Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Le maréchal Pétain prend la tête du dernier ministère de la IIIème République, qui s’installe à Vichy.
Naissance de la France libre.
Le général Charles de Gaulle, sous-secrétaire d’Etat à la Défense nationale du gouvernement Paul Reynaud, qui a rallié l’Angleterre à bord de l’avion du général Spears, lance sur la B.B.C. un appel à la résistance et au refus de l’armistice.
Dans les semaines qui suivent, il rassemble les volontaires stationnés en Angleterre ou évadés de France, pour constituer les Forces Françaises Libres (F.F.L.).
L’Armistice conclu avec l’Allemagne entérine la division de la France en deux zones : occupée et libre, - la ligne de démarcation passant par Genève - Dôle -Tours - Mont-de-Marsan - la frontière espagnole -, le désarmement et le rassemblement de la flotte de guerre.
Le bilan du conflit est lourd pour la France : 120.000 tués, 250.000 blessés militaires et civils, 1.457.000 prisonniers.
Le gouvernement britannique « reconnaît » le général de Gaulle comme chef de la France libre.
Par 569 voix contre 80 et 17 abstentions déclarées, la Chambre des Députés abroge la Constitution de 1875, mettant ainsi un terme à la IIIème République.
La Chambre des Députés accorde au maréchal Pétain les pleins pouvoirs constituants, exécutif et législatif.
L’Etat français de Vichy.
Deuxième ministère de Philippe Pétain, chef de l’Etat.
« Les Français parlent aux Français » : émission quotidienne de la B.B.C. réalisée à Londres et destinée à la France occupée, animée par Jean Marin, Pierre Bourdan, Jean Oberlé, Maurice Schumann…
Fondation de la Légion française des combattants, instrument vichiste de la « Révolution nationale », interdite en zone occupée.
En zone occupée, le rationnement est instauré pour la plupart des produits alimentaires.
En vue d’entrer en rapport avec la puissance occupante, création par les négociants en vins de Champagne d’un Bureau de contact des Syndicats, conformément aux directives générales données par le ministère de la Production industrielle à toutes les branches de l’économie.
A ce titre, il est l’interlocuteur désigné du Bureau chargé de coordonner les achats allemands et de fixer les prélèvements obligatoires en vins de Champagne dirigé par Otto Klaebisch, surnommé de suite par les Champenois le « führer du champagne », et il joue un rôle essentiel dans la normalisation desdits prélèvements, ainsi que dans la lutte contre la pénurie, en assurant l’approvisionnement et la répartition des matériels et produits divers nécessaires à la culture de la vigne et l’élaboration du champagne, carburant et sucre notamment.
Une observation d’importance : les vignerons n’y sont pas représentés.
Selon l’une des nombreuses directives émises par les services d’Otto Klaebisch, toutes les bouteilles de champagne destinées à l’armée allemande doivent porter une étiquette spéciale indiquant qu’elles sont uniquement destinées à la consommation des militaires allemands et ne peuvent pas être revendues.
Troisième ministère de Philippe Pétain, chef de l’Etat, avec Pierre Laval comme vice-président du Conseil.
Le maréchal Pétain précise dans plusieurs discours radiodiffusés l’idéologie de la « Révolution nationale » qu’il compte diriger, en mettant en valeur des tendances traditionnalistes et corporatistes basées sur le triptyque : « Travail, Famille, Patrie ».
S’étant fait nommer par les autorités allemandes commissaire pour la Société Vinicole de Champagne Successeur de G.H. Mumm et Cie, Godefroy Hermann de Mumm, fils de Georges Hermann de Mumm qui était en 1914 le président directeur général de G.H. Mumm et Cie, désaisit le président René Lalou de ses prérogatives et renvoie Georges Robinet.
De son passage à la tête de la Société Vinicole de Champagne Successeur de G.H. Mumm et Cie, Godefroy Hermann de Mumm laissera le souvenir d’un patron social, parvenant à faire rentrer d’Allemagne la presque totalité des cadres et ouvriers de la maison, prisonniers, limitant à 15 le nombre de ceux désignés pour y aller au titre du travail obligatoire, organisant une cantine bien approvisionnée et faisant ouvrir dans le vendangeoir de Verzenay une colonie de vacances pour les enfants du personnel.
Dans son désir de renforcer l’organisation des professions, le gouvernement de Vichy institue, par un arrêté en date du 20 novembre 1940, un Bureau national de Répartition des vins de Champagne, qui se substitue avec des attributions et des pouvoirs beaucoup plus étendus à la Commission de Châlons et au Bureau de contact des Syndicats.
Ledit organisme comprend quatre membres désignés par le ministère de l’Agriculture, deux représentants des négociants : Robert-Jean de Vogüé et Marcel Bouché, deux représentants des propriétaires-récoltants : Maurice Berthelot et Maurice Doyard.
C’est la préfiguration, dans l’esprit et la structure, du futur Comité interprofessionnel du vin de Champagne, qui sera institué par la loi du 12 avril 1941, complétée par le décret du 8 septembre suivant.
Quatrième ministère de Philippe Pétain, chef de l’Etat.
Arrestations d’une soixantaine de militants communistes à Reims, Châlons-sur-Marne et Épernay, suivies d’une vingtaine de condamnations dans la Marne et devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, à des peines d’emprisonnement et d’internements administratifs dans les camps de Châteaubriant et Rouillé.
Tonnelier-champagnisateur de son état, René Brun commence à commercialiser des vins de Champagne sous sa propre étiquette, mettant l’accent sur leur qualité suivie plutôt que sur une croissance accélérée.
Désireux d’appliquer l’un des postulats de base de la champagnisation, à savoir élaborer des vins d’assemblage, Paul Gobillard crée une petite affaire de négoce en vins de Champagne à Pierry, où sa famille est propriétaire de vignes et récoltant-manipulant depuis le XIXème siècle.