La façade occidentale de Reims se distingue par son architecture particulièrement complexe et par l’exceptionnelle somptuosité de son décor architectural et figuré ; en dépit pourtant de son étonnante diversité, elle forme un tout d’une rare harmonie. Tout est soumis à une composition d’ensemble.
Peter Kurmann
Les deux tours ne furent élevées qu’au XVe siècle, sous la responsabilité de Collard de Givry, qui intervient sur le chantier de 1416 à 1452. La tour sud fut achevée en 1435 et la tour nord en 1472. Dans le beffroi de la tour sud-ouest :
- Gros bourdon (10 tonnes, 2,46 mètres de diamètre, ton de fa dièse 2) offert en 1570 par le cardinal Charles de Lorraine et fondu par le rémois Pierre Deschamps.
- Second bourdon (7 tonnes, 2,20 mètres de diamètre, ton de sol dièse 2) fondu en 1894 par Bollée, au Mans.
Baptême de Clovis : 7 statues.
Baptême de Clovis par l’évêque Saint-Remi, en présence de Clotilde, sa femme et l’inspiratrice de sa conversion, d’assistants de l’évêque et de l’ermite Montan qui avait prédit la naissance du saint évêque rémois.
Galerie de Rois : milieu du XIVe siècle, de facture inégale.
Rois placés chacun dans une niche, sous un arc redenté coiffé d’un gâble (statues de 4,45 m. à 4,60 m., de 8 tonnes), ils tiennent les attributs traditionnels, couronnes, sceptres, verges, gants. Seule la tour sud possède encore des statues anciennes. (La galerie de 56 monarques se poursuit jusqu’aux croisillons nord et sud). Selon le Professeur Géhard Schmidt, une centaine d’années pourraient séparer les sculptures des rois de la tour sud (la plus ancienne) de celles de la tour nord.
S’agit-il des rois de la Maison de France ou des ancêtres du Christ (leur nombre 56 - 8 x 7, contre 28 rois de Juda 4 x 7) ? Peut-on conclure que les 56 statues représentent toutes des monarques français ? Faut-il distinguer parmi eux les 28 ancêtres du Christ ? Ne doit-on pas simplement reconnaître dans cette procession royale l’expression de la monarchie passée, présente et postérieure ?
Jean DIBLIK Arhis "Comment lire une cathédrale".
Combat de David contre Goliath :
A gauche de la rose, David s’apprête à décapiter le géant philistin Goliath, à droite de la rose, David assomme Goliath d’une pierre lancée à la fronde. Voussures de la grande rose : A gauche, - partie basse, face à face, la reine de Saba et le roi Salomon, - partie haute, un jugement de Salomon. A droite, - partie basse, David apporte la tête de Goliath au roi Saül, - partie haute, Bethsabée se penche sur le sommeil de David âgé et deux scènes d’onctions de rois, celle de David et celle de Salomon.
Dans les tabernacles :
Jean le Christ pèlerin Marie-Madeleine Pierre en retour, façade nord : le Christ ressuscité et Thomas en retour, façade sud : Paul et Jacques le Majeur. De chaque côté et au bas de la rose : Pèlerins d’Emmaüs.
Voussures de la grande rose :
A gauche | - partie basse, face à face, la reine de Saba et le roi Salomon,
- partie haute, un jugement de Salomon. |
A droite | - partie basse, David apporte la tête de Goliath au roi Saül,
- partie haute, Bethsabée se penche sur le sommeil de David âgé et deux scènes d’onctions de rois, celle de David et celle de Salomon. |
La construction de la façade aurait débuté vers 1245 ou 1255, indépendamment de celle du reste de l’édifice, conformément au programme initial de Jean d’Orbais, modifié par la suite en 1261. Vers 1274-1275, seul le rez-de-chaussée était achevé et l’étage de la rose n’est atteint qu’à la fin du siècle. C’est à Bernard de Soissons qu’il appartint de monter cette nouvelle façade, il assura la jonction entre la façade et la nef et construisit la grande rose. La façade à hauteur de la rose est quasiment achevée pour le sacre de Philippe le Bel, le 6 janvier 1286.