UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Madame Clicquot

Mme Clicquot (1777-1866) épouse à 22 ans un brillant jeune homme, François Clicquot dont la famille possède des vignes à Bouzy. Leur mariage est célébré dans une cave, par un prêtre réfractaire. Malgré le faible rapport des vins de Champagne à l’époque, c’est pourtant l’activité que le jeune homme choisit, avant d’être emporté par une fièvre maligne en 1805.

Des Ambassadeurs en mission pour le champagne

La jeune Veuve fait preuve de caractère en exigeant de sa belle-famille que les vignes ne soient pas vendues et crée une société dont elle prend la direction : la Maison Veuve Clicquot Ponsardin. C’est une audace, et même une gageure car les guerres de l’Empire font rage, les communications terrestres et maritimes sont aléatoires, les aristocraties sont ruinées. L’un de ses représentants écrit à Mme Clicquot en 1810 :

Stagnation affreuse des affaires. Aucun trafic par mer à cause de la flotte anglaise. A Vienne, la noblesse ne peut payer les marchands car leurs blés sont invendus depuis trois ans. Les cours s’effondrent...

Mais rien n’arrête ni l’entreprenante Veuve, ni ses aventureux représentants qui bravent le blocus continental. M. Hartmann est pris sous le feu des Anglais à Copenhague, M. Boldmann échappe à un naufrage en Adriatique, et M. Bohne sillonne l’Allemagne et l’Autriche avant de trouver à Saint-Petersbourg un vaste et joyeux marché. "La Tzarine est enceinte. Si c’est un prince, des flots de vin de Champagne seront bus dans cet immense pays. N’en parlez pas, tous nos concurrents arriveraient", écrit-il.

Puis, la victoire des coalisés s’arrose "Qu’ils boivent ! Ils paieront !" lance Mme Clicquot que les généreuses commandes des vainqueurs ravissent. "The widow", "La viuda", "la Veuve", on appelle ainsi la bouteille elle même. Grâce à Clicquot, Pouchkine se révèle un inconditionnel du champagne, dont il parle dans Eugène Onéguine comme du "vin béni des Dieux". "Mme Clicquot abreuve la Russie", écrit Mérimée en 1853, qui dit ailleurs qu’elle est "Reine de Reims".

Des améliorations techniques
Mme Clicquot s’intéresse à l’élaboration du champagne qui est alors très empirique. Se glissant au cellier, à l’heure où les ouvriers prenaient leurs repas, elle faisait des expériences en cachette et invente le remuage des bouteilles sur des râteliers obliques, ancêtres des pupitres.

Coeur et générosité
Mme Clicquot se montre généreuse et soucieuse de l’intérêt général. Elle aurait sauvé, dit-on, la Porte Mars à Reims qui menaçait de s’écrouler. Elle fonde une maison de retraite : "l’Hôtel des Petits Ménages" et crée à Boursault une caisse de secours, des écoles et embellit l’église paroissiale. A la ville d’Épernay, qui manque d’eau, elle fait don des sources qui l’alimentent toujours au "réservoir Clicquot".

Elle finit sa vie, en 1866, à l’âge de 89 ans, après l’avoir consacrée à la promotion du champagne.