Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Richelieu devient premier ministre.
Ses principaux grands projets, dont il entreprend la réalisation, sont : ruiner le parti politique protestant, détruire le pouvoir de la noblesse au profit de la consolidation de la monarchie et abaisser la maison d’Autriche.
Naissance, à Château-Thierry, du poète Jean de La Fontaine.
Les Archives départementales de l’Aube disposent de plusieurs baux de vignes intéressant la commune d’Ailleville.
Naissance, à Reims, de Jean-Baptiste Colbert, futur surintendant des Bâtiments et Manufactures (1664), contrôleur général des Finances (1665), secrétaire d’Etat à la Maison du Roi (1668) et à la Marine (1669).
Ouverture par l’évêque Zamet du Séminaire de Langres.
Guerre de Trente Ans.
Réduction du vignoble dûe aux troubles et aux destructions.
Naissance à Reims du célèbre portraitiste et graveur Robert de Nanteuil.
Mécontente du pouvoir des époux Concini sur la régente Marie de Médicis, du mariage espagnol du roi Louis XIII avec l’infante d’Espagne, Anne d’Autriche, et de son exclusion du gouvernement, la noblesse se révolte.
En Champagne, les troubles sont fomentés par le prince de Condé et les ducs de Mayenne, de Longueville et de Bouillon. Mais, les temps sont changés. L’expérience de la Sainte Ligue est de date trop récente pour être déjà oubliée. Le bon sens champenois ne s’y laisse pas prendre. Les villes ne bougent pas.
Régence de Marie de Médicis pendant la minorité de son fils aîné, puis règne de Louis XIII le Juste.
Fondation de Charleville.
Les Jésuites prennent possession du Collège des Ecrevés à Reims, où ils sont autorisés à enseigner la théologie, les humanités et les arts libéraux.
Achat de vin de Champagne pour le roi Henri IV.
Contrat passé devant Me Roget, notaire à Châlons-sur-Marne, entre Vincent Voiture, l’un des douze marchands privilégiés, suivant la Cour, et Robert du Harlay, premier maître d’hôtel du roi, pour la fourniture de tout le « vin blanc et clairet [...] tant pour la bouche de sa dicte majesté que pour ceulx de sa dicte maison ».
Nicolas Abraham de La Framboisière reprend à son compte l’éloge de l’Agriculture, et Maison rustique en terminant comme suit, dans son traité du Gouvernement nécessaire à chacun pour vivre longtemps en santé, le chapitre consacré aux vins :
« Pour juger de la bonté et qualité des vins, faut soigneusement regarder quel est l’estat et constitution de chacune année, et en gouster tous les ans pour en donner le jugement assuré. Quelques années les vins de Bourgogne gagnent le prix ; autres années les vins d’Orléans surpassent ; aucunes années les vins d’Anjou sont plus excellens que tous les autres ; et le plus souvent les vins d’Ay tiennent le premier lieu en bonté et perfection ».
La paix revenue, l’industrie métallurgique de la Champagne orientale bénéficie de la sollicitude de Henri IV. La maître échevin Baudesson, de Saint-Dizier, se voit accorder le privilège de construire et d’exploiter les forges de Marnaval. L’industrie verrière de l’Argonne est en pleine activité. Jean Sellier, à Troyes, crée l’industrie des satins et damas. Les ouvriers en soie de Reims font reconnaître les statuts de leur corporation.
Edit du roi d’Angleterre Jacques Ier interdisant l’usage du bois pour les maîtres verriers qui doivent se résoudre à utiliser le charbon comme nouveau combustible.
Les clauses des baux deviennent de plus en plus précises. La quantité d’amendement, de provins, l’obligation de bien mettre en chaque cep un échalas, y sont désormais systématiquement indiquées.
Pour ses possessions de Vertus, l’abbaye Sainte-Menge de Châlons, en baillant « trois arpens et demy de vignes rouges » du Mesnil, à deux vignerons, exige une redevance de trois caques « de vin bon, loyal et marchant, du creu desdictes vignes » et ajoute : « […] lezdiz preneurs seront tenuz et ont promis l’un pour l’autre, comme dessus, de bien et deuement fere et fassonner lesdictes vignes, les cultiver, bescher, embastonner, provingner et faire de toutes aultres royes et fassons quelconques et les fiamber comme il apartient, le tout comme vignes de bourgeois ; et en fin desdictes années les rendre en bon et suffisant estat et bien faictes et embastonnées comme vignes de bourgeois, comme dict est. Auquel bailleur oudit nom sera loysible de fere veoir et visiter lesdictes vignes par chacun an, et quant bon luy semblera, pour scavoir si elles seront en bon et suffisant estat et, où elles ne s’y trouveront, poura ledit bailleur contraindre lezdiz preneurs à les y faire mectre. Ce moyennant sera ledit bailleur tenu de faire délivrer ausdits preneurs ès dictes vignes par les censiers dudit Rouffy, six voictures de fumier par chacun an au mois de mars. Lesquelles six voictures, lezdiz preneurs seront tenuz mectre esdictes vignes ».
L’Edit de Nantes met fin officiellement auxGuerres de Religion, assurant aux protestants le libre exercice de leur culte dans les villes où il est établi, les admettant au même titre que les catholiques dans les écoles et les fonctions publiques, leur assurant des « places de sûreté », le droit de tenir des assemblées, et leur représentation dans les parlements.
Capitulation de Reims et de la plupart des villes ligueuses.
Henri IV apprécie les vins de la région lors du siège d’Épernay. De son quartier général, établi à Damery, d’après sa correspondance (lettres des 24 et 25 juillet 1592), il va très souvent rendre visite à « sa belle hôtesse », la Présidente du Puy, Anna Dudley, femme du Président de l’Election d’Épernay.
On montre encore actuellement à Aÿ la maison où Henri IV avait son vendangeoir.
Il aime à prendre le nom de « sire d’Aÿ ». Recevant un jour l’ambassadeur d’Espagne qui, à chaque instant, énumère les nombreux titres de son auguste maître, Henri IV, impatienté, répond : « Vous direz à sa Majesté le roi d’Espagne, de Castille, d’Aragon, etc., etc., qu’Henri, sire d’Aÿ et de Gonesse, c’est-à-dire maître des meilleures vignes et des plus fertiles guérets, en d’autres termes, seigneur de l’abondance, etc., etc. »
Bientôt, c’est au tour de l’aristocratie européenne d’être saisie d’un véritable engouement pour les vins de la Champagne, fruit bien sûr d’une constante amélioration de la qualité, obtenue par la diversification des cépages.
Malgré la rareté des documents ampélographiques contemporains, René Gandilhon a pu dresser la liste des plants qui sont alors cultivés en Champagne : au fromenteau et au gouais, s’ajoutent le pinot noir, le morillon noir (une variété de pinot plus précoce), le morillon meunier (une variété de pinot plus fine et plus résistante) et le petit plant doré d’Aÿ (une variété nouvelle de pinot au grain noir bleuâtre).