UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Berceau mondial de l’aviation

Robert Esnault-Pelterie’s

1er meeting d’avions au Monde en Champagne

Pour la grande semaine d’aviation de Champagne à Reims en août 1909, la firme de Billancourt souhaitait présenter quatre monoplans. Trois sont d’un type nouveau, dit « spécial » à surface portante augmentée à 20 m2.

Trois monoplans R.E.P. « spéciaux » sont préparés pour le meeting de Champagne 1909. Leurs caractéristiques techniques : Longueur 8,60 mètres, Envergure 10,40 mètres, Surface alaire 20 m², Commandes de stabilité, Gauchissement des ailes, Moteur Sept cylindres de 35 ch, Poids en ordre de marche 460 kg, Vitesse 70 km/h, Charge au mètre carré 23 kg.

  • Robert Esnault-Pelterie était à la fois constructeur d’avions, de moteur et pilote. Le type D est présenté désentoilé ce qui permet d’apprécier sa structure mixte. Le fuselage se compose de tubes d’acier ce qui est une nouveauté pour l’époque tandis que le bois est employé pour les ailes. Utilisé en avion-école, il est pourvu de double-commande débrayable par le moniteur. Cet appareil pourrait être celui utilisé par Pierre-Marie Bournique lors de son vol record de 530 kilomètre en 6 h 29 en 1910.
  • Ce 1er meeting mondial de Champagne revêt pour R.E.P. une importance capitale qui va, malheureusement handicaper l’avenir de l’entreprise. Alors que brillent les biplans Wright et Henri Farman, aucune des quatre machines monoplan R.E.P. ne vol.
  • Robert Esnault-Pelterie, engagé sur le R.E.P type II n° 3 doit déclarer forfait : il s’est pris de bec sur la route avec un charretier qui lui refusait le passage et il a un bras en écharpe (double fracture).
  • Maurice Guffroy doit piloter le II bis à moteur 52 ch, mais il s’embourbe dès les premières minutes et il ne peut quitter le sol dans les quinze minutes imparties comme le règlement l’y oblige. De Lesseps est inscrit sur un R.E.P. II de 45 ch portant le n° 2.
  • Michel Clemenceau un R.E.P. type I de 30 ch de l’année précédente.

En juillet, la société avait recruté un nouveau pilote, Ernest Laurens, mais lors du 1er meeting mondial de Champagne ce dernier n’a que quelques heures de pilotage à son actif. Le patron de R.E.P., Esnault-Pelterie ne peut remplacer ni de Lesseps ni Clemenceau par Guffroy. Il réalise combien son appareil est dépassé, particulièrement en puissance et décide de retirer ses machines de la compétition.

Extrait de Presse relatant le 1er meeting mondial d’Avion Dimanche 22 août 1909 en Champagne

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Au moment même où la compétition allait débuter, des pluies torrentielles transformèrent le terrain en bourbier. La boue maculait les bottines des élégants, éclaboussait les longues jupes des dames, et les automobiles s’embourbaient jusqu’aux moyeux. Mais cela n’empêcha pas un demi-million de spectateurs environ, parmi lesquels un certain nombre de têtes couronnées, d’hommes d’Etat, d’ambassadeurs, de généraux et d’amiraux, d’assister au meeting.
Sous les averses et les bourrasques, il s’ouvrit le dimanche 22 août, de façon peu brillante. Le premier concurrent, un petit monoplan R.E.P., fort remarqué pour sa couleur rouge et ses roulettes en bout d’ailes, fut traîné par un cheval sur la ligne de départ ; moteur à pleins gaz, il tangua sur la piste mais son pilote ne put l’arracher à la boue gluante et dut abandonner.

Extrait du « Petit journal » - Août 1909