UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Berceau mondial de l’aviation

Moteur Rhône

1er meeting d’avions au Monde en Champagne

Alors que les premiers moteurs automobiles à essence apparaissent dès 1898, les premiers moteurs d’aviation datent de 1906. Léon Levavasseur, qui en a fourni un exemplaire à Santos-Dumont en septembre 1906, produit son moteur d’aviation V8 Antoinette 25 ch "en série" (à cinquante exemplaires) depuis mars 1907. Robert Esnault Pelterie propose au marché naissant des aéroplanes ou "plus lourds que l’air" un cinq cylindres en éventail de 35 ch, en septembre 1907, tandis que la société Renault ne propose un V8 d’aviation de 50 ch qu’en décembre 1908. Les frères Seguin mettent sur le marché leur sept cylindres rotatif, le Gnome 50 ch, au printemps 1909.

En 1909, constatant le développement des moteurs d’aviation qui crée par conséquent un marché, la société industrielle des moteurs Le Rhône recrute l’ingénieur Pierre Verdet pour développer un moteur d’aviation. Avec des usines installées dans la Loire, la vallée du Rhône et à Paris, la société produit des turbines et des moteurs industriels depuis 1897. Son siège social est à Paris, boulevard Kellermann.

Au cours de l’année 1909, les progrès des aéroplanes sont lents, par suite de l’absence de moteurs fiables, endurant et légers. Si on compte en France plus de cent cinquante motoristes, la plupart engagés dans l’automobile, rares sont les moteurs d’aviation à la fois puissants, robustes et légers. Dérivés de moteurs d’automobile, la plupart des moteurs du marché développent moins de 50 ch et pèsent plus de 200 kg.

Il n’existe que peu de constructeurs de moteurs d’avion à proprement parler : Alexandre Anzani, établi à Courbevoie (Hauts-de-Seine) en 1906, fabrique des moteurs de 25 ch dont Blériot fait usage pour son Blériot IX ; les ingénieurs Georges Canton et Georges Unné créent un moteur léger pour l’aviation qui sera fabriqué en 1913 par Emile Salmson à Billancourt (Hauts-de-Seine) ; Pierre Clerget étudie un moteur en étoile qui sera adopté par les frères Voisin.

Le choix de l’ingénieur Verdet s’explique par le fait qu’il est un excellent spécialiste des moteurs automobiles de compétition. Il avait travaillé depuis plusieurs années chez Peugeot sur les moteurs automobiles de Boillot, le pilote maison, et de Giuppone.
Le premier moteur d’aviation qu’il réalise chez Le Rhône en 1910, un sept cylindres rotatif de 8,48 litres dans la plus pure tradition Gnome, développe 50 ch. Cependant, Verdet réussit à supprimer la cause principale de casse des rotatifs Gnôme : les soupapes automatiques d’alimentation percées dans les pistons sont remplacées par des soupapes commandées.

La puissance du moteur Le Rhône 7B est portée à 60 ch en 1911 par augmentation du taux de compression à 4,5. Le moteur Le Rhône est homologué par l’Armée en 1912 sous l’appellation 7C par le pilote Georges Legagneux. Ce moteur équipe les monoplans Morane-Saulnier type E/F (1913), la plupart des biplans Caudron G3 d’entraînement de cette époque. Plus étonnant, il est choisi pour propulser le biplan Bristol-Coanda TB8 dessiné par l’ingénieur Roumain Henri Coanda en 1913, un appareil construit en France sous licence par Breguet, et il sera même encore monté sur le Bristol 46A Babe dessiné par l’ingénieur Franck Barnwell pendant la guerre et sorti en 1919.

(Rédaction Gérard HARTMAN)