Le dessin-animé ou plutôt le cinéma d’animation naît en France en 1908 avec un court métrage réalisé par Emile Cohl, intitulé Fantasmagorie. La difficulté consiste à filmer seize images par seconde. Employé par Gaumont, Emile Cohl, dessinateur se définissant comme « truqueur de naissance », y parvient et réalise ainsi plus de 300 films d’animation.
Dans Fantasmagorie, les images montrent une bouteille géante dont le bouchon est expulsé sur un petit personnage dont on suit les mouvements et les transformations. Dans un film plus élégant, Le songe d’un garçon de café (1910), on raconte les rêves éthyliques d’un serveur assoupi. Parmi tous les alcools représentés, trône une bouteille de champagne qui se transforme en une femme.
Présent dès les origines du cinéma d’animation, le champagne poursuit sa carrière dans de très nombreux dessins animés.
Walt Disney y porte une attention toute particulière. Dans Dumbo (1941), l’éléphanteau vole parce qu’il a bu, par mégarde, de l’eau mélangée à du champagne. Il rêve à une danse d’éléphants roses, puis s’envole, pour se réveiller le matin tout en haut d’un arbre. Dans La Belle et la Bête (1991), des flots de champagne rosé jaillissent d’une rangée de bouteilles à la fin d’un dîner accompagné d’une chanson mettant à l’honneur la « haute gastronomie française ».
Plus récemment, on retrouve du champagne dans Les triplettes de Belleville (2003) de Sylvain Chomet qui sonne le renouveau de l’animation à la française. En 2005 et 2008, ce sont les célèbres pingouins de Madagascar et Madagascar 2 réalisés par Eric Darnell et Tom McGrath qui sont associés au champagne. Dans une scène hilarante, un pingouin-stewart sert du champagne à des passagers regardant un film sur les catastrophes aériennes. La bouteille qu’il tient dans ses bras, bien qu’elle n’en affiche pas la marque, ressemble à une bouteille de Cristal de Roederer. Eric Darnell, le réalisateur du film, confirme que cette marque fut sa principale source d’inspiration, les pingouins ayant des goûts prononcés pour les produits luxueux.
En 2009, avec Fantastic Mr Fox, Wes Anderson signe une très belle adaptation du roman de Roald Dahl. Le champagne offert à ses convives par Fox le renard n’est autre qu’un Dom Pérignon.
En 2011, Bibo Bergeron réalise Un monstre à Paris. L’histoire se déroule en 1910 : au Cabaret L’Oiseau rare, on vient écouter Lucille et Francoeur chanter, en dégustant quelques flûtes.
Enfin, en 2018, dans Dilili à Paris réalisé par Michel Ocelot, on retrouve le Paris de la Belle Epoque. Au restaurant du premier étage de la Tour Eiffel, une drôle de bouteille est ouverte : un brut impérial millésimé (on ne lit pas l’année, hélas) d’une Marque qui pourrait être… Mote & Donchan.
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