Présentant cette complicité à venir entre la cathédrale et notre grand vin, les artistes du Moyen-Age ont rendu un hommage appuyé à la vocation viticole de notre province. Des pampres de vigne décorent chapiteaux et balcons du plus célèbre des monuments gothiques, pendant que l’ange du porche gauche de sa face ouest contemple avec un attendrissement gourmand la coupe de vin qu’il s’apprête à consommer.
Puisque la cathédrale a donné au Champagne ses lettres de noblesse, nous avons contracté envers elle une reconnaissance que le temps ne peut éteindre. Aussi n’est-ce que justice si, en maintes occasions, Vignerons et Maisons sont venus ajouter leur pierre à l’œuvre des premiers bâtisseurs. Paul Valéry a écrit de la mer qu’elle était "sans cesse recommencée". Ainsi en est-il de la restauration de la cathédrale, tâche permanente qui, à chaque génération, sollicite notre aide.
Non contents de venir verser leur sang pour nous libérer des occupants, nos alliés américains ont fait preuve de générosité en finançant les reconstructions. Notre gratitude va plus particulièrement vers la Fondation Rockefeller à laquelle la Cathédrale actuelle doit tant ! Vignerons et Maisons de Champagne sauront suivre ce bel exemple. En contribuant à la préservation d’un des biens les plus précieux de notre patrimoine national, ils permettent que l’on y chante avec force la gloire de Dieu et, pourquoi pas, "mezza voce", celle des Champagnes ?