UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Chocolat, Champagne, la Volupté de Dr Tran Ky

SORTILÈGE D’UNE SÉDUCTION

La perception d’un arôme au sein du cerveau n’est jamais codé à part comme une simple sensation, mais de concert avec d’autres données sensorielles et psycho-sensorielles issues du contexte affectif.
Notre système olfactif s’avère particulièrement doué à associer les sensations perçues avec les événements vécus dans l’intimité.

En fait, ni le nombre ni l’intensité des messages odorants ne déterminent la plénitude ou la motivation, mais bien l’ambiance de la tendresse, de la romance et de la sincérité qui grave dans la mémoire le bonheur partagé.

En ces heures de délices, chaque partenaire n’est pas nécessairement conscient du pouvoir des senteurs imperceptibles du champagne. Il n’y a pas de doute que d’autres aspects du tête-à-tête romantique célébré ensemble s’imposent davantage.
Le fait de savourer dans l’intimité un apéritif ou un dîner aux chandelles implique naturellement la conjugaison de multiples facteurs sensoriels.

Le bouquet de ce vin charmeur possède précisément ce rôle unique capable de ressusciter la mémoire, d’aviver le désir, de résister aux interférences parasites, fût-il un ordre supérieur émané de la raison, du maître cerveau.

Comment à partir d’une lueur d’effluves peut s’éclore la passion ? Par quelle alchimie le champagne parvient-il à allumer cette flamme de la vie à la fois furtive, insaisissable, irraisonnée, cristallisée de sensation et d’émois, soumise à mille et un fantasmes, capables de pousser jusqu’à l’extase, jusqu’à la folie ?

Evidemment, les faits ne sont pas si simples. Il n’y a pas une senteur spéciale pour faire éclore la fleur de la passion, et encore moins le centre de l’amour.

Le cerveau dispose cependant d’un système central d’excitabilité placé sous l’influence des hormones sexuelles (neurostéroïdes, lulibérines ou LH-RH…), des neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline, ocytocine, endorphine…) des cytokines et même des rafales de gaz (monoxyde d’azote, monoxyde de carbone…).

L’émotion soulevée par les caresses olfactives, visuelles, tactiles, auditives, linguales… vécues par le cerveau sensoriel fait essentiellement appel à une centaine de familles de neurohormones et de neurotransmetteurs. C’est par ce biais que le champagne et le chocolat exercent leur charme sur les sentiments encore vagues, indécis.

Enfantées au sein des réseaux nerveux, les molécules qui engendrent le désir coulent dans nos veines. Elles inondent le corps tout entier. Des cascades de réactions biochimiques s’enchaînent, président tel ou tel comportement pour plaire, courtiser, tenter, initier…

Enchantés par la nuée des arômes, les neurones émettent des endorphines qui procurent une douce euphorie. Si un souffle de dopamine survient en cet instant propice, il met en accord les circuits de récompense, fait épanouir la fleur du plaisir, provoque la tumescence de la verge, du clitoris.

Même rôle coquin avec l’ocytocine qui fait palpiter le cœur des amoureux, prépare la réceptivité du corps aux caresses. Le bruit de fond s’estompe, l’attention se concentre vers la source de la jouissance. La sympathine facilite les réponses aux sollicitations, harmonise les gestes, fait résonner les frissons. Son importance dans l’éclosion de l’envie est majorée par l’entrée en scène des hormones sexuelles et des vagues de molécules de gaz.

Heureusement, la biochimie du champagne n’explique pas tout. La plénitude dans l’univers de la tendresse résulte en fait de l’harmonie des composants organiques, psychologiques et socio-culturels dont nous n’avons aucune idée. En tant qu’organe adaptatif et innovant, le cerveau intègre le libre choix et la liberté.

Que les amoureux qui trinquent leurs flûtes se rassurent. L’amour garde toujours son mystère et sa poésie. Il n’empêche que la mélodie des bulles embellisse leur soirée, témoin de leur élan, de leur ineffable célébration.

Les éléments biochimiques du champagne, tout comme ceux du chocolat, qu’ils soient volatils ou non, n’agissent pas uniquement sur le cerveau, mais aussi sur la biodynamique du sexe. Faire fleurir la volupté tout en renforçant l’ardeur des ébats fait partie des vertus diaboliques de ce vin de bonheur. Et ce sont même ses propriétés qui s’avèrent les plus constantes et universellement reconnues.

Inutile de préciser que les amoureux savaient d’instinct jongler les effets centraux et périphériques que procure le champagne dans le but de rehausser l’éclat de leur tendresse.

De tous nos organes, la verge est curieusement le seul à manifester son indépendance. On se demanderait pourquoi la nature a-t-elle tant cherché à compliquer notre sexualité ?

Bien que le pénis humain soit privé d’armature osseuse dont est naturellement doté celui des primates, notre bijou de famille est par contre gratifié de deux systèmes inédits destinés à ériger l’organe : le sang et le gaz.
« L’engorgement pénien » dont parlait Aristote provient de l’augmentation du débit sanguin qui irrigue le tissu érectile, tandis que les molécules de gaz, monoxyde d’azote (NO) et monoxyde de carbone (CO), naissent sur place grâce aux enzymes des capillaires, des muscles et des cellules nerveuses.

Est-il plus avantageux pour le pénis humain de pouvoir fonctionner à la fois comme un stylo et une chambre à air ? Oui et non.

De tous les pénis de mammifères, c’est le nôtre qui a acquis la structure la plus élaborée. Le fait que l’organe soit animé par le sang et le gaz à la fois permet de garder une certaine distance vis-à-vis des hormones.

Les récepteurs sensoriels et les cellules nerveuses de l’organe peuvent alors être sollicités en permanence, des cinq sens vers le cerveau, de la réalité vers l’imaginaire et vice versa, à une vitesse vertigineuse défiant le temps et l’espace. Et ce sans recourir aux hormones dont le mode d’action s’avère désespérément lent et monotone. Une molécule de monoxyde d’azote activée par les métallo-enzymes du champagne parcourt 7 relais de neurones en une seconde. Selon les circonstances romantiques, le gaz les excite, les module ou les fait chanter en chœur. L’enchantement peut se survenir immédiatement pendant que, instinctivement, s’allument les flammes de la passion.

Le processus s’avère infiniment subtil, bien plus fonctionnel qu’un vulgaire os pénien de chien ou de singe. Ce qui explique l’étonnante prouesse de la verge humaine, capable de se tenir prête en tout temps et en tout lieu dès que l’occasion de présente, et cela sous n’importe quelle condition climatique et dans toutes les positions, même les plus alambiquées. « L’homme est un curieux animal qui peut boire sans avoir soif et faire l’amour en toutes saisons », fit remarquer Voltaire.

L’organe rigide se prête d’ailleurs à la manipulation dans tous les sens, alors que le pénis de l’animal, fut-il celui d’un taureau, ne culbute que dans un va-et-vient monotone, machinal.

D’autres atouts encore. Le gaz produit sur place par l’enzyme NO-synthase dilate continuellement les artères hélicoïdales. Il maintient la béance des alvéoles érectiles, inhibe la contraction des fibres musculaires lisses, fait relâcher les valves et les capsules contractiles, empêche la fuite à travers les shunts veineux afin d’accroître le débit sanguin.

Tout ce mécanisme fonctionne sans l’intervention des hormones ni celle des neurotransmetteurs. Le cerveau n’a donc pas besoin de commander sans cesse la relaxation du dispositif, puisque le monoxyde d’azote se charge d’assurer ce travail automatique, en circuit fermé. La verge garde ainsi longtemps sa rigidité. D’où une économie considérable en énergie pour le cerveau qui peut se consacrer à d’autres innovations afin de subjuguer sa belle.

C’est à partir d’un acide aminé, l’arginine, que l’enzyme NO-synthase extrait le monoxyde d’azote. Un champagne vieilli, tout le chocolat, renferme une quantité appréciable de cet acide aminé généré par la flore des levures et des bactéries. La lyse de ces micro-organismes fournit en outre de l’arginine activée, porteuse d’une charge ionique négative responsable de sa grande réactivité.

Au sein du tissu érectile, le gaz de monoxyde d’azote (NO) actionne les rouages de la machinerie cellulaire, dont les connexines 43 qui produisent l’énergie sous forme de guanosine monophosphate cyclique (GMPc). L’organisme mobilise donc toute sa réserve énergétique pour embellir ces heures sublimes. On ne compte pas quand on aime.

Les microcentrales de nos cellules, les mitochondries, disposent d’un apport d’adénosine triphosphate (ATP) convertible en adénosine monophosphate cyclique (AMPc).
Les deux sources d’énergie, GMPc et AMPc, se complètent harmonieusement pour satisfaire le besoin accru du tissu érectile.

Il s’agit là d’une énergie biologique renouvelable par le jeu des ions de phosphore et des ions d’eau. Par un heureux hasard, tous ces éléments complices se trouvent en abondance dans le champagne et le chocolat, avec des métallo-enzymes en plus chargées d’amplifier les réactions de la NO-synthase. L’organisme ne manque certes pas de profiter de la situation, les amants non plus.

L’aubaine permet à la verge de gagner 40 % de plus par rapport à ses dimensions initiales. La décharge de l’acétylcholine et de la substance P en profite donc. Ces deux neurotransmetteurs sont les principaux artisans de la rigidité recherchée. Ils font gonfler l’organe et le clitoris, abaissent leur seuil de perception de la douleur tout en mettant leur sensibilité à fleur de peau. Curieusement, la verge s’anime, tremble d’émotion, exécute même certains mouvements volontaires, un brio qui permet à son maître de la diriger au gré de son inspiration, sinon de sa fantaisie.

Etant donné un gaz qui se lie naturellement aux substances grasses par sa propriété lipophillique, le monoxyde d’azote franchit rapidement les parois cellulaires. Partout il interagit avec les enzymes génératrices de GMPc. Les réactions se renforcent par la présence des ions de calcium, des protons et de leurs transporteurs NADPH que livre ce vin complaisant.

Le long des filets nerveux qui animent l’organe sexuel, le monoxyde d’azote emprunte les fibres neutres qui ne dépendent ni des neurotransmetteurs ni des neurohormones pour parfaire la splendeur de l’érection. Ce qui signifie que la défaillance de ces voies nerveuses, en cas de névrite, ne gêne guère l’accomplissement des voltiges. Toujours efficace et rapide, ce gaz constitue un atout incontournable lors des ébats.

L’erreur serait de croire que l’on pouvait en abuser dans le but de donner un coup de fouet en cas de paresse pénienne ou de torpeur des nymphes. C’est ignorer que l’organe a horreur de la démesure.

Attention, toute brutalité le choque ! Et ce gaz si précieux peut soudain se comporter comme un redoutable agent double en cas d’abus. Puissant hypotenseur ouvrant généreusement les pétales de la volupté, relaxant capable de faire dresser le gland en transe, messager intime, dévoué, entraînant dans son sillage des vagues de frissons, excitateur diabolique de ces heures indécises…, il passe pour être un maître de l’érection et de la rougeur languissante des vulves.

Lorsque les doigts, encore hésitants, s’aventurent, se faufilent pour tenter ; ce qu’ils découvrent avec une émotion sublime est l’apparition des larmes entre les lèvres. Les nymphes pleurent de joie sous le mont de Vénus. Notre heureux chevalier les met hors d’elles. Il les fait ruisseler de bonheur en leur rendant hommages.

De son côté, la rosée du désir ne tarde pas à mouiller le sommet du gland. C’est la passion qui se condense à l’orée de l’orage. Savourer ces gouttes miraculeuses sur la fleur entrouverte en dit déjà long sur ses frémissements ondulants.
« Après le vin, si ce n’est avant, la liqueur que j’aime le mieux à boire est une belle larme bien limpide et bien claire qui tremble au bout d’un cil brun ou blond. »
Théophile Gautier, in « Mademoiselle de Maupin »

Cependant l’excès de champagne irrite, endort même l’organe désiré. Alors, brusquement, ce pénis si radieux cafouille. Contre toute attente, il hésite, perd son éclat, s’embrouille dans l’interprétation de son brillant répertoire… L’organe risque de bâcler son impresario dans une apothéose précipitée, piteuse, alors que le ballet des corps avait été célébré avec tant de poésie !

Lorsque la verge érigée jouit tout en faisant jouir au-delà de deux heures ou plus, la réserve d’arginine et de monoxyde d’azote s’épuise. Pris de court, le bijou s’affole. Alors il improvise, recourt à un autre gaz présent qui est justement le monoxyde de carbone (CO). Tout est donc bon pourvu que se prolonge l’extase.
L’astuce consiste à enlever un atome d’oxygène du gaz carbonique (CO2). L’alchimie est réalisée par l’une des enzymes (une désoxygénase) du tissu érectile, toujours assistée par les métallo-enzymes de ce vin sorcier.

Ce n’est certes qu’un pis-aller. Peu importe ! L’heure est de parer au plus pressant. Alors le nouveau gaz recruté va remplir tant bien que mal la mission que lui confie le monoxyde d’azote.

Que les amants qui s’ébattent au-delà de plusieurs heures sachent que le monoxyde de carbone est un ami infidèle. Il n’accepte qu’à contre cœur d’entretenir l’érection. Dès le moindre incident ou déconvenue, le gaz fuit, abandonne son poste, laisse l’organe dans le désarroi, Le lâchage peut hélas survenir à l’apogée de la tendresse. Une situation aussi navrante n’est point exceptionnelle en cas de surmenage coïtal. « Qui trop embrasse, mal étreint », rappelle un dicton.

En effet, étant par nature un déchet toxique, le monoxyde de carbone tend à s’échapper sous la pression du dispositif de détoxication dont sont équipées nos formations érectiles. Si bien qu’un ardent frotifrota excessivement prolongé, sans laisser à la verge le temps de reprendre un peu de souffle, risque d’étouffer l’organe. Le manque d’air et d’énergie constitue en fait un réflexe de défense.

Les amants doivent au contraire accepter la pause, se livrer à d’autres variations, quitte à reprendre plus tard leur thème favori. Ils s’apercevront que leur virtuosité sera plus brillante que jamais.

Ils buvaient de temps en temps une gorgée de champagne et la pensée de l’amour, lente et envahissante, enivrait peu à peu leur âme, comme le vin clair, tombé goutte à goutte en leur gorge, échauffait leur sang et troublait leur esprit

Guy de Maupassant, in « Bel-Ami ».