry » pour le marché américain.

 

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

1852 - 1895

Associé, puis seul patron de la maison Moët & Chandon, Paul Chandon de Briailles transforme la société en commandite simple, attribue tous les actifs fonciers et immobiliers de l’entreprise à Victor-Auban Moët et à son épouse en échange de leurs actions, et accorde un système de rémunération et de prévoyance favorable et novateur au personnel de la maison.

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

1849 - 1850

Conflit entre les maisons Jacquesson et Fils et Moët & Chandon portant sur l’origine des vins mousseux de Champagne et la bonne foi commerciale.

Alors qu’à l’époque, la bouteille de vin mousseux de Champagne de bonne marque, cuvée normale, se vend ordinairement 3,50 francs, la maison Jacquesson et Fils, suivi par quelques autres négociants, décide de la vendre 2,25 francs.

La maison Moët & Chandon fait publier dans la plupart des grands journeaux un avertisse ment ainsi rédigé : « Les prétendus vins de Champagne à 2 francs ne serviront qu’à faire mieux ressortir la qualité des vins vrais des bonnes maisons, comme celle entre autres de MM. Moët & Chandon ».

Adolphe Jacquesson riposte par le biais d’un article d’une demi-page dans le Charivari du 12 janvier 1850. Il y reprend toute l’affaire, affirme acheter et vendre plus de trois fois autant de vrais vins de Champagne que la maison Moët & Chandon, et explique l’écart entre les prix de vente des deux maisons par les bénéfices exagérés de MM. Moët & Chandon et de leurs agents.

Arguant d’une différence d’origine des vins, la maison Moët & Chandon réplique dans le même journal, dont les rédacteurs, dans cette dispute, trouvent matière à chroniques savoureuses.

Histoire de la Champagne
Restauration

2 septembre 1849

A cette occasion, Victor Fièvet rapporte dans son Histoire de la ville d’Épernay, depuis sa fondation jusqu’à nos jours, que « le champagne se mit à couler à pleins bords aux pieds de Louis Bonaparte ; Avize, Oger, Le Mesnil, Épernay, Sillery, Ay, Mareuil, Dizy, Pierry et Hautvillers offrirent à l’illustre visiteur la fine fleur de leurs bouteilles mousseuses. »

Après avoir visité les caves de la maison Moët & Chandon, conduit par le premier magistrat de la ville et le maître de céans, « le Président daigna dire […] : « Trois choses essentielles ont manqué au génie et à la gloire de mon oncle. Il n’a pas connu l’éclairage au gaz ; il a repoussé l’application de la vapeur ; il a dédaigné le vin de Champagne. »

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

1848 - 1869

De 164.657 bouteilles, en 1848, les ventes de la maison Moët & Chandon passent à 420.203, en 1852, 795.538, en 1856, 1.015.891, en 1860, 1.518.390, en 1865 et 2.508.105, en 1869. Dans le même temps, celles de toute la région augmentent de 7.160.450 à 17.487.300 bouteilles.

De 4,3 % des expéditions totales de la Champagne, en 1845, les ventes de la maison passent à 5,3 %, en 1855, 9,1 %, en 1860, 11,5 %, en 1865 et 14,3 %, en 1869.

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

1840

Sur un avertissement alors joint aux expéditions de la maison Moët & Chandon, on lit que « les meilleurs vins blancs de Champagne se faisant avec le raisin noir, une plus grande maturité, dans les années chaudes, leur donne une légère nuance de rose, qui, bien loin de leur nuire, est une preuve d’excellente qualité ».

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

9 janvier 1833

Lorsque Jean-Rémy Moët se retire des affaires, la maison qu’il laisse à son fils Victor Moët-Romont et à son gendre Pierre-Gabriel Chandon de Briailles, devenu son associé depuis 1816, prend le nom de « V. Moët & Chandon-Moët », puis très vite celui qu’elle porte encore aujourd’hui « Moët & Chandon », inaugurant ainsi une marque qui « deviendra bien avant la fin du siècle familière dans tout endroit du monde civilisé ».

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

10 septembre 1815

« Le champagne est fourni par la maison Moët, à raison de 1.900 bouteilles à 3 francs et 300 bouteilles de qualité supérieure à 4 francs ».

Histoire des Vins de Champagne
Restauration

12 février 1814

Lors de la première occupation d’Épernay, Jean-Rémy Moët reçoit les Alliés en tant que maire de la ville, et « sa noble conduite lui vaut la protection des princes alliés et, plus tard, la royale commande de Louis XVIII ».

Dans les jardins de la maison Moët & Chandon, on montre encore aujourd’hui un imposant sophora sous les branches duquel se sont réunis : « L’empereur d’Autriche François II, le tsar de toutes les Russies Alexandre Ier, le grand-duc Nicolas (futur tsar), le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, le tout jeune prince héritier de Prusse (qui deviendra cinquante-sept ans plus tard l’empereur d’Allemagne Guillaume Ier ), le prince Guillaume d’Orange (futur roi de Hollande), le prince de Metternich- Winneburg et le duc de Wellington », pour boire une pinte de champagne.

Histoire des Vins de Champagne
Révolution

1814

Dans sa Notice sur la Maison Moët & Chandon d’Épernay, Raphaël Bonnedame relate l’anecdote suivante :

« Lorsque […] les allés repassèrent à Épernay, ils se souvinrent du vin de Champagne qu’ils n’avaient pas eu le temps de déguster à loisir, et livrèrent un combat d’un nouveau genre à ce produit nouveau, qui succomba.

« Les caves de M. Moët rapidement vidées, ce dernier en prit philosophiquement son parti.

« Tous ces officiers qui me ruinent aujourd’hui, répondait-il à ceux qui le plaignaient, feront ma fortune demain. Je me fais de tous ceux qui boivent mon vin, autant de voyageurs qui en rentrant dans leur pays feront l’article pour ma Maison. »

Histoire des Vins de Champagne
Révolution

26 juillet 1807

Rentrant en France, après la signature de Traité de Tilsit, Napoléon Ier, accompagné de Joachim Murat, s’arrête à Épernay pour visiter les caves de la maison Moët, devenue cette même année Moët et Cie.

A l’entrée des caves, une inscription en lettres d’or mentionne cette rencontre impériale.

Histoire des Vins de Champagne
Révolution