L’insuccès fut aussi complet que possible. Une véritable tempête soufflait et pas un seul aviateur ne se risqua à sortir. Comme par ailleurs les hangars simulaient assez bien des ilôts au milieu d’un océan de boue, force fut de réduire le programme à une simple visite des Tribunes..... Sur la photographie on aperçoit le Présidents entre M. Briand à sa droite et le marquis de Polignac à gauche, au millieu d’un groupe de personnalités politiques.
Il avait été convenu que les aviateurs seraient présentés au Président pendant le lunch et c’était un spectacle assez original que de voir tous ces braves garçons, couverts de boue, venir lui présenter leurs respects, sous la haute direction de l’auteur, qui avait tenu à être le plus crotté de tous. La note gaie fut donnée par Efimoff, qui crut bon d’entamer, dans un charmant langage, mi-Russe, mi-Français, un petit discours sur l’Alliance, suivi de confidences personnelles : « Maintenant, moi voler France, bon pour argent ; voler Russie, pas gagner argent. » Il eut son petit succès.
Ce fut hélas ! La seule distraction de la journée. M. Fallières, vers 7 heures, se décida à quitter Bétheny sans avoir aperçu le moindre aéroplane, c’était encore moins qu’en 1909 où il avait au moins vu Paulhan. Après l’heure officielle de clôture des épreuves, trois braves décidèrent de se risquer pour donner une petite satisfaction au public : Latham, de Baeder et Weymann, ces derniers sur biplan Farman. Ils effectuèrent un tour de piste au milieu de l’angoisse générale, tandis que les nuages continuaient leur course échevelée sur le ciel noir.