UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Champagne, la star du 7e art

Champagne burlesque

Le cinéma burlesque ou slapstick (qui signifie « coup de bâton » ou « bâton claqueur » comme dans la comedia dell’arte) apparaît aux Etats-Unis dans les années 1910. C’est un genre comique qui s’inspire des clowneries du cirque et de la pantomime ; il est fait de claques, de coups de pied aux fesses, de tartes à la crème, de poursuites délirantes et plus largement, de situations où les objets sont animés et se retournent contre leurs utilisateurs.

Ce genre va libérer le potentiel comique du champagne, en jouant sur ses qualités matérielles (et non symboliques ou gustatives), sur la forme des bouteilles, des coupes, des flûtes, sur l’effervescence, la mousse et les bouchons qui sautent.

Max Linder est certainement le plus grand comique français des débuts du cinéma ; Charlie Chaplin le considère comme son maître. Dans le court métrage, Max et l’inauguration de la statue (1913), il est vêtu d’une armure à l’occasion d’un bal costumé. Il s’endort sur sa coupe de champagne. Lorsqu’il se réveille, encore un peu saoul, celle-ci reste collée à son visage, lui donnant un air profondément ridicule.

Mais ceux qui vont réellement imposer l’image comique du champagne, ce sont les personnages de Laurel et Hardy. Ils le font d’abord dans des photographies promotionnelles pour le film Les compagnons de la nouba (1933) de William A. Seiter. Ils y martyrisent de façon totalement absurde une bouteille de Piper-Heidsieck. Ces images font le tour du monde. Quelques années plus tard dans Laurel et Hardy conscrits (1939) d’Edward Sutherland, ils utilisent des bouteilles de champagne comme des armes : ils en font sauter les bouchons pour mettre en déroute leurs poursuivants. Cet usage balistique du champagne va se répandre dans le cinéma jusqu’à des films récents. Dans Le Retour du Grand Blond (1974) d’Yves Robert, Pierre Richard blesse, par mégarde, un des tueurs lancés à ses trousses, en débouchant une bouteille de Moët & Chandon. De la même manière, dans Mon beau-père et moi (2000) de Jay Roach, Ben Stiller trouve le moyen de briser, avec une infinie maladresse, une urne funéraire en débouchant une bouteille de Mumm Extra Dry. Le gag du saute bouchon est encore présent dans une comédie totalement déjantée réalisée par les frères Farelly, Dumb and Dumber (1994).

Le champagne a joué d’autres rôles burlesques : dans Le petit baigneur (1968) de Robert Dhéry avec Louis de Funès, une bouteille lancée par la femme d’un ministre brise la coque du navire « Increvable » à l’occasion de son inauguration. Dans Sept ans de réflexion (1955) de Billy Wilder, Tom Ewell coince son doigt dans une bouteille sur laquelle tire désespérément Marilyn Monroe.

Très récemment, le champagne apparaît dans la production Disney, Cruella (2021) de Craig Gillespie. Lors d’une réception donnée par la baronne von Hellman (Emma Thompson), Cruella (Emma Stone) fait son entrée en prenant une coupe en bas d’une fontaine de champagne, la faisant évidemment s’effondrer.

Les exemples de gags sont innombrables et témoignent de la dimension presque vivante du champagne qui est le seul vin à provoquer un mouvement et du bruit.

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