LE CHEMIN DES ÉCOLIERS
Un tête-à-tête d’Olga et de Michaud, dans un bar, dans le climat tendu de l’Occupation.
Olga versait le champagne et le faisait boire dans sa coupe. Il sentait sans inquiétude lui monter à la tête et se répandre dans sa chair une ivresse légère, entraînante et des plus agréables.
Une discussion, courte mais menaçant cependant de mal tourner, s’engage entre Michaud et un officier allemand. Celui-ci prend congé.
Michaud, humilié d’avoir eu peur de l’officier allemand, était triste et maussade. [...] Elle lui fit boire la dernière coupe de champagne et recommença le jeu des embrassades, des chuchotements et des mains placées. Il sentait à ces attentions se dissiper sa tristesse et, s’animant peu à peu, retrouvait cet état d’exaltation et d’ivresse qu’il avait connu tout à l’heure.
1946