UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Cathédrale Notre Dame de Reims

Les grands orgues

Transept nord, sous la rose de la Création

Le mobilier résulte de plusieurs campagnes de transformations aux XVe et XVIIe siècle.

La grande tribune, de style gothique flamboyant, et le positif pourraient remonter à 1470, commandités par l’archevêque Jean Juvenal des Ursins, dont les armes figuraient sur l’instrument.

L’incendie de la toiture de la cathédrale du 24 juillet 1481 causa de lourds dégâts à l’instrument, mais préserva la tribune et le positif. Un grand corps de style gothique fut alors établi en 1487.

Le positif de 1470 fut remplacé par Denys Collet, en 1571, par un meuble de style renaissance, dont l’aspect nous est connu par les dessins de l’organiste Jacques Cellier.

Transformé en 1647, le menuisier Jean Thury donne à l’ensemble les proportions définitives, recouvrant la structure du buffet du XVe siècle, toujours visible, de nouvelles boiseries, tout en conservant le plan de façade initial. Le grand orgue est surmonté d’une statue du Christ ressuscité entouré de deux anges.

L’instrument des XVe et XVIe siècles.

L’orgue construit en 1487 par l’organier Oudin Heystre fut reçu le 21 mars 1489. Il avait fallu employer 14.320 livres d’étain pour en fabriquer les tuyaux. Un nouveau positif de 7 jeux fut réalisé, en 1571, par le facteur Denys Collet qui réalisa un nouveau clavier et construisit également une soufflerie composée de huit soufflets en plus des trois réservés au positif. Cinq soufflets sont refaits à neuf par le facteur d’orgues Nicolas Hocquet, en 1619-1620 et trois notes graves ajoutées.

L’orgue de Nicolas de Grigny

Nicolas de Grigny (1672-1703), compositeur rémois fut l’organiste de la cathédrale de 1696 à 1703. Il disposait alors d’un instrument à trois claviers complets, un demi-clavier et cinquante jeux. L’instrument subit de nombreuses améliorations réalisées déjà par le rémois Jean Vuisbecq qui ajouta, entre autres, un clavier de récit et, en 1728, par le facteur François Thierry qui restaure la soufflerie et le positif (sommier neuf).

A partir de 1765, Louis Péronard enrichit l’instrument de deux bombardes, l’une au clavier, l’autre à la pédale, et d’une flûte au clavier. Il confectionne une nouvelle soufflerie et procéde à des modifications des jeux ; il enrichit l’instrument en anches et remplace certaines par des jeux à la mode. En 1811, René Cochu le releva et reprit certaines modifications effectuées par son prédécesseur qui ne répondaient pas aux attentes.

L’orgue de John Abbey

De 1845 à 1849, le facteur John Abbey procède à d’importantes modifications. Un rapport de 1849 révèle : "la soufflerie est efficace, le mécanisme et les sommiers solidement construits, l’harmonie bonne, et l’instrument produit des sons d’une grande beauté et d’une grande puissance", il signale cependant un certain nombre de défauts qui seront supprimés dans l’année. Augustin Brisset procéda à des travaux de relevage à la suite de l’inondation de l’instrument au cours de l’orage du 31 juillet 1886.

L’orgue de Gonzalez

Pour palier aux dégâts occasionnés à l’orgue par quatre années de bombardement de la cathédrale de 1914 à 1918, un cahier des charges fut établi par Marcel Dupré et Norbert Dufourcq pour sa reconstruction et les travaux furent confiés à Victor Gonzalez, au début de 1937. L’orgue comprend 87 jeux répartis sur quatre claviers et un pédalier. Il devient ainsi le quatrième orgue de France avec 6.742 tuyaux. Les travaux furent entièrement achevés en 1939.

L’orgue a souffert de l’humidité durant la seconde guerre mondiale et les travaux de remise en état ne furent que partiellement effectués, de ce fait, il ne fonctionne pas actuellement dans des conditions parfaites.