Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Mariage de Pierre Nicolas Perrier et de Rose Adélaïde Jouët, chacun des deux époux recevant 20.000 francs de dot, qui serviront à acheter le siège de la maison Perrier-Jouët et Cie en 1813.
Comme tous les grands phénomènes astronomiques, le passage de la Comète a été associé par les vignerons champenois à un fait marquant de l’année : une vendange d’une qualité exceptionnelle. « Incomparable sous tous les rapports », écrit un propriétaire d’Ambonnay à propos du vin de cette année-là.
La comète apparaît pour la première fois
sur une étiquette de champagne intitulée « Perrier-Jouët et Cie Épernay », pour un « Sillery mousseux 1846 ».
Deux étiquettes sans date de la même époque portent également l’étoile chevelue chez les cousins Perrier de Châlons-sur-Marne, Benjamin et Eugène, associés, et Joseph Perrier.
Elle se popularisera sur le miroir de certains bouchons et bornes de propriété du vignoble au cours de la décennie suivante, avec le succès qu’on lui connaît encore aujourd’hui.
Le Livre de comptes Clients qu’ouvre Pierre Nicolas Perrier est la seule trace matérielle de la fondation de la maison Perrier-Jouët et Cie : ce jour-là, la nouvelle société achète au colonel George d’Aÿ six pièces de vin blanc à 140 francs et une de vin de taille à 80 francs. Le premier client est un certain Louis Antoine Friboin, sans doute d’Épernay, qui emporte 42 bouteilles et un panier pour 111 francs et 10 centimes.
Jusqu’en octobre 1813, Pierre Nicolas Perrier est associé à son père, qui solde une partie des achats de vins de la société Perrier-Jouët et Cie par inscription des sommes à leur « compte d’épicerie ». Selon cette formule originale de crédit, les vignerons fournissent du vin, puis soldent leur compte en dépensant le produit de leurs ventes dans l’épicerie paternelle de la place du Marché-au-Blé.
Pierre Nicolas Jouët ouvre un nouveau registre de copie de lettres, dans lequel apparaît la mention d’un nouvel associé, Claude Charles Gabriel Bigault de Cazanove, issu d’une famille de maîtres-verriers de l’Argonne, installée au « Four de Paris » à quelques kilomètres à l’Est de Sainte-Menehould.
Six années durant, ils se partagent les responsabilités et les bénéfices au sein de la société Perrier-Jouët et de Cazanove, avant de poursuivre séparément leur histoire.
Pierre Romain Perrier Fissier, marchand épicier, père de Pierre-Nicols Perrier, fondateur de la maison Perrier-Jouët et Cie, est maire d’Épernay.
Pierre Nicolas Perrier dirige seul la Maison Perrier-Jouët et Cie.
La maison Perrier-Jouët et Cie emporte son premier marché direct avec la Russie : 2.000 bouteilles sont vendues à un marchand d’origine française installée à Odessa, Jean-Baptiste Aclocque.
Séjour londonien de Charles Perrier, fils cadet de Pierre Nicolas Perrier, fondateur de la maison Perrier-Jouët et Cie, pour maîtriser la langue anglaise.
Rejoint par son père en mars, les deux hommes effectuent un long périple commercial en Ecosse et en Irlande, avant de regagner Épernay.
Un marchand de vins londonien, M. Burne, demande à la maison Perrier-Jouët et Cie de lui envoyer sa cuvée 1846 sans aucun dosage, afin de la vendre comme grand vin de table, plus facilement que le vin mousseux de Champagne vendu habituellement dans la catégorie des vins de dessert, dans laquelle il se heurte à la concurrence du porto et du madère.
Le résultat est un échec, dû en partie au fait de l’absence totale d’addition de sucre, alors que l’opération aurait pu réussir si le vin avait été légèrement dosé.
Charles Perrier succède à son père, à la tête de la maison Perrier-Jouët et Cie.
Sous sa gestion éclairée, l’entreprise s’agrandit de nouveaux immeubles et de nombreuses vignes à Avenay-Val-d’Or, Avize, Aÿ, Champillon, Cramant, Dizy, Mailly et Mareuil-sur-Aÿ.
Toutefois, malgré les faveurs qu’aurait pu lui valoir sa fidélité à l’Empire, il n’accroît pas de façon sensible la présence de sa marque en France, bien qu’il soit fournisseur de la Cour impériale pendant tout le règne de Napoléon III.
La Corporation de la City of London choisit la cuvée « K/TC extra-sec 1846 » de la maison Perrier-Jouët et Cie, pour être servie au déjeuner offert à l’empereur Napoléon III, à Guildhall.
Dans son History of the champagne trade in England, André L. Simon indique qu’à cette période le prix des champagnes s’étage en Grande-Bretagne de 13 à 35 shillings la douzaine, avec de rares exceptions comme le Ruinart 1846 (38 shillings), le Louis Roederer 1846 (41 shillings), le Giesler 1846 (46 shil lings) et le Perrier-Jouët K1846 - 1ère Qualité qui atteint 60 à 68 shillings, soit le prix le plus élevé.
La maison Perrier-Jouët et Cie est la première à indiquer cru et année du vin sur le bouchon lui-même.
Charles Perrier fait de son beau-frère Eugène Gallice son associé dans la maison Perrier-Jouët et Cie.
La maison Perrier-Jouët et Cie, qui avait déjà innové en indiquant l’année sur les bouchons depuis 1858, est la première maison à la mentionner sur l’étiquette.
A la mort d’Eugène Gallice, son épouse Rachel se substitue à lui, au nom de leurs enfants, comme associé dans la maison Perrier-Jouët et Cie.
Henri, l’aîné de ses fils, interrompt ses études pour apprendre le métier de négociant en vins de Champagne auprès de son oncle Charles Perrier.
Six ans plus tard, au décès de celui-ci, il montrera toute sa capacité à prendre la tête d’une entreprise en plein essor, qui aura pleinement profité de l’envolée des ventes de vins de Champagne sur le marché mondial depuis 1870.
Lors d’une vente chez Christie’s, la douzaine de bouteilles de champagne Perrier-Jouët et Cie 1868 atteint l’enchère record de 140 shillings, alors que la douzaine de Clicquot Rich Champagne ne se vend que 63 shillings.
A la mort de Charles Perrier, l’aîné de ses neveux, Henri Gallice, lui succède à la tête de la maison Perrier-Jouët et Cie.
Les dispositions testamentaires prises par Charles Perrier mettent l’outil de travail dans les mains d’Henri et de son frère Octave Gallice, à charge pour eux de payer à la suc cession la somme de 200.000 francs et « de reprendre pour la valeur fixée par le dernier inventaire les immeubles acquis par la mai son de commerce, le mobilier industriel, le matériel et l’outillage ainsi que toutes les marchandises ». Ce dont ils s’acquitteront au cours des quinze années suivantes.
Assidu, intelligent, rude au labeur et entreprenant, Henri Gallice prend de suite l’ascendant sur son frère cadet. Il va imposer, partout, les cuvées de sa marque, comme les meilleures et les plus recherchées des champagnes les plus secs.
Passionné par les questions viticoles, il est de tous les combats menés pour obtenir la délimitation et l’appellation contrôlée de la Champagne et, surtout, l’homme de l’Association viticole champenoise (A.V.C.).
Armand Walfard dépose le brevet du dégorgement à la glace.
Le goulot de la bouteille est passé la tête en bas pendant quinze à vingt minutes dans un bac de congélation des cols. Le vin qui se trouve dans le goulot en sort sous forme d’un petit bloc de glace emprisonnant le dépôt et expulsé avec lui.
Outre ses avantages de facilité, permettant en particulier de redresser la bouteille sans disperser le dépôt, le dégorgement à la glace évite une perte de vin du fait que la pression interne est devenue moins élevée.
La maison Henri Abelé est la première à faire usage de ce nouveau procédé, suivie des maisons Moët & Chandon et Gallice et Cie, successeurs de Perrier-Jouët et Cie (en 1891).
Lors d’une vente chez Christie’s, la douzaine de bouteilles de champagne Perrier-Jouët et Cie 1874 atteint l’enchère record de 410 shillings.
L’affaire fait le tour de la presse européenne. La Frankfurter Zeitung du 10 août écrit : « […] Outre l’excellence du vin, on paie
la vogue ; car le fait que Perrier-Jouët et Cie sont les fournisseurs de la Reine et du Prince de Galles et que le vin est resté si longtemps dans les caves renommées du fashionable Duc de Wilton n’entrent pas pour peu de chose dans l’obtention d’un prix aussi fantastique. »