UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Alexandre Lainez

Littérature générale (1753)

LES PRESSOIRS DE CHAMPAGNE

La Fable, entre mille Plaisirs
Et mille Flots badins conduits par des Zéphyrs,
Fit naître une Vénus, de l’écume de l’Onde :
Que la Grèce murmure, ou que la Fable gronde ;
La Champagne, le verre en main,
À l’aspect des Pressoirs que sa liqueur inonde,
La fit naître aujourd’hui de la mousse du Vin.

ÉLOGE DU VIN DE CHAMPAGNE
VOYAGE D’APOLLON ET DE BACCHUS

Apollon et Bacchus,
Parmi les Flaccons et les Luths,
Aujourd’hui m’ont juré qu’ils alloient en Champagne,
Et qu’ils n’abandonneroient plus
Haut-Villé, Rheims et la Montagne.
·················································································
Quelle odeur passagere
M’annonce un vin délicieux ?
Coulez, coulez, esprits, parfumez tous ces lieux ;
Venez jouer, venez lutter dans la fougere,
Venez d’un air victorieux,
Au doux frémissement d’une mousse légère,
Triompher à mes yeux.
Je vous vois, je me rends, chers Enfans de Champagne,
Versez dans mon esprit mille agrémens divers.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

1753
Poësies de Lainez - Poësies anacréontiques

IMPROMPTU
FAIT À TABLE
POUR MADAME LA DUCHESSE DE ***

L’Ainez sert neuf Divinités,
Voulez-vous être la dixième,
Mêlez au Champagne que j’aime
L’enchantement de vos beautés,
Vous verrez si Déesse au Parnasse vantée,
A jamais été mieux chantée.

1753
Poësies de Lainez - Portraits

ÉPITRE CHAGRINE
SUR LE DÉBORDEMENT DE L’ORNE

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Ce soir même, ce soir qu’entre mes murs reclus,
L’Orne m’en défend la sortie,
D’Amis de plus d’un sexe une troupe assortie,
Célebre en l’honneur de Bacchus
Les Mystères polis d’une galante Orgie
Et j’étois de leurs Elus.
À leurs plaisirs admis, de leur table Convive,
Je verrois les Amours, ornés de pampres verts,
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
À petits coups, mais redoublés,
Me verser de leurs mains la liqueur pure et vive,
Qui doit sa sève heureuse aux précieux Raisins
Mûris sur les Côteaux de Rheims.
Sur ce jus, se cachant sous une mousse épaisse,
Dont le voile mystérieux,
Prestige de l’aimable Yvresse,
Séduit notre goût par nos yeux,
Sur ce jus même encore je verrois l’allegresse.
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LE RETOUR DU PRINTEMPS

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· · · · · · · · · · · · · · · · · · · Rendez vos hommages
À ce rare fleuron, digne présent des Dieux,
Heureux Côteaux de Rheims, vos vins délicieux,
De nos goûts réunis lui doivent les suffrages.
Nous lui devons aussi ces folâtres images
Qu’à nos yeux fascinés peint la mousse du vin,
Ces Ris, ces beaux Enfans, qui d’un regard serein
Déridant le front des plus sages
En leur mettant le verre en main,
Et du plus sombre aussi dissipent les nuages.

1753
Poësies de Lainez - Poësies diverses