UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Henri-François Rey

Littérature générale (1967)

LE RACHDINGUE

Le narrateur, écrivain français, habite en Espagne avec Zori, un exilé yougoslave. Ils sont amoureux, le premier de Lola, le second de Flora.

- Aujourd’hui, c’est la fête.

- De quoi ?

- La fête à moi, à nous, à toi Zorri.

Deux boîtes de caviar. Provenance douteuse, probablement de la Baltique, mais caviar quand même. [...] Foie gras du Périgord, où l’avait-il acheté ?

Le repas classique du nouveau riche. Il ne manquait que le champagne. Il devait y avoir deux bouteilles dans le réfrigérateur. Je les avais achetées à Toulouse en venant ici.

- Champagne, dit Zorri, c’est la grande fête.

- C’est la fête, idiot, c’est pour toi et pour Flora.

- Et pour toi, non ?

- C’est pour moi et c’est pour Lola.

Dans la grande salle, le feu très haut dans la cheminée crépitait comme il fallait, pour bien marquer que c’était un jour de fête. On mangeait le caviar à la petite cuiller. On le mélangeait avec le foie gras. On buvait de grandes lampées de champagne. [...]

Et on trinque tous les deux. A Flora, à Lola. A Lola, à Flora.

Deux grandes amours baptisées au champagne et au caviar-foie gras.

1967

LE BARBARE

« Nous fêtons la fête », dit Lady en buvant un verre de champagne sous l’orme. Elle, Jérôme et moi, dégustant un étrange repas composé par elle, amalgame de champignons sucrés et de canard à la confiture.

Nuit, tendresse, paix, et la profonde, la véritable amitié.

Jérôme aussi boit du champagne, déjà un peu ivre, riant à tout propos, butant sur les mots, et regardant Lady déguisée ce soir en reine de Saba. [...]

Je débouche une autre bouteille de champagne et je sers Lady et Jérôme qui tendent leur verre. [...] Nous buvons à la vie, nous buvons à Jérôme, nous buvons à la mort que nous regardons droit dans les yeux.

1972