UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Vendanges, de 2001 à nos jours

2000 - L’euphorie succède à l’angoisse

Après une suite ininterrompue de récoltes plus que satisfaisantes, tant en volume qu’en qualité, la Champagne redoutait l’arrivée d’une vendange médiocre. Un comble pour une année, si fortement marquée d’une charge historique et médiatique, qui fait passer d’un millénaire à l’autre notre planète et ses six milliards d’habitants.

Une angoisse croissante a étreint les Champenois, chaque jour un peu plus, jusqu’à la cueillette des raisins. Ces raisins étaient nombreux et beaux après la floraison. Mais un déferlement, dès avril et mai, puis en juin et en juillet, enfin en août et en septembre, d’orages et de grêle semblait tout compromettre. Les grappes qui avaient échappé au désastre étaient menacées par le mildiou et le botrytis ; et leur profil analytique inhabituel provoquait une grande inquiétude quant à la qualité de la récolte future.

L’espoir est revenu lors de l’ouverture de la cueillette et, au fil des jours enfin ensoleillés, au fur et à mesure que les grappes arrivaient sur les pressoirs, c’est dans une euphorie complète que sont tombés les Champenois. Les raisins perdus n’ont pas affecté le volume de la récolte susceptible d’être revendiqué en appellation d’origine contrôlée Champagne et les raisins épargnés ont acquis, en quelques jours, à la surprise générale, toutes les caractéristiques requises pour préserver le potentiel qualitatif des futurs vins.

Deux ombres entachent cependant quelque peu le bilan de cette vendange 2000. Tout d’abord, les prix des raisins, sous l’effet direct de primes souvent excessives, ont progressé au-delà du raisonnable ; ces dérapages regrettables risquent de ne pas être sans conséquence dans le moyen terme. Par ailleurs, le renouvellement des contrats de ventes et d’achats de raisins entre le Vignoble et le Négoce s’est déroulé dans une ambiance plutôt tendue ; et lors de la cueillette des raisins, la demande exprimée par les acheteurs n’a pas été totalement satisfaite par l’offre des vendeurs.

VOLUME DE LA RECOLTE : JAMAIS DEUX SANS TROIS

Après les deux récoltes 1998 et 1999 au volume impressionnant et spectaculaire, la récolte 2000 s’inscrit dans la même continuité. Trois récoltes pléthoriques successives ! Le phénomène est sans aucun équivalent dans la longue histoire du vignoble champenois.

Un réchauffement de la Champagne ?

Les caractéristiques climatiques de l’année 2000 sont plutôt médiocres et banales. Mais un élément retient l’attention : à Épernay, la température moyenne sous abri atteint 12,1°C, soit une progression de 0,4°C par rapport à l’année précédente et 1,8°C de plus que la normale. Seule l’année 1956 se situe au-delà. Cette progression de la température moyenne ne peut manquer d’avoir une influence sur le comportement de la vigne. En particulier, elle favorise, de toute évidence, le volume de la récolte en permettant des conditions propices à l’épanouissement végétatif.

L’hiver apparaît doux et sec. La grisaille domine. Les gelées nocturnes matinales sont peu fréquentes et, en dépit de quelques minimales jusqu’à - 13,1°C à Les Riceys, elles demeurent sans aucune conséquence pour les ceps. La neige est absente. Les dernières opérations de taille s’effectuent au cours de la première quinzaine de mars dans une ambiance printanière. Puis arrive le début des pleurs de la vigne.

Le printemps est là. Les bourgeons s’éveillent et les feuilles s’étalent. Les nuits peuvent parfois être un peu fraîches (- 5,6°C à Chambrecy), mais aucune gelée n’affecte la vigne. C’est la grêle qui sévit. D’abord dans la Vallée de la Marne, de Vincelles à Mont-Saint-Père, dès le 13 avril. Puis, tout au long du mois de mai et au début du mois de juin, dans la Côte des Bar, autour d’Épernay et, de manière plus localisée, dans différentes communes aux quatre coins de la Champagne. Et ce n’est pas fini.

La floraison intervient rapidement, à la faveur d’une météorologie idéale (34,3°C à Barzy-sur-Marne), au milieu du mois de juin.

L’été réserve bien de mauvaises surprises aux Champenois. Le mois de juillet est déplorable avec des précipitations incessantes (21 jours de pluie) et des températures basses (moins de 10°C tout au long des journées). Pire encore, la grêle sévit à nouveau. Là où elle avait déjà frappé (Côte des Bar, région d’Épernay, Vallée de la Marne) et ailleurs aussi (Côte des blancs, Montagne de Reims, région de Vitry-le-François). Le mois d’août est un peu plus estival (32,6°C à Sillery), mais la grêle persiste toujours ici et là (région de Sézanne, en particulier). Un phénomène de jaunissement atteint de nombreuses vignes. Le mildiou se propage.

A la veille de la vendange, le moral tombe au plus bas.

Bien sûr, le volume potentiel de la récolte est très élevé. Les nombreux raisins (de 17 à 20 grappes par pied selon les cépages) prennent un poids considérable (136 grammes pour le meunier, 149 grammes pour le pinot noir et 155 grammes pour le chardonnay, en moyenne, quelques jours avant la cueillette). Une première estimation de la récolte, lors de la floraison, réalisée à partir de la mesure du pollen dans l’air, annonçait un rendement moyen de 14 000 kilos de raisins à l’hectare. Une modélisation mathématique effectuée ensuite donnait le chiffre de 16 000 kilos de raisins à l’hectare. Plus prudente, une enquête entreprise dans chaque commune à partir de parcelles représentatives, au début du mois de septembre, conclura à un rendement de 14 500 kilos de raisins à l’hectare.

Mais la grande préoccupation était de savoir comment tous ces raisins arriveraient à maturité. Les pluies, la grêle et la douceur ne seraient-elles pas des vecteurs de botrytis ? La charge portée par les ceps n’handicaperait-elle pas la richesse en sucre des raisins ? La faible acidité des grappes n’allait-elle pas compromettre l’équilibre des moûts ? Et le pessimisme s’amplifie après un déluge dévastateur (180 mm d’eau en quelques heures) qui s’abat sur plusieurs communes de la Côte des Bar (surtout Noé-les-Mallets et Arrentières) quelques heures avant le début de la cueillette.

Certains évoqueront un miracle, d’autres estimeront que le pire n’est jamais sûr. Quant aux Champenois, ils ont pris ce que la nature leur a donné. Au fil de la vendange, sous un ciel bleu et ensoleillé, la récolte leur est apparue de plus en plus satisfaisante.

La fixation du rendement autorisé à un niveau élevé

Compte tenu des estimations du volume de la récolte, de l’espoir d’une qualité plus que convenable et de la nécessité de reconstituer les stocks de vins de Champagne après un fort développement commercial en 1999, l’idée de solliciter la fixation du rendement autorisé pour revendiquer l’appellation d’origine contrôlée Champagne à un niveau le plus élevé possible fit son chemin dans les esprits à mesure que la vendange approchait.

Depuis le décret du 3 septembre 1993 relatif à l’appellation d’origine contrôlée Champagne, le rendement de base, qui s’applique en principe chaque année, est de 10 400 kilos de raisins à l’hectare. Ce rendement peut être dépassé ou diminué par une décision du Comité national des vins et eaux-de-vie de l’Institut national des appellations d’origine qui est confirmée par un arrêté interministériel. Une telle diminution a été mise en oeuvre à l’occasion des vendanges 1994 et 1997 (cette dernière avait été très amputée par une invasion phénoménale du mildiou). Quant au dépassement, qui est limité par la réglementation en vigueur pour chaque appellation, le décret du 22 décembre 1994 relatif à l’appellation d’origine contrôlée Champagne fixe un rendement maximum égal à 13 000 kilos de raisins à l’hectare. Quelles que puissent être les circonstances, cette limite ne peut pas être transgressée et son utilisation doit rester exceptionnelle. A la faveur de deux belles récoltes, ce rendement maximum a été retenu en 1998 et 1999.

Une troisième récolte offrant les mêmes caractéristiques flatteuses pouvait justifier un nouveau recours au rendement maximum.

Le Comité national des vins et eaux-de-vie de l’Institut national des appellations d’origine a accepté le niveau de 12 600 kilos de raisins à l’hectare.

Le rendement autorisé pour revendiquer l’appellation d’origine contrôlée Champagne n’a que très rarement dépassé un tel niveau outre les vendanges 1999 et 1998, on peut citer les vendanges 1983 (15 200 kilos à l’hectare), 1982 (14 300 kilos à l’hectare) et 1973 (13 000 kilos à l’hectare).

Le souvenir de ces vendanges pléthoriques et de grande qualité rappelle le caractère exceptionnel de la fixation d’un rendement aussi élevé permettant en 2000 une vendange de 325 millions de bouteilles produites sur 30 396 hectares en production.

Quant au rendement moyen effectivement obtenu par la Champagne, lors de cette vendange 2000, dans le cadre de la revendication de l’appellation d’origine contrôlée Champagne, il ressort à 12 576 kilos de raisins à l’hectare. Il s’agit d’un haut rendement qui n’a été dépassé, lors des récoltes antérieures, les plus récentes comme les plus lointaines, qu’en 1983 (15 006 kilos de raisins à l’hectare), 1982 (14 071 kilos de raisins à l’hectare), 1999 (12 989 kilos de raisins à l’hectare) et 1998 (12 926 kilos de raisins à l’hectare).

Au-delà de la limite de 12.600 kilos de raisins à l’hectare, les raisins obtenus ne peuvent pas être revendiqués en appellation d’origine contrôlée Champagne et leur seule destination est la distillerie. Mentionnées dans les déclarations de récolte des récoltants concernés, qui en restent propriétaires, ces quantités s’élèvent à 300 192 hectolitres. Elles proviennent de la plupart des crus, à l’exception de ceux touchés par la grêle.

Des sélections rigoureuses, pratiquées par de nombreux récoltants, ont permis d’écarter des grappes qui n’étaient pas assez mûres ou qui présentaient des anomalies qualitatives.

Mais trop de raisins n’ont pas été cueillis et le spectacle de ces grappes informes, qui se sont désagrégées peu à peu sous l’effet des premiers frissons de l’hiver et des coups de bec des étourneaux, laisse un certain malaise.

Une réflexion s’impose sur une meilleure maîtrise du rendement agronomique. Confrontées au même problème, d’autres régions viticoles ont adopté des mesures intéressantes qui méritent d’être examinées. Les sages initiatives que prendra la Champagne lui permettront d’échapper à l’intervention contraignante de l’Institut national des appellations d’origine.

Autre problème rencontré lors de cette vendange volumineuse : le traitement des aignes. Le stockage provisoire de ces résidus des raisins après le pressurage, dans l’attente de leur envoi en distillerie, est susceptible de provoquer la pollution du sol et des cours d’eau. En dépit des aménagements qui ont été réalisés depuis quelques années, des efforts importants restent encore à entreprendre. Un programme d’action sera défini prochainement afin de permettre, le plus tôt possible, une meilleure protection de l’environnement.

Compte tenu d’une surface en production de 30 396 hectares, la récolte revendiquée en appellation d’origine contrôlée Champagne s’élève à 1 188 910 pièces. Elle arrive au troisième rang des plus volumineuses récoltes de toute l’histoire de la Champagne, après les récoltes 1999 (334 millions de bouteilles) et 1998 (333 millions de bouteilles). Viennent ensuite les récoltes 1983 (305 millions de bouteilles), 1992 (287 millions de bouteilles) et 1995 (286 millions de bouteilles).

QUALITE DES RAISINS : UNE HEUREUSE SURPRISE

Une fois de plus, et pour la troisième année consécutive, l’abondance et la qualité se conjuguent en Champagne. Le constat peut être surprenant car il n’en va pas de même dans d’autres régions viticoles, mais il est incontestable.
Cette issue favorable ne doit pas faire oublier, cependant, que la Champagne est passée bien près d’une catastrophe qui paraissait inéluctable au fur et à mesure que la vendange approchait. C’est le beau temps, enfin de retour, à partir des derniers jours du mois d’août et durant presque la totalité de la cueillette des raisins, qui explique la qualité de la récolte.

Une cueillette sous le soleil

La détermination des dates d’ouverture de la cueillette pour chaque cépage et chaque cru a été faite sans guère de difficulté et de manière très consensuelle. Le 13 septembre était retenu pour les secteurs les plus hâtifs et un étalement, de jour en jour, jusqu’au 25 septembre, était prévu.

Les premiers coups de sécateurs furent donnés dans la Côte des Bar, autour de Sézanne et dans le Perthois. Suivirent ensuite la Vallée de la Marne, la Montagne de Reims et la Côte des blancs. Il a fallu recourir à une armée de quelque 100 000 personnes munies de sécateurs pour assurer la cueillette des raisins pendant une quinzaine de jours.

Les vignerons, qui avaient procédé, en juillet et en août, à un éclaircissage sélectif dans leurs vignes, en supprimant des grappes en trop grand nombre, ne l’ont pas regretté : pour une réduction de 30 à 40 % des raisins, ils ont obtenu une augmentation significative du degré potentiel et un meilleur équilibre des moûts.

La rapidité de la vendange a mobilisé des moyens techniques impressionnants. Nombre d’équipements très performants, des pressoirs aux cuveries, sans cesse renouvelés dans un souci qualitatif permanent, ont été mis en oeuvre par les professionnels champenois, de jour comme de nuit, pendant toute la durée des opérations.

Le point faible du dispositif, c’est la cueillette : la main d’oeuvre qualifiée manque. Les contraintes administratives qui pèsent sur le personnel saisonnier comme sur les employeurs sont trop lourdes et dissuasives. Au point que le recours à la machine à vendanger, utilisée dans la plupart des autres régions viticoles, est parfois évoqué. Une telle perspective demeure exclue : depuis 1979, la réglementation champenoise impose le versement sur les pressoirs de raisins entiers.

L’amélioration de la situation passe, dans l’immédiat, par l’adoption de nouvelles dispositions administratives visant à faciliter la venue et l’emploi en Champagne d’un personnel compétent pour assurer la cueillette des raisins.

La perspective d’un bon millésime

La synthèse des analyses effectuées sur les raisins tout au long de la vendange a permis d’établir les résultats suivants quant au degré potentiel et à l’acidité totale de la récolte.

Le titre alcoométrique, qui s’élève à 9,9 % vol. est supérieur à la moyenne des vingt dernières récoltes. Il est en retrait par rapport à ceux de 1990 (11,1 % vol.), 1989 (10,5 % vol.) et 1997 (10,2 % vol.). Proche de ceux de 1999 et 1992 (10,0 % vol.), il dépasse ceux de 1998 (9,8 % vol.), 1995 (9,4 % vol.), 1994 (9,1 % vol.), 1993 (9,2 % vol.) et 1991 (9,5 % vol.).

Ce résultat apparaît d’autant plus satisfaisant que la récolte était abondante. Le nombre élevé et le poids important des grappes n’ont pas eu d’effets négatifs sur le degré potentiel des futurs vins. Il est vrai que les raisins qui présentaient un profil insuffisant ont été écartés dès la cueillette ou lors du pressurage. Remarquons, en outre, que les raisins issus de vignes éclaircies et au rendement maîtrisé ont présenté des degrés potentiels nettement supérieurs.
Quant à l’acidité, qui atteint 7,6 grammes par litre, elle est inférieure à la moyenne des vingt dernières années. A l’exception de 1999 (6,3 grammes par litre) et de 1989 (7,3 grammes par litre), toutes les autres récoltes sont marquées par des acidités plus élevées. Les plus proches sont celles de 1991 (7,7 grammes par litre), 1992 (7,8 grammes par litre) et 1990 (8,0 grammes par litre). A partir d’un niveau très bas, et quasiment pathologique, qui était provoqué par les excès de pluie au cours du mois de juillet, l’acidité a progressé, avec une rapidité impressionnante, grâce au retour du soleil, jusqu’à la cueillette des raisins, pour atteindre un niveau inespéré.

Le couple degré potentiel-acidité n’est pas aussi flatteur que celui de certaines récoltes prestigieuses comme 1996 et 1990. Mais il semble plus prometteur que celui de bien d’autres récoltes. Des similitudes apparaissent avec des récoltes telles que 1992 et 1991.

Les dégustations effectuées au début et au cours de la première fermentation en cuves ont confirmé une impression plutôt favorable. Les vins sont équilibrés, nets et francs. A l’issue de cette étape importante, des caractéristiques aromatiques intéressantes et agréables, appréciées par les chefs de caves, ont commencé à s’épanouir.
Il est à noter que la faible acidité a conduit certains élaborateurs à ne pas procéder, pour tout ou partie de leurs vins, à la fermentation malolactique.

Contrairement aux récoltes précédentes, les trois cépages présentent, cette année, une certaine homogénéité : aucun ne l’emporte sur les autres et, pour chacun, les déceptions sont rares.

Les chardonnays ont un caractère plus floral que minéral. Cueillis les derniers, parfois sous la pluie, ils offrent une structure ample et complexe qui est originale.

Les meuniers, en particulier ceux de la Vallée de la Marne, du Massif de Saint-Thierry et de la Vallée de l’Ardre, sont ronds, souples et fruités.

Les pinots noirs, notamment ceux de la Côte des Bar, sont charpentés et charnus, avec des arômes de petits fruits rouges.
Ces commentaires s’adressent aux vins qui proviennent des crus où chacun des trois cépages est d’implantation traditionnelle et adaptée au terroir.

Sans atteindre le sommet qualitatif des vins exceptionnels de 1990, qui demeurent toujours la référence incontestée parmi les récoltes récentes, les vins de 2000 devraient se situer entre ceux de 1995 et ceux de 1998, au-dessus de ceux de 1999 et des autres récoltes antérieures.

Autant dire que les meilleurs vins de la récolte 2000 ne manqueront pas de recevoir la consécration du millésime. A l’issue d’une élaboration attentive et prolongée, ils viendront compléter, à partir du milieu de la première décennie du nouveau millénaire, la gamme prestigieuse des vins de Champagne millésimés. Les oenophiles éclairés rechercheront alors quelques ressemblances avec d’autres millésimes plus anciens. L’attrait symbolique de leur année d’origine ajoutera encore au succès que ces vins de qualité sont appelés à connaître.

Les autres vins, qui ne déméritent pas pour autant, apporteront leur personnalité élégante et classique dans la composition d’assemblages subtils avec des vins de 1999, 1998 ou 1997, auxquels seront ajoutés dans des proportions variables, des vins de réserve issus de récoltes antérieures. Ces assemblages, auxquels chaque élaborateur, qu’il soit récoltant, coopérative ou négociant, apportera tout son esprit créateur et son grand savoir-faire, sauront séduire, dans quelques années, tous les amateurs de vins de Champagne.

Bulletin d’information CIVC - n° 215 - 4ème trimestre 2000
Analyses réalisées par les Ingénieurs & Œnologues des services techniques de l’AVC - CIVC