UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Pierre Andrieu

Littérature du vin et de la table (1939)

LES VINS DE FRANCE ET D’AILLEURS

On a tressé des milliers de couronnes au Champagne et nous n’entreprendrons pas de faire le recensement des poèmes, volumes, los et autres manifestations scripturales en l’honneur de ce vin merveilleux. Ce serait un travail au-dessus de nos forces ; il faudrait y consacrer bon nombre d’années et une bibliothèque.

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Comme mousseux, préférez toujours le Champagne plutôt que des fantaisies quelconques sans caractère.

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Pour le Champagne, le choix est libre entre la flûte, la coupe ou la forme calice, celle que nous préférons, car elle permet de respirer le vin, de le boire à larges goulées et d’élever le verre pour porter la santé d’une personne ou simplement pour s’amuser de l’ascension des bulles.

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Avec les entremets et desserts, servez [...] du Champagne demi-sec ou doux si vous l’aimez, mais pour l’amour de Dieu, pas de sec ou brut avec des fruits, des gâteaux, des sucreries. [...] Le sucre des aliments solides fait paraître acide le liquide et c’est désastreux.

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Nous devons en apéritif comme à presque toutes les heures de la journée, placer le Champagne au premier rang. Le matin pour décaper le palais, au goûter, au retour d’une promenade, au souper, pour réparer la fatigue, etc... le champagne est recommandé grâce à son adaptation facile à tous les aliments solides et à sa parfaite assimilation.

1939

 

 

PETITE HISTOIRE DU CHAMPAGNE
ET DE SA PROVINCE

 

Il y a des personnes qui aiment tant le vin, et loin de moi l’intention de les en blâmer, qu’elles [...] prennent des bains de vin. Sous le Directoire, un général, dont la chronique tait le nom, revient brusquement un jour à Paris, il est marié, et aussitôt entré dans son appartement, réclame sa femme jeune, jolie et... qui n’aime guère l’eau. Il apprend par la soubrette que Madame prend un Bain de champagne, et en même temps que la réserve de la cave s’épuise. Il pénètre dans la salle de bains avec l’intention de tancer sévèrement la jeune femme, mais devant le tableau charmant de la générale, allongée dans un liquide jaune pâle tout crépitant de bulles d’or, il hoche la tête, souriant, et dit : « Eh, Madame, je le savais gourmand, mais je ne le croyais pas ivrogne !... »

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Que les diplomates en fonction ne m’en veuillent pas, si j’affirme que par le Monde, le Champagne est sans doute notre meilleur Ambassadeur, dans son solide flacon, chamarré comme une tunique recouverte de décorations, doré sur tranche comme un uniforme officiel. Le diplomate de carrière prépare la conversation, le Champagne y pose le point final. II est à la fois sourire, preuve et assurance. [...] Au cours d’une conférence diplomatique, oncques ne vit mine renfrognée lorsqu’en un moment de détente on apporte le Champagne. Il contient l’entente en germe, l’euphorie en puissance, la conciliation en substance.

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Champagne ! Rien qu’à ce nom, se tisse l’auréole et s’illumine le rêve. On ne peut concevoir une fête, qu’elle soit familiale ou officielle, discrète ou publique, sans son concours, devenu obligatoire.
Même s’il ne s’agissait pas d’une fête, c’est le Champagne qui la créerait, parce qu’il est là, parce que dans chaque verre doré à la lumière chaque bulle qui crève est la respiration du vin vivant, un comprimé de joie montant aux narines, caressant le palais, éveillant le cerveau, chassant les soucis, transformant les moroses en gais compagnons. [...] Que chaque conversation, que chaque colloque, que chaque discussion, que chaque conférence, se termine par le bouchon qui saute, par la mousse pleine de fantaisie, par ce liquide porteur de souhaits, par ce refrain pétillant, transformant tous les jours que Dieu fait en dimanches de bonheur !

1965

LA VAISSELLE DU VIN
Les étiquettes du champagne.

 

Celle qui paraît être la première en titre peut dater à peu près de 1820. Elle provient de la maison Chanoine frères. [...]
Vers 1835, les mousseux champenois s’ornaient d’étiquettes à dentelles blanches ou or sur fond couleur, constituées par des sortes de hachures parallèles, mais parfois se transformant, surtout à mesure que le temps passait, en rinceaux, guirlandes, fleurons Renaissance.

1969
Le Grand Livre du Vin
Ouvrage collectif