UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Champagne, la star du 7e art

Champagne, acteur des films muets

Le premier cinéma est muet.

Avant la Première Guerre mondiale, les films les plus importants sont européens et souvent français. Ce n’est qu’à partir des années 20 que Hollywood s’impose comme le centre mondial du cinéma. Désormais, il faut compter avec cette usine à rêves et son star-system.

Quel rôle le champagne joue-t-il dans le cinéma muet ?

Gag saute-bouchon !

D’abord, il sonorise, en quelque sorte, des films dépourvus de son. L’effervescence du champagne que l’on qualifie de « vin saute-bouchon », donne lieu à des gags explosifs qui font encore recette aujourd’hui.

Cela commence avec Le Champagne de Rigadin (1915) réalisé par Georges Monca. Prince Rigadin est un des personnages les plus comiques et les plus populaires de l’époque. Il fut, avec Max Linder, l’une des premières grandes vedettes du 7ème art, jouant dans plus de 300 films. Dans cette petite comédie, c’est en essayant de désamorcer un obus factice que du champagne lui jaillit à la figure !

Cette explosivité répond à celle de Charlie Chaplin dans une scène de Charlot s’évade (1917). Lorsqu’un maître d’hôtel débouche une bouteille de champagne, Charlot, croyant à la détonation d’un pistolet, sursaute et lève les bras. Ce bruit si caractéristique résonne dans la tête des spectateurs qui pourtant ne peuvent l’entendre.

Plaisirs interdits

Erich von Stroheim (1885-1957) est l’un des plus grands réalisateurs américains de la période muette. Ses films sont souvent excessifs. Leur budget aussi… Les décors sont grandioses : pour l’un de ses films, le réalisateur fait construire à l’identique la place du Grand Hôtel de Monte-Carlo.

Le champagne est présent dans presque tous ses films comme le symbole de l’amour ou de la séduction. On raconte même que pour une scène de La Symphonie nuptiale (1928) réalisée dans une maison close, Stroheim recrute de vraies prostituées, fait servir des pigeonneaux et du caviar arrosés de flots de champagne !

Le goût français, la fête parisienne

Autre rôle : le champagne, particulièrement dans les films américains, est le symbole naturel et évident de la France. Il est mis en avant comme un élément de la culture et du goût français, un accessoire indispensable des fêtes parisiennes. C’est le cas dans L’Opinion publique (1923) de Charlie Chaplin, film dans lequel sont cuisinées des truffes au champagne accompagnées de Louis Roederer, ainsi que dans So This is Paris (1926) d’Ernst Lubitsch qui, plus qu’aucun autre, associe dans ses films champagne et esprit français.

Hitchcock, Champagne !

Grand amateur de champagne, l’immense Alfred Hitchcock (1899-1980) le fait figurer dans de très nombreux films.

En 1928, il sort un film au titre particulièrement évocateur Champagne.
La star britannique Betty Balfour (1903-1977) se met en scène avec une bouteille de Moët & Chandon puis de Mumm Cordon Rouge à la main. Pour l’occasion, Hitchcock fait réaliser une coupe de champagne géante pour y placer une caméra et filmer, depuis le verre, un couple qui s’embrasse. C’est cette image qui clôt le film.

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