Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Louis Roederer, deuxième du nom, succède à son père. Malgré une vie fort active au service tant de son commerce que de la Nation, il consacre une grande partie de sa fortune à la sauvegarde des arts et des lettres. Bibliophile averti, il acquiert une collection d’ouvrages très précieux, composée en particulier de manuscrits du XVIIIème siècle, illustrés de dessins originaux, qui rivalise avec celle du château de Chantilly. Amateur des plus grands noms de la peinture française, il constitue parallèlement une très précieuse galerie de tableaux.
Désormais, les meilleures marques de Champagne livrent des vins mousseux de Champagne où domine réellement le vin de l’année indiquée, qu’elles commencent à prendre l’habitude de faire figurer sur le bouchon.
Seulement 20 % de la production de vins mousseux de Champagne est consommée en France.
Le Bréviaire du Gastronome stipule définitivement que « l’on sert le champagne en même temps que le rôt […] car son emploi, avec les sucreries lui ferait perdre beaucoup de son agrément ».
La 1ére Génération : Armand-Raphaël Graser
1870 - Joseph Graser quitte son Alsace natale pour s’installer en Champagne dont est originaire sa femme. Décédé à 44 ans, il laisse à son fils Armand-Raphaël la charge de famille, l’obligeant à devenir, très jeune, courtier en vins.
1914 -La guerre déclarée, Armand-Raphaël s’engage au combat. Son comportement exemplaire lui vaudra la Légion d’honneur quelques années plus tard.
1920 - Installé à Damery avec toute sa famille, il se lance dans la production de Champagne. L’armistice encore proche, il crée la marque AR Lenoble, oubliant son nom à consonnance allemande. « AR » pour ses initiales et « Lenoble » en hommage à la noblesse des vins de Champagne. La faille laissée par la mort prématurée de son père ajoute à l’âme d’entrepreneur d’Armand-Raphaël qui développe ses affaires avec succès.
1947 - En pleine vendange, hissé sur une échelle qui glisse au sol, il meurt, tombant dans ta cuve dont il vérifiait l’état du vin.
L’opposition républicaine organise une grande manifestation contre le régime impérial à l’occasion des funérailles de Victor Noir, 22 ans, journaliste tué par le prince Pierre Bonaparte, cousin de l’Empereur.
Ministère d’Emile Ollivier.
Pour le début de sa trentième année d’activité, Pol Roger reçoit le plus important ordre d’achat passé à sa société : la maison Moët & Chandon acquiert 356.460 bouteilles, 187.414 demi-bouteilles, plus 63.992 l de « vin tranquille » pour assemblage, soit une commande à livrer dans l’année en cours totalisant 810.300 francs.
Suite à un dépôt de plainte contre un commerçant d’Angers vendant sans vergogne du « Aÿ mousseux », du « Fleur de Sillery » et du « Fleur de Bouzy », tous élevés dans la plus pure douceur angevine, une nouvelle Commission de huit négociants en vins de Champagne obtient de la Cour d’Angers réformant un jugement du Tribunal de Commerce de la même ville en date du 20 août 1869, un arrêt de condamnation qui « interdit à ce dernier d’apposer sur les bouteilles des vins mousseux vendus par lui les noms des crus : Aÿ, Bouzy, Sillery, etc. et d’user de tous noms ou signes indicatifs d’une fausse provenance champenoise ».
Les sénatus-consulte organisent l’Empire libéral en mettant sur pied un régime parlementaire.
Un plébiscite approuve la nouvelle politique de Napoléon III par 7.336.000 oui (69,9 %) contre 1.560.000 non (14,8 %), 100.000 nuls et 16 % d’abstentions.
La France s’oppose à ce que Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, cousin du roi Guillaume Ier, monte sur le trône d’Espagne et obtient gain de cause, mais demande à la Prusse des garanties sur cette question.
La dépêche d’Ems, rédigée par Bismarck à la suite de son entrevue avec l’ambassadeur de France Benedetti, est considérée comme insultante par l’opinion publique et amène à la déclaration de guerre de la France à la Prusse.
Victor Auban-Moët fait fonction de maire d’Épernay.
Première phase de la guerre franco-prussienne.
Les armées françaises subissent une série de défaites à Wissembourg, Reichshoffen, Froeschwiller, Forbach, Borny, Rezonville, Gravelotte, Saint-Privat, se retrouvent encerclées dans Metz et Sedan et contraintes de capituler.
Dans la salle du Palais du Tau à Reims, où se trouve dressée la table du roi de Prusse, « […] Deux tonneaux défoncés remplis de glace fréquemment renouvelée tenaient au frais les bouteilles de vin de Champagne dont le roi et ses hôtes usaient largement. »
Reddition de Napoléon III à Sedan.
La IIIe République.
Occupation de Reims par le 13e Corps d’Armée prussien, fort de 30.000 hommes, commandé par le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin.
D’après The Wine and Spirit Gazette, Reims perd en deux années de guerre et d’occupation : 1.884.000 bouteilles de champagne.
Deuxième phase de la guerre franco-prussienne.
Les principaux faits en sont le siège de Paris, la création d’armées régionales (armée de la Loire, armée du Nord, armée de l’Est), tour à tour victorieuses ou battues à Coulmiers, Beaune-la-Rolande, Orléans et au Mans, à Bapaume, Saint-Quentin, Belfort et Villersexel, la proclamation du roi de Prusse Guillaume Ier à la dignité d’empereur d’Allemagne et la signature d’un armistice entre les deux belligérants.
L’Assemblée législative proclame la déchéance de Napoléon III et l’établissement de la IIIème République.
Jules Favre, Léon Gambetta et Jules Ferry, avec l’appui du général Trochu, gouverneur militaire de Paris, forment un gouvernement provisoire à l’Hôtel de Ville.
Occupation d’Épernay par des troupes détachées du 13ème Corps d’Armée prussien, commandées par le comte Blücher.
D’après The Wine and Spirit Gazette, Épernay perd en deux années de guerre et d’occupation : 448.000 bouteilles de champagne et Aÿ : 272.000 bouteilles.
Siège de Paris par les armées allemandes.