Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Ayant compris que son champagne doit exprimer sa personnalité et être protégé des imitations et contrefaçons, Madame Clicquot décide de marquer ses bouchons d’une ancre marine et des lettres V.C.P. Quelques années plus tard, elle gravera ce même sigle sur le verre de ses bouteilles, avant de créer la fameuse étiquette jaune reconnue dans le monde entier, symbole de la tradition, de l’élégance et de l’originalité dans l’art de vivre.
Par ukase, le tsar Alexandre Ier interdit l’entrée en Russie des vins en bouteille.
Pour continuer à y vendre ses vins de Champagne, Louis Bohne déguise la maison Veuve Clicquot Ponsardin en négoce de café et songe même à envoyer des bouteilles cachées dans des barriques.
Dans une de ses lettres à Madame Clicquot, il écrit : « Je suis instruit que l’Impératrice est enceinte. Quelle bénédiction pour nous si c’était d’un Prince qu’elle pût heureusement accoucher ! Des flots de vin de Champagne seraient bus dans cet immense pays. Ne parlez pas de cela chez nous, tous nos concurrents voudraient se jeter sur le Nord ».
Louis Bohne demande à Madame Clicquot (maison Veuve Clicquot) de « faire imprimer ou graver une jolie vignette », pour habiller des bouteilles de Bouzy rouge, ce qui constitue probablement une des toutes premières étiquettes utilisées en Champagne.
L’ancre marine n’est plus la seune marque à feu utilisée par Madame Clicquot. En raison du succès remporté cette année-la par les vins de 1811, Louis Bohne suggère que certains bouchons soient gravés d’une étoile « qui rappelle l’influence bienfaisante de la Comète » et « pendant que vous aurez d’aussi bons vins, cette marque flatte tout le monde ».
« Cette année-là, écrit Henry Vizetelly dans Facts about champagne and other sparkling wines, un homme nommé Antoine de Müller, au service de Madame Clicquot, pensa que la bouteille devait rester sur la tablette pendant le remuage, et, de plus, que les trous devraient être percés obliquement afin que les bouteilles puissent être inclinées à des angles variés ».
La tradition veut que Madame Clicquot (maison Veuve Clicquot) se soit alors elle-même penchée sur le problème, allant jusqu’à faire découper, pour des essais, une table de son mobilier.
[Madame Clicquot->article359] ajoute, à l’ancre de marine qui figure les armes de sa maison, la fameuse comète de 1811.
A Reims, le quartier Coquebert se métamorphose en ce milieu de siècle sous l’impulsion de plusieurs grands négociants (Veuve Clicquot-Ponsardin, Krug et Cie, G.-H. Mumm et Cie, Lanson Père et Fils, Heidsieck et Cie, Louis Roederer).
L’auteur du Guide des Voyageurs souligne ainsi ces transformations : « Ces messieurs ont entouré les celliers de façades convenables […] plusieurs maisons d’exportation, notamment G.-H. Mumm et Louis Roederer, ont fait construire par P.-L. Gosset des établissements considérables sur l’emplacement des anciens remparts, faisant creuser et tailler dans le banc de craie du quartier Coquebert des souterrains multiples et réguliers très curieux à visiter. »
Avec des ventes qui s’élèvent à 243.000 bouteilles, la maison Louis Roederer occupe la quatrième place sur le marché américain du champagne, derrière G.-H. Mumm et Cie (1.000.000 de bouteilles), Piper-Heidsieck (624.000 bouteilles), Pommery et Greno (396.000 bouteilles), mais devant Veuve Clicquot-Ponsardin (216.000 bouteilles).
Dans le Vigneron Champenois, Etienne Guigneux, un négociant en vin établi à Orstoff, s’indigne du frein imposé au commerce du vin de Champagne en Russie, par la hausse des droits de douane :
« Je me rappelle de ce temps (avant 1880) où je vendais au détail à Pétersbourg les marques authentiques de Roederer, Clicquot, Heidsieck, 2 roubles 80 la bouteille. A cette époque, ces maisons expédiaient annuellement près de cinq cent mille bouteilles chacune sur le marché russe. […] Combien les temps ont changé ! C’est parce qu’il faut payer maintenant 5 roubles 50 le Champagne […]. A qui la faute ? Aux droits d’entrée ! »
Sous l’égide de Bertrand de Mun, gendre d’Alfred Werlé, associé à partir de cette année, la politique d’extension du vignoble de la maison Werlé et Cie successeurs de Veuve Clicquot Ponsardin est poursuivie. Des parcelles plus ou mois importantes sont acquises à Vertus, au Mesnil-sur-Oger, à Avize, Aÿ, Mareuil-sur-Aÿ,Villedommange, Villers-Marmery et Pargny.
Camille Nicaisse et Jean Renault, qui en ont la charge, effectuent un travail colossal pour lui donner une meilleure homogénéité. Avec une patience infinie, ils négocient des échanges de parcelles, achats ou reventes, qui ne portent dans certains cas que sur quelques centiares ou même seulement quelques pieds de vignes, pour obtenir de belles surfaces d’un seul tenant, plus aisées à gérer et à entretenir.
Le champagne accompagne les débuts de l’aviation et en tire partie pour sa promotion.
Sur une pleine page de la Vie parisienne figure un énorme coq gaulois sur fond d’aéroplanes et de dirigeables, avec cette étonnante légende : « Cocorico … C’est vous Clicquot, Mumm, Roederer, Moët & Chandon et Pommery, qui triompherez de l’air ! Car tous les coqs français chantent dans la campagne ; le meilleur des moteurs est le vin de Champagne ».
1er meeting d’avions du Monde : Août 1909 en Champagne
[Prix Veuve CLICQUOT des passagers->article4865]
Attribué à Henri Farman avec 2 passagers sur son biplan Farman à moteur Gnôme.
Bien que rien ne permette de le vérifier formellement, il a souvent été dit que Paul Poiret s’est inspiré de la couleur du rosé Veuve Clicquot-Ponsardin pour certaines de ses robes.
Le Comité de propagande des vins de Champagne reçoit le lord-maire de Londres et, en raison du goût des Anglais pour les champagnes anciens, il n’est servi au cours des différentes réceptions que des millésimes antérieurs à 1914 :
- 1904 : Werlé et Cie, successeurs de Veuve Clicquot-Ponsardin, Deutz et Geldermann, Pommery et Greno ;
Emile Goutorbe achète une maison au numéro 11 de la rue Léon Bourgeois à Aÿ, dont les dépendances lui serviront d’atelier de greffage et de chambre chaude.
Tout en se consacrant à son activité de pépiniériste viticole, il acquiert plusieurs parcelles de vignes - jusqu’à totaliser 2 ha, deux ans plus tard - et devient viticulteur à son compte.
Tandis qu’il vend la majeure partie de sa récolte au kilo aux maisons Ayala et Cie et Veuve Clicquot-Ponsardin, il manipule le reste pour satisfaire les besoins d’une petite clientèle privée et une certaine forme d’ambition personnelle.
Devant la situation générée par la mévente des vins de Champagne, la restriction consécutive des achats du négoce et les disponibilités en matière première des viticulteurs d’Aÿ, Henri Goutorbe devient commissionnaire de la maison Veuve Clicquot-Ponsardin, dont il développe les approvisionnements.
Création du Prix Veuve Clicquot - Vieilles Maisons Françaises (V.M.F.) qui récompense à hauteur de 50.000 francs (750 euros 2004) les restaurations exemplaires de demeures anciennes.Création du Prix Veuve Clicquot - Vieilles Maisons Françaises (V.M.F.) qui récompense à hauteur de 50.000 francs (750 euros 2004) les restaurations exemplaires de demeures anciennes.
La maison Veuve Clicquot Ponsardin crée une cuvée spéciale pour le jubilé de S.M. la Reine Elisabeth II d’Angleterre.
Pour célébrer avec éclat le bicentenaire de la maison Veuve Clicquot Ponsardin, Alain de Vogüé son président lance la cuvée « la Grande Dame », conçue en souvenir de tout ce qu’a fait Madame Clicquot pour imposer son champagne auprès des têtes couronnées et des célébrités du monde (1er millésime 1962).
La maison Canard Duchêne passe sous le contrôle de la maison Veuve Clicquot Ponsardin, après que celle-ci ait rachetée les 34 % du capital social détenu par la maison Piper-Heidsieck.
Après plusieurs années d’essais concluants, la maison Veuve Clicquot Ponsardin se dote de "Gyros".
Acquisition des parfums Givenchy par le groupe Veuve Clicquot-Ponsardin.