Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Les forces expéditionnaires françaises en Algérie soumettent la Kabylie.
Adoption d’une loi, dont l’objet est de défendre les marques de commerce et de fabrique.
Les élections au Corps législatif confirment la solidité du régime impérial (5.471.000 voix aux candidats officiels, 665.000 à l’opposition et 25 % d’abstentions).
Les expéditions de vins mousseux produits dans le département de la Marne se chiffrent à 9.348.516 bouteilles (2.252.743 en France - 6.795.773 à l’exportation).
La Compagnie de l’Est établit une gare mail du Revalin (aujourd’hui boulevard Carnot) à Troyes, pour desservir la nouvelle ligne de chemin de fer Paris-Mulhouse.
Jules Duval (de Vertus) et Edouard Leroy (de Villers-Franqueux) décident de fusionner leurs petites affaires de négoce en vins de Champagne, pour créer la maison Duval-Leroy.
Deuxième voyage de Charles-Camille Heidsieck (maison Charles Heidsieck) en Amérique, à l’issue duquel il aura réussi à vendre 300.000 bouteilles expédiées depuis Reims.
De New-York où il séjourne, adulé par la presse qui l’a surnommé « Champagne Charlie », le négociant rémois écrit à son épouse restée à Reims :
« Je suis en ce moment le personnage important de New York, mes pas et mes démarches sont suivis par les journalistes. Cela est à la fois inouï et ennuyeux, mais plus il se fera de bruit autour de moi, plus l’utilité en sera de pouvoir populariser le vin que je représente et lui faire prendre un heureux développement de la faveur de la clientèle ».
Restructuration et développement du réseau ferroviaire : mise en service de la ligne Bordeaux-Sète (financée par les frères Pereire).
La Compagnie de chemin de fer du Grand Central est liquidée et les réseaux qu’elle exploitait sont partagés entre le Paris-Lyon et le Paris-Orléans.
Les Talabot, appuyés par les Rothschild, constituent le Paris-Lyon-Méditerranée et s’affirment de plus en plus comme les rivaux des Pereire.
Dans son History of the champagne trade in England, André L. Simon indique qu’à cette période le prix des champagnes s’étage en Grande-Bretagne de 13 à 35 shillings la douzaine, avec de rares exceptions comme le Ruinart 1846 (38 shillings), le Louis Roederer 1846 (41 shillings), le Giesler 1846 (46 shil lings) et le Perrier-Jouët K1846 - 1ère Qualité qui atteint 60 à 68 shillings, soit le prix le plus élevé.
A l’inventaire de la toute nouvelle maison Pommery et Greno, les 283 pièces mentionnées comme vins en cercle sont toutes de « grands crus » - Verzenay, Aÿ, Bouzy - révélant la tendance à la qualité de la petite firme, qui a par ailleurs déjà vendu 45.000 bouteilles.
Par décret impérial, Napoléon III crée le plus vaste camp militaire d’entraînement de France (11.000 ha de terrain), à proximité de la ville de Châlons-sur-Marne, sur le territoire de la commune de Mourmelon.
Son pavillon aménagé, l’Empereur s’y installe chaque année pour assister aux manœuvres grandeur réelle qui s’y déroulent, ainsi qu’aux essais d’armes nouvelles comme le fusil Chassepot.
Alexandre-Louis Pommery remplace André Wybert, associé de Narcisse Greno et fonde la société Pommery et Greno au capital de 150.000 francs, avec pour siège le 7 de la rue Vauthier le Noir à Reims, les bouteilles de vins de Champagne remplaçant les balles de laine.
Sur les conseils de la maison Moët & Chandon, Pol Roger contacte leur argent à Londres, Lightly & Simon, qui désire vendre un champagne de qualité sous sa propre marque, parallèlement à la gamme Moët & Chandon. Leur collaboration durera jusqu’en 1872.
La construction du « Château Perrier » commandée par Charles Perrier à l’architecte Pierre Eugène Cordier, sur le modèle du château de Sceaux, est la première et la plus imposante des demeures bâties avec l’or du champagne par les grands négociants d’Épernay, le long de la future avenue de Champagne.
52 établissements de filatures et de confection de tissus y participent, consacrant la réputation des « articles de Reims », en mérinos et filoselle.
La maison Perrier-Jouët et Cie fournit 200 bouteilles et 100 demi-bouteilles de sa cuvée « Fleur de Sillery sec 1846 », au restaurant des Trois Frères provençaux, à Paris.
La Corporation de la City of London choisit la cuvée « K/TC extra-sec 1846 » de la maison Perrier-Jouët et Cie, pour être servie au déjeuner offert à l’empereur Napoléon III, à Guildhall.
Fondation de la Compagnie Générale Maritime, dont la moitié des actions appartient au Crédit Mobilier des frères Pereire.
La classification qui figure dans Le Cuisinier et le Médecin présente beaucoup d’intérêt, car elle ne concerne que les vins mousseux de Champagne.
On y a conservé les deux premières classes d’André Jullien en faisant passer Cramant de la seconde à la première et en ajoutant à la deuxième : Chigny, Dizy, Épernay, Mailly, Saint-Martin-d’Ablois, Vertus et Villers-Marmery. On a ajouté une troisième classe comprenant Avenay, Chouilly, Cuis, Grauves, Mardeuil, Monthelon, Moussy et Villers-Allerand->commune47].
De plus en plus de vignerons cessent de vinifier et vendent aux grandes maisons de négoce le raisin au kilo.
Dans Au Pays du champagne : le Vignoble, le Vin, Camille Moreau-Bérillon rapporte que « l’usage s’établit dans la plupart des grands crus de la Marne de vendre le raisin au kilo gramme », usage généralisé toutefois dans la seule Montagne de Reims. Dans certains grands crus, on continue à vendre le vin à la pièce, et dans le reste du vignoble, on applique l’une ou l’autre formule, ou les deux simultanément.
Dans le journal la Vigne du 20 septembre 1873, on lit ce qui suit : « La vente du raisin au kilog a commencé en 1855. C’est à M. Louis Roederer qu’on doit attribuer cette invention ».
Apparaissent pour la première fois sur les étiquettes de la maison Moët & Chandon les mentions « sec » et « dry » pour le marché américain.