LE VOYAGE À NAUCRATIS
(Prix Médicis 1975)
Psalmodiant dans les interstices de la guipure blanche où les lettres s’agrippent en un lacis de lignes ajourées monochromes [...], la Phrase qui me darde jusqu’au fond insoutenable de mon cervelet [...], comme un papier adhésif à la nuit des doigts qui tripotent l’organe fusée secours-appel [...], un bout de bosse comme un moi qui fixe intensément mes yeux [...], qu’on sent, qu’on sent, à l’aube à tête rouge lézardé de veinules comme un bouchon de Champagne pouilleuse qui sautera qui sautera...
1975
LA FUITE À CONSTANTINOPLE
ou
LA VIE DU COMTE DE BONNEVAL
(Prix des Libraires 1987)
Le comte de Bonneval est à Sarajevo. Il se trouve dans l’obligation d’embrasser la religion musulmane.
La cérémonie de la circoncision eut lieu un dimanche. Bonneval invita ses parrains [...] et ses amis janissaires. [...] II fit servir un grand dîner à la française. [...] Il sacrifia tout ce qui lui restait de vin de Champagne qu’il fit mettre à la glace et sans parler de vin, il en servit à tout le monde et tout le monde en but sans poser de questions. L’ouléma lui-même qui devait pratiquer l’opération, faisant semblant de croire qu’il s’agissait de jus de fruit, en but plusieurs verres. [...]
L’ouléma était si ivre que sa main tremblait et qu’il s’avoua incapable d’opérer.
1986