UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Angelo Rinaldi

Littérature générale (1980)

LA DERNIÈRE FÊTE DE L’EMPIRE

En Corse. Le Café de l’Empire va fermer ses portes. On y donne une réception d’adieu qu’orchestre Mme Casalta, la tenancière du Croix de Malte, l’hôtel de passe situé au-dessus du café.

Le marchand de meubles était entré sur mes talons. [...j « Et mon champagne ? » claironna-t-il. [...l

Du fond de la salle, Mme Casalta répondit sur le même ton : « Ne sois pas pressé, Lévius. » [...]

Au Croix de Malte, le veilleur de nuit avait ordre de retirer les bouteilles du réfrigérateur dans une vingtaine de minutes. En les ajoutant aux miennes, combien y en avait-il au total ? Une par personne ? Je suis sûr d’en avoir aligné une vingtaine sur les tables.

Les femmes qui ne mangeaient pas de sandwich tenaient leur coupe de champagne à deux mains, comme font les enfants avec leur verre de lait, et toutes s’animaient. [...] Un bouchon sauta. Mme Casalta avala une gorgée de champagne pour prévenir la quinte de toux qui menaçait. « Qu’est-ce que tu veux, mon petit, notre mort nous ressemble, soupira-t-elle. [...] Allez, champagne, champagne... Va me servir. »

1980

LES ROSES DE PLINE

Afin de prolonger le sourire de Rose, j’affirmai que j’allai [...] renoncer au gin et proposai de dîner au champagne. J’avais bu ma première coupe à l’âge de onze ans, le soir où j’avais porté une chemise de soie rajustée à ma taille avec des épingles de nourrice.

Rose [...], son verre à la hauteur du front avec l’air de compter les bulles à la surface, parut mimer le geste du célébrant au moment de l’Offertoire.

Rose retira sa main pour soulever la bouteille de champagne qui était dans le seau à glace, la troisième que nous avions vidée depuis le début de la soirée, et plaisanta sur notre capacité de boire. Elle exagérait la mienne.

1987