UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Charles-François Panard (ou Pannard)

Littérature générale (1763)

LES FESTES SINCERES
Comédie en un acte et en vers
Au sujet de la Convalescence du Roi-1744

Frontin

····· Les seigneurs, les plus petits bourgeois
Donnent de leur gaîté les plus sensibles marques
Pour la santé rendue au plus grand des Monarques.
Il n’est pas d’Etranger qui ne soit bon François.
On vous présente, en mille & mille endroits,
Des rasades de vin, que la joie accompagne ;
J’en ai bien bû trente à ma part, je crois,
La moitié de Bourgogne, & l’autre de Champagne.

LA CRITIQUE À L’OPÉRA-COMIQUE
Petite pièce en un acte
Pour l’ouverture du Théâtre de la Foire Saint Germain (1742)

Vaudeville
Air : Tu croyais, en aimant Colette

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Jeune fille & vieille compagne
Servent d’enseigne aux libertins.
Vieux Bourguignon, jeune Champagne
Font l’agrément de nos festins.
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MŒURS DU SIÈCLE

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Ce que dans le monde on appelle
Un agréable libertin,
Nous parôit un homme divin,
Qui dans l’art d’amuser excelle.
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Fertile en brillantes folies,
Dans la mousse du vin d’Aï
II prise un essaim de saillies,
Dont tout le cercle est réjoui.
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COMPARAISONS

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L’honneur dont le Sexe se pique,
Et dont on nous fait tant de Bruit,
Est semblable au Nectar bacchique
Que le côteau de Reims produit.
Quelque soin, quelque vigilance
Dont use l’humaine puissance,
Pour l’enfermer dans son réduit,
Souvent ce pétillant breuvage,
Qu’irrite un trop long esclavage
Fait sauter le cercle et s’enfuit.
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LE CHARME DU VAUDEVILLE À TABLE

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C’est alors qu’un joyeux Convive,
Saisissant un flacon scellé,
Qui de Reims & d’Aï tient la liqueur captive,
Fait sauter jusqu’à la solive
Le liege déficelé.
Tout le cercle attentif porte un regard avide
Sur cet objet qui les ravit ;
Le nectar pétillant aussitôt le remplit.
On boit, on goûte, on applaudit ;
On redouble, & par l’Assemblée
La mousse Champenoise à plein verre est sablée.
De là naissent les ris, les transports éclatans ;
La sève & tout son feu, jusqu’au cerveau montans,
Font naître des débats, des querelles polies
Qui réveillent l’esprit de tous les Assistans.
On attaque, on répond, les traits et les saillies
S’enchaînent l’un à l’autre, & partent sur le tems.
On voit paroître alors ces sornettes jolies,
Ces contes amusans, ces riens dits à propos,
Badinage, impromptu, fleurette, petits mots,
Enfin tout ce recueil d’agréables folies,
Qui, du teins fugitif semblant fixer le cours,
Prolongent les repas, les font trouver courts.

1763
Théâtre et œuvres diverses
de M. Pannard