UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Accueil > Encyclopédies > Chronologie des évènements

Chronologie des évènements

Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)

Trier :


1735

Comparé aux 5 ou 6 atmosphères du XXème siècle, il est certain qu’à ses débuts le vin effervescent de Champagne mousse peu.

Il n’est, pour s’en convaincre, que d’examiner le tableau de Nicolas Lancret, le Déjeuner de Jambon, où il est versé de très haut dans de petites flûtes sans que pour autant la mousse déborde, ce qui serait inconcevable aujourd’hui.

L’ordonnance du tableau autour du personnage remplissant son verre mousseux donne une image saisissante du plaisir que prodigue le vin effervescent de Champagne.

Dans son Histoire de la Vigne et du Vin, Henri Enjalbert rapporte que : « […] la « guerre en dentelles » que fut la guerre de Succession de Pologne vit se faire l’échange au siège de Philippsbourg, en 1735, entre officiers français et autrichiens, de cent bouteilles de champagne contre vingt bouteilles de tokay. »

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1734

Découverte d’un filon de houille grasse et flambante à Anzin.

Histoire de France
Siècle des Lumières

1734

Le Déjeuner d’Huîtres de Jean-François de Troy constitue une manière d’art de consommer le vin de Champagne.

Au centre, les bouteilles sont mises à rafraîchir dans la glace.
A gauche, un convive, aidé d’un couteau, vient d’ouvrir une bouteille en saute-bouchon.
A l’arrière-plan et à droite, deux gentilhommes font mousser le vin dans les verres, en plaçant très haut le flacon dont ils usent, tandis qu’un troisième boit son vin en « le jetant en sable ».

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1734

En créant à Reims une société éponyme appelée à devenir en 1931 la maison Taittinger, Jacques Fourneaux est le troisième à s’engager dans la grande aventure du négoce en vins de Champagne.

Faute de capitaux et par connaissance insuffisante de la «  technologie », il limite la plus grande partie de sa production à des vins de Champagne tranquilles, rouges et blancs, qui peuvent être vendus plus rapidement et qui ne présentent pas à une époque où l’on maîtrise mal les phénomènes de fermentation, un risque d’ « explosion » au moment de la prise de mousse.

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1733 - 1738

Guerre de la Succession de Pologne. Par suite de la mort d’Auguste II, le trône revient par élection à Stanislas Ier Leszczynski, beau-père de Louis XV, mais l’Autriche et la Russie lui opposent Auguste de Saxe.

Les principaux faits de cette guerre sont : les victoires du maréchal de Coigny à Parme et à Guastalla, qui rendent la France maître du Milanais, du général de Mortemart à Bilonto, par lequel l’Espagne occupe le royaume de Naples.

Le Traité de Vienne reconnaît Auguste III pour roi de Pologne, fait Stanislas Ier
Leszczynski, duc de Lorraine et de Bar, à titre viager, ses possessions devant revenir à la France à sa mort, tandis que Don Carlos, deuxième fils de Philippe V, reçoit le royaume des Deux-Siciles, fondant ainsi la Maison des Bourbons de Naples.

Histoire de France
Siècle des Lumières

31 décembre 1733

Lettre du contrôleur général Orry à Le Pelletier de Beaupré, intendant de Champagne, rejetant la requête des maire et échevins de Reims, tendant à interdire dans cette ville la vente des vins étrangers à l’exemple de ce qui se pratique « en quelques endroits de la Bourgogne ».

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1732

Fondation de la Grande Loge de France.

Histoire de France
Siècle des Lumières

1732

Dans ses Mémoires, le duc de Richelieu écrit à propos de la table de Louis XV :

« Ses courtisans intimes le reveillent par des orgies où l’on boit beaucoup de vin de
Champagne. […]

« C’est pour posséder le Roi et le retirer de cet état de mélancolie, que les courtisans des petits cabinets avaient eu l’art d’en allonger les petits soupers et de lui faire boire, (Louis XV avait alors 22 ans), beaucoup de vin de Champagne.
« Louis XV, pendant cette humeur noire, était insoutenable ; mais un petit coup de vin le rendait joyeux, aimable et éloquent. »

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1730

Implantation de la bonneterie mécanique dans la Champagne troyenne.

Histoire de la Champagne
Siècle des Lumières

1730

Jacques de Reims, médecin du roi à Épernay, dans une lettre adressée à Claude-Adrien Helvétius, conseiller d’Etat, médecin ordinaire du roi et premier médecin de la reine, lettre insérée au Mercure de France en mars 1730, écrit :

« Il est certain que le bon vin de Champagne, blanc, non mousseux, écrit-il, bu avec modération dans sa maturité, et trempé avec plus ou moins d’eau, est la liqueur la plus propre pour conserver la santé, et le seul vin qui puisse être toléré, ou même conseillé dans plusieurs maladies. Nous ne pouvons donc nous empêcher de nous élever contre l’opinion de certains esprits qui affectent de le faire passer pour une liqueur dangereuse et capable de causer la pierre et la gravelle, la goutte et le rhumatisme. Ces sortes de maladies ne sont connues en Champagne que pour le désordre qu’elles causent chez nos voisins ; on n’y connaît de la goutte que le nom et à peine sait-on ce que c’est que la pierre. Cette espèce de paradoxe n’a rien qui doive surprendre Votre Grandeur, puisqu’il est de fait qu’on ne trouve pas à dix lieues, en remontant ou en descendant la Rivière [de Marne], dix personnes qui en soient même atteintes ; j’ose même ajouter que la chaleur tempérée de ce vin blanc ou gris non mousseux, et sa grande légèreté, sont les deux moyens les plus spécifiques pour conserver la fluidité des vertus et la vertu motrice des fibres dont nos corps sont composés ; au lieu que le vin rouge ne peut faire qu’un effet tout contraire puisque c’est une liqueur pesante dépouillée et désarmée de ses parties les plus volatiles et chargée d’une trop grande quantité de tartre et de soufre grossiers exaltés seulement par la fermentation qui s’est faite dans la cuve avec les pépins et la grappe du raisin. »

Fondation de la maison Chanoine Frères, qui obtient de la ville d’Épernay l’autorisation d’y creuser la première cave à vins de Champagne.

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

22 décembre 1729

Ordonnance de Charles l’Escalopier, intendant de Champagne, prescrivant l’exécution de l’Arrêt du Conseil d’Etat du roi du 29 novembre, portant défense de planter de nouvelles vignes sans autorisation du roi.

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

29 novembre 1729

Sur la requête de l’intendant de Champagne Le Pelletier de Beaupré qui s’inquiète « de la trop grande abondance des vins qui entraîne une augmentation dans le prix des futailles et une diminution de celui des vins », le Conseil d’Etat du roi renouvelle par arrêt sa «  défense de planter de nouvelles vignes sans permission expresse de Sa Majesté, sous peine de 3.000 livres d’amende ».

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1er septembre 1729

Le 1er septembre, Nicolas Ruinart, drapier comme son père, ouvre à Reims son premier livre de comptes consacré au « vin de bulles ». Il a 33 ans. Ce livre de comptes est un acte de naissance : celui de la première Maison de champagne jamais créée.

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1729

Dînant un jour de 1729 chez l’abbé Bignon avec Philippe-Valentin Bertin du Rocheret, le docteur Falconnet, médecin de la Faculté de Paris, donne la préférence au vin blanc de Champagne et ajoute : « qu’il décidait hardiment que ce vin ayant acquis une parfaite maturité dans le tonneau, toutefois pris modérément et plus ou moins trempé d’eau, relativement au tempérament et à l’âge, était la boisson la mieux faite pour entretenir et perpétuer la santé de l’homme. »

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1729

Jean Meslier, curé d’Etrépigny, laisse en mourant son fameux « Testament ».

Histoire de la Champagne
Siècle des Lumières

1729

Le marchand-drapier Nicolas Ruinart ouvre à Épernay un livre de comptes, qui commence par ces termes : « Au nom de Dieu, et de la Sainte Vierge, soit commencé le présent livre. 1. 7bre 1729... », et le clôt en 1739 sans avoir encore eu à y inscrire des ventes de vins mousseux, que l’on verra mentionnées dans les livres ultérieurs.

Ce registre est l’acte de fondation de la plus ancienne maison de négoce en vins de Champagne. On y trouve principalement des opérations concernant des tissus, ainsi que quelques ventes de vins de Montagne en tonneaux et de vins rouges en tonneaux et en bouteilles.

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

25 mai 1728

Un Arrêt du Conseil d’Etat du roi autorise le transport et le commerce des vins de Champagne en paniers de 50 ou 100 bouteilles :

« Veu [...] les mémoires présentés par les maires et échevins de la ville de Reims, contenant que le commerce des vins gris de Champagne est considérablement augmenté depuis quelques années, par les précautions que l’on prend au lieu du cru, de les faire tirer en bouteilles dans le tems de la première lune du mois de mars qui suit la récolte, afin de les rendre mousseux ; que ceux qui font usage du de Champagne gris préfèrent celui qui mousse à celui qui ne mousse pas ; que d’ailleurs le vin gris ne peut être transporté en futailles, tant dans l’intérieur du Royaume que dans les pais étrangers sans perdre totalement de sa qualité...

« Sa Majesté voulant [...] favoriser le Commerce et le Transport du vin de Champagne gris [...] permet [...] de faire arriver en bouteilles dans la province de Normandie [...] du Vin de Champagne gris pour la consommation des Habitans [...] et interdit d’y faire entrer en bouteilles des Vins d’aucune autre qualité, le tout à peine de confiscation et de cent livres d’amende [...] permet pareillement de faire passer par la dite Province du Vin de Champagne gris et rouge, et de tout autre crû et qualité en Paniers de cinquante ou de cent bouteilles, pour être transportés dans les Païs exempts des Droits d’Aydes, ou pour être embarqués pour l’Etranger dans les Ports de Rouen, Caen, Dieppe et Le Havre, et non dans aucuns autres Ports, sous les mêmes peines [...] ».

L’application de l’Arrêt de 1728 est en France territorialement limitée, et des difficultés continuent à survenir avec des provinces ou des cités s’arrogeant le droit de prendre des mesures particulières pour restreindre la circulation des vins lorsqu’elle porte tort aux intérêts de leurs vignerons.

Mais ces nouvelles dispositions sont capitales pour le commerce extérieur des vins de Champagne qui, seuls parmi les vins de France, peuvent désormais être envoyés en bouteilles en Angleterre, en Hollande et dans le reste du monde, qu’ils soient tranquilles ou efferves cents.

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1727

Guérisons miraculeuses à Avenay-Val-d’Or sur la tombe du chanoine janséniste Rousse.

Histoire de la Champagne
Siècle des Lumières

1726

Au paragraphe « Commerce de Champagne » de son Dictionnaire Universel de Commerce, d’Histoire naturelle, d’Arts et Métiers, Jacques Savary des Brulons note que : «  Les vins de Rheims, de Sillery, d’Hautvillers, d’Épernay, de Château-Thierry, surtout les premiers, et tout ce qu’on nomme plus précisément Vins de Champagne, ont trop de réputation en France, et dans toute l’Europe, où on les transporte, pour douter que le grand débit qui s’en fait ne répande beaucoup de richesses deans les lieux où se cultivent de si excellens vignobles ».

Au paragraphe « Commerce de l’Election d’Épernay » de son Dictionnaire Universel de Commerce, d’Histoire naturelle, d’Arts et Métiers, Jacques Savary des Brulons note qu’ : « On ne saurait s’empêcher de remarquer en cet endroit qu’étant impossible de disputer à ces vins leur excellence par rapport au goût, ceux qui ont intérêt au débit des vins de Bourgogne, ont affecté de publier que ceux de Champagne causoient la goute : ce qui de notoireté publique est contraire à la vérité, n’y ayant que très peu de personnes malades de cette maladie dans toute l’étendue de cette Election, bien que les habitants soyent un peu trop attachés à boire du vin de leur païs en excès ».

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières

1725 - 1736

L’irrégularité de la mousse a pour effet de faire mettre sur le marché des vins mousseux de Champagne d’appellations diverses, qui diffèrent selon l’intensité de la pression qui existe à l’intérieur de la bouteille.

On retrouve ainsi le « mousseux », le plus courant, appelé aussi « pétillant », depuis 1729 le « grand mousseux », qui a une pression plus forte (évaluée à 3 atmosphères), depuis 1736 le « demi-mousseux », à la mousse légère qui blanchit délicatement le verre et s’évanouit rapidement, et la « ptysanne » ou « tisane de Champagne », de qualité modeste, qui peut être légèrement mousseuse ou sans effervescence aucune.

Histoire des Vins de Champagne
Siècle des Lumières