Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Mobilisation forcée des Alsaciens et des Lorrains en âge de combattre (surnommés « les Malgré nous ») dans la Wehrmacht.
Première rafle de Juifs marnais (bilan : 17 arrestations, suivies de déportations).
Substitution des termes « France combattante » à « France libre » pour marquer l’union avec les mouvements de résistance intérieurs.
Les Juifs de zone occupée sont astreints au port de l’étoile jaune dans tous les lieux publics.
Exécutions à Châlons-sur-Marne de Jacques Doré de Vitry-le-François, René Horens de Vienne-le-Château, Raymond Villard de Nancy, Lucien Vincent originaire de l’Aube (?) et Saint-Jean Belhartz de Broyes.
Cinquième ministère de Pierre Laval, doté de tous les pouvoirs gouvernementaux.
A la suite de plusieurs attentats commis à Châlon-sur-Saône et à Montceau-les-Mines, 18 Marnais sont arrêtés comme otages ; 8 sont déportés à Auschwitz.
Georges Dardenne, Edouard Quentin et Marcel Mélin sont fusillés comme otages à Châlons-sur-Marne, à la suite d’un attentat commis contre un officier allemand à Dijon.
Le préfet Jean Moulin est parachuté en France comme « représentant du général de Gaulle », avec pour mission d’ « unifier les mouvements clandestins de la zone libre ».
Fondation clandestine des Editions de Minuit.
Reprise de la maison Henri Abelé, par la Compagnie Française des Grands Vins.
Âgée de 42 ans à la mort de Jacques Bollinger, Elisabeth Bollinger son épouse prend la tête d’une affaire prospère et hautement respectée. Par ses compétences professionnelles, son perfectionnisme et sa volonté sans faille, et malgré des débuts à une époque rendue difficile par les circonstances nées de la guerre, elle va marquer l’histoire de la maison Renaudin, Bollinger et Cie - et plus généralement celle du champagne - d’une empreinte profonde.
Sous sa direction éclairée, le domaine viticole s’étoffe encore un peu plus, avec l’acquisition de vignes à Aÿ, Mutigny, Grauves et Bisseuil, tandis que la marque et sa réputation se développent de manière importante à l’exportation.
Maurice Doyard remplace Gaston Poittevin, à la tête du Syndicat général des vignerons de la Champagne, et devient à ce titre co-président du Comité interprofessionnel du vin de Champagne.
Publication à Vichy de la loi dite « Charte du Travail » organisant les rapports entre employés et employeurs, laquelle interdit à la fois grève et lock-out et crée la notion d’un salaire minimum vital fixé par l’Etat.
Godefroy Hermann de Mumm achète l’hôtel particulier du numéro 36 de l’avenue Pierre Ier de Serbie à Paris, pour y transférer le siège social de la Société Vinicole de Champagne Successeur de G.H. Mumm et Cie.
Promulgation de l’ordonnance décrétant que tous les Français mis en état d’arrestation seront désormais considérés comme des otages.
Pierre Georges alias « colonel Fabien », 22 ans, membre des Jeunesses communistes, abat un officier de la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) au métro Barbès.
Création des Cours spéciales de Justice, pour juger « les auteurs de toutes infractions pénales commises dans une intention d’activité communiste ou anarchiste », en d’autres termes les faits de résistance.
Création de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (L.V.F.), unité destinée à combattre sous l’uniforme allemand sur le front russe.
Création du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (C.I.V.C.), organisme semi-public, doté de la personnalité civile, où se rencontrent l’interprofession et les instances gouvernementales, et où se décident aussi bien les grandes options de la politique économique de la Champagne viti cole que les prescriptions de détail qu’il lui revient d’édicter en tant que gardien de la légalité et de la qualité.
L’article 8 de la loi définie comme suit ses missions :
« 1° - Etablir le bilan des ressources et besoins et, pour ce faire, prescrire la remise de tous les renseignements d’ordre économique qu’il jugera utile.
« 2° - Organiser, contrôler, assister la production, la distribution, la transformation et les échanges sur le marché national ou sur les marchés extérieurs des vins produits dans la Champagne délimitée, dans le souci d’assurer le respect des usages loyaux et constants et le maintien de la qualité.
« 3° - Organiser, discipliner les rapports entre les diverses professions intéressées.
« 4° - Intervenir par des mesures générales pour l’approvisionnement du marché en cas de production déficitaire, ou par son assainissement en cas de production excédentaire, en vue d’assurer, dans la mesure du possible, la stabilité des prix à la production et à la consommation.
« 5° - Etudier et proposer les prix et modalités de paiement applicables aux échanges entre récoltants et négociants ainsi que les rémunérations des divers intermédiaires en cause, sous réserve des dispositions générales en matière de prix.
« 6° - Etablir les conditions générales des contrats d’exportation et effectuer un contrôle de la qualité des produits exportés aux divers stades de la distribution.
« 7° - Décider l’établissement des cartes professionnelles.
« 8° - Etablir, chaque année, le budget nécessaire à la gestion et au contrôle du Comité interprofessionnel du vin de Champagne. »
L’article 10 de la loi stipule que le C.I.V.C. a en outre pour attribution les mesures individuelles suivantes :
« 1° - Procéder à la distribution des cartes professionnelles.
« 2° - Prendre toutes mesures individuelles rendues nécessaires par l’application des ordonnances prévues aux articles de la loi.
« 3° - Engager, rétribuer et révoquer le personnel nécessaire à la gestion du comité. »
Dirigé par un Bureau exécutif de deux délégués généraux, l’un pour le vignoble, l’autre pour le négoce, assisté par un Conseil interprofessionnel de représentants de toutes les professions intéressées à la production du champagne (vignerons, négociants et coopératives, personnels, courtiers, industries annexes), d’un délégué du Comité national des appellations d’origine et d’un haut fonctionnaire au titre de « commissaire du gouvernement », le C.I.V.C. répartit les matières premières, rares ou contingentées, et sert d’intermédiaire pour les livraisons de champagne aux autorités d’occupation, pendant toute la durée de la guerre.
En raison de sa situation au cœur du vignoble, Épernay est préférée à Reims pour en abriter le siège, qui s’installe dans un bel immeuble sis au 41 de l’avenue de Champagne.