UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Cathédrale Notre Dame de Reims

Monument avant 1914


Domenico Quaglio (1787-1837)

Suite à l’incendie du 24 juillet 1481

Les travaux de réparations, qui durèrent 9 ans, apportèrent les premières modifications. La couverture fut refaite en plomb, comme l’ancienne, et le faîtage orné de trèfles et de fleurs de lys alternés et dorés. Les deux pignons nord et sud du transept furent entièrement reconstruits à neuf, celui du sud décoré d’une Assomption de la Vierge, celui du nord d’une Annonciation et, sous les pignons, les balustrades et dais. En 1502, le Sagittaire placé au sommet du pignon sud, remplace un Sagittaire plus ancien. L’archevêque Gervais, en 1059, n’en avait-il pas fait poser un sur sa cathédrale, tirant à l’arc sur le cerf (supprimé en 1687) de la cour de l’archevêché.

En vue d’ériger un clocher central, pour remplacer celui détruit par l’incendie, on établit, à la croisée du transept, au-dessus des voûtes, quatre gros arcs de pierre. Cela eut pour conséquence la surélévation du mur gouttereau de l’abside et du transept. La galerie du XIIIe siècle fut conservée ; le crénelage de merlons remplacé par un couronnement de fleurs de lys. Presque tous les chapiteaux de cette galerie, gargouilles, oiseaux et chimères, au droit des arcs-boutants, furent refaits dans le style du XVe. Le projet de clocher, qui devait mesurer 130 mètres, fut abandonné en 1516 et la croisée du transept terminée par un simple pavillon surmonté d’une fleur de lys. Abandon également du projet de construction des quatre tours des transepts et de leur flèche.

Suite à la tempête de Pâques 1580

Nicolas Dérodé, peintre-verrier, fut chargé de la réfection de la rose du bras sud du transept, détruite par la tempête. Le réseau de pierre fut refait à neuf et son épaisseur augmentée de quelques centimètres.

En 1712
L’ange du clocher est renversé par un ouragan, il est rétabli la même année.

De 1770 à 1774
Établissement du carillon sur le pavillon à la croisée du transept.

En 1744
Destruction du jubé, d’autels, du maître-autel, des clôtures du chœur et des stalles.

En 1778
Suppression du labyrinthe qui donnait la représentation et les noms des premiers architectes du monument.

A la Révolution
La crête de fleurs de lys et de trèfles du faîtage est supprimée (rappel de l’ancien régime), de même que celle établie au XVe siècle sur la galerie de l’abside. L’inscription révolutionnaire "Temple de la Raison", sur le linteau du portail central de la façade occidentale, remplace les sculptures du XIIIe siècle (l’inscription actuelle date de 1800). Le dais au-dessus de la Vierge avec sa pyramide sont détruits ainsi que les croix de pierre qui terminaient les pinacles des arcs-boutants de l’abside (croix remplacées en 1810).

En 1846-1847
Arveuf, architecte en chef, répare la galerie des Prophètes, côté nord ainsi que la balustrade et refait la galerie du Gloria au-dessus de la rose occidentale.

En 1851
Arveuf, en procédant la restauration de la tour nord de la façade occidentale, supprime le comble de la tour nord qui avait été établi à son sommet en 1515. Le projet d’érection de flèche était alors à nouveau à l’ordre du jour.

En 1853
La galerie de Prophètes, côté sud, est restaurée et les statues sont retouchées.

Viollet-le-Duc succède à Arveuf en 1860. Il entreprend la restauration de l’abside, des chapelles, ainsi que la restauration des arcs-boutants en coiffant les piles intermédiaires de pyramides octogonales, en remplacement des pyramides quadrangulaires primitives. Alors que la galerie supérieure de l’abside, du XIIIe siècle, était aveugle et coiffée au XVe siècle de fleurs de lys, Viollet-le-Duc ajoura la galerie et restitua les merlons dont il trouva la trace dans le chéneau du XIIIe siècle. La galerie inférieure fut garnie d’animaux, sur deux chapelles, les originaux sont conservés dans les dépôts lapidaires du chantier. Un large fossé fut créé autour des chapelles, en vue de l’assainissement de l’édifice. Les nouvelles sacristies, adossées au bras sud du transept, sont commencées.

Eugène Millet, qui succède à Viollet-le-Duc en 1874, remplace la galerie haute de la nef du XIVe siècle, réparée au XVIe après l’incendie de 1481, par une galerie qu’il créa de toutes pièces dans le goût du XIIIe siècle, agrémentée de petites gargouilles. Il achève, en 1876, les sacristies commencées par Viollet-le-Duc.

En 1880, Ruprich-Robert restaure la façade nord. On lui doit la restitution de la galerie haute du bras nord du transept, dans sa disposition du XIIIe siècle, tenant compte, en partie, des critiques formulées contre la galerie du sud et intercale de petits pinacles entre les gâbles des arcatures.

Denis Darcy succède à Ruprich-Robert en 1887. Il termine la restauration de la galerie de l’abside, côté sud et celle du transept face est. Il répare le pignon du bras nord du transept et refait à neuf la balustrade à la base de ce pignon. Il entreprend la restauration de la tour sud de la façade occidentale et adopte le parti d’Arveuf, à la tour nord, en supprimant le comble.

Paul Goût achève, du côté nord, la galerie amorcée à l’abside par Viollet-le-Duc. De 1904 à 1906, il consolide la grande rose de la façade occidentale, déformée à la suite du tassement de la tour nord, en lançant des tirants en béton armé entre les deux tours, soulageant ainsi la rose du poids du pignon. En 1908, il entreprend la restauration du groupe de David et Goliath. En vue de procéder à la restauration de la tour nord, l’architecte fait dresser, peu avant 1914, un échafaudage en bois, qui sera si funeste à cette tour et à la statuaire du porche pendant l’incendie du 19 septembre 1914.

Bibliographie : Henri Deneux.