La façade occidentale de Reims, avec son décor exceptionnellement abondant et ses innombrables statues, a subi sans résistance, depuis des siècles, les agressions de l’environnement, d’autant plus que le calcaire local utilisé (pierre dite de Courville) est très sensible aux intempéries. Jusqu’au début du XXe siècle, Reims a plutôt été épargné par le sort. Les guerres de religion et la Révolution ont causé relativement peu de destructions. Entre 1792 et 1795, des fleurons de couronnes de quelques statues des ébrasements (rappel de l’ancien régime) ont été brisés et détruits les reliefs du linteau du portail central, ainsi que le dais qui surmontait la statue de Notre-Dame.
Les restaurations des sculptures n’ont pas respecté, contrairement à la restauration de l’architecture, l’état original. Les nouvelles œuvres reflètent beaucoup plus le style de leur époque. Dans les voussures, où se trouvent la majeure partie des statues refaites, les nouvelles œuvres, du début du XVIIe siècle, ont effacé l’ancien sens iconographique, elles se démarquent des originaux du XIIIe siècle par la disposition des pierres. Les originaux sont pris dans un seul bloc dressé, tandis que les autres sont faites de plusieurs pierres superposées. Les corps sont inélégamment coupés par les joints horizontaux. Au début du XVIIIe siècle, tout le frontispice fut remanié. Les figures et décors de feuillage sont faits en sculpture conforme aux anciennes.
XVIIe siècle | En 1611-1612, Restauration des sculptures des portails, archivoltes et gâbles. En plus de nombreuses réfections dans le décor végétal du portail central, une vingtaine de statues de l’archivolte du portail central et une du portail sud étaient à remplacer. Cette campagne de restauration est celle qui a le plus altéré le monument, vu le nombre de réfections et l’insouciance avec laquelle elles ont été menées. |
XVIIIe siècle | La plus grande restauration de la façade occidentale date du règne de Louis XV, elle est conduite par l’architecte Vigny. Les travaux exécutés entre 1737 et 1740 portèrent surtout sur la zone des portails de la façade occidentale, archivoltes, gâbles. On refit toutes les draperies de pierre qui masquent le socle des statues des ébrasements (20,62 mètres), ainsi que les colonnettes séparant les grandes statues des ébrasements aux trois portails et les frises des dais couronnant ces statues. On répara également la galerie du Gloria, au-dessus de la grande rose et le système d’écoulement des eaux. On procéda également au remplacement des statues colossales de David et de Goliath, au-dessus de la grande rose. |
XIXesiècle | 1826-1830, toutes les sculptures furent confiées à un artiste parisien Plantar. Ce dernier n’ayant pas le moindre style personnel réalisait de copies serviles. Il eut à intervenir sur le décor végétal des voussures et du tympan nord, sur les statues des deux voussures extérieures du côté droit du portail central et sur celles des voussures du portail nord. Dans le gâble du portail nord, Plantar a refait, entre autres, le Christ en croix, les statues de Jean et Longin ; massif particulièrement détérioré en 1914. |
1845, nouvelles réparations de la galerie du Gloria par l’architecte Arveuf. | |
1851, Arveuf remit en état les parties hautes abîmées de la tour nord, ajouta quatre assises à l’amorce de la flèche. | |
1894 et 1898, les mêmes travaux furent réalisés à la tour sud. | |
XXe siècle | En 1902 et 1906, la grande rose occidentale dut être consolidée et son réseau partiellement remplacé conséquemment à l’affaissement de la tour nord, durant l’hiver 1880-1881. L’énorme haut-relief, au-dessus de la rose fut, à nouveau, remplacé. |
Bibliographie : Peter Kurmann - Bruno Derock.