Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Du 11 au 13 décembre, les Maisons d’Epernay Perrier-Jouët, Pol Roger, Vranken Demoiselle, Boizel, de Venoge, de Castellane se parent de leurs Habits de lumière pour la 16ème édition de cette manifestation.
Le groupe Boizel Chanoine Champagne (B.C.C.) reprend au groupe L.V.M.H. la maison De Venoge, que le groupe Rémy Cointreau vient de céder à ce dernier. Plus précisément, l’opération consiste dans la reprise de la marque et des stocks, alors que les caves, les bâtiments et les contrats d’approvisionnement restent la propriété du groupe L.V.M.H.
Le groupe Boizel Chanoine Champagne (B.C.C.) reprend au groupe L.V.M.H. la maison De Venoge, que le groupe Rémy Cointreau vient de céder à ce dernier. Plus précisément, l’opération consiste dans la reprise de la marque et des stocks, alors que les caves, les bâtiments et les contrats d’approvisionnement restent la propriété du groupe L.V.M.H.
Béatrice Cointreau et plusieurs membres de sa famille se portent acquéreurs de la maison Gosset.
Consciente de la nécessité d’apporter au consommateur une information plus précise sur les qualités intrinsèques de sa marque, la maison De Venoge et Cie est la première à apposer une contre-étiquette au dos de chacune de ses bouteilles, afin de le renseigner sur ses méthodes d’élaboration : crus, proportions de cépages, utilisation de la seule cuvée, présence de 20 % de vins de réserve, vieillissement en caves de plus de 3 ans, etc.
La maison De Venoge et Cie achète le domaine de Commétreuil, 20 ha de vignes d’une seule pièce, situé sur la Montagne de Reims et planté des trois cépages champenois.
Erick de Sousa agrandit son vignoble patrimonial par l’acquisition de parcelles encépagées en pinot noir et en Meunier sur les finages d’Epernay, Grauves et Essoyes. Avec les vignes plantées en chardonnay dont il dispose sur les grands crus d’Avize, Cramant et Oger, celui-ci atteint désormais 5 ha 85.
La maison De Venoge et Cie devient une filiale de la Compagnie de Navigation Mixte.
Sous la présidence de Thierry Mantoux l’entreprise consacre l’essentiel de ses efforts à moderniser ses installations, améliorer la qualité de ses vins et développer ses réseaux de vente.
La famille Trouillard prend le contrôle de la maison de Venoge et Cie, qu’elle exploite pendant vingt-trois ans.
Ernest-Emile Rapeneau élabore et commercialise ses premiers vins de Champagne, créant ainsi la maison E. Rapeneau, à Épernay.
La maison Kunkelmann et Cie, seule propriétaire des marques « Heidsieck » et « Piper-Heidsieck », adopte la forme juridique d’une S.A.
A Épernay, le faubourg de la Folie, devenu au fil de l’Histoire le faubourg du Commerce et la rue du Commerce, acquiert sa dénomination moderne d’avenue de Champagne.
Dans Champagne, Yves Gandon en trace le portrait suivant :
« L’avenue de Champagne, à Épernay, est assurément la seule voie en France à rassembler, sur un parcours en somme restreint, tant de noms à qui notre pays doit, à l’égard du goût, une renommée universelle. L’armorial du vignoble s’y trouve, en effet, représenté par plusieurs maisons, dont plusieurs ont dépassé les cent ans d’âge, et dont Moët & Chandon, Perrier-Jouët, Pol Roger, De Venoge ne sont pas les moindres. […]
« Il flotte dans cette avenue […] la sorte de recueillement ailé qui saisit l’esprit et le cœur à la révélation de toute chose parfaite. »
Dans Montmartre en 1925, un chroniqueur de cette époque, Jean Gravigny, fin œnologue et homme de plaisirs, sacre « Louis Roederer, l’un des plus grands rois du Champagne » :
« Ses vignobles donnent les meilleurs crus. Tous les éléments qui entrent dans les cuvées sont de premier ordre. A boire les yeux fermés dans l’attitude de l’extase, après avoir soigneusement préparé votre palais à la dégustation par un biscuit rose de Reims. Dans vos fêtes de nuit, honorez Louis Roederer abondamment et sans crainte. »
Le Comité de propagande des vins de Champagne reçoit le lord-maire de Londres et, en raison du goût des Anglais pour les champagnes anciens, il n’est servi au cours des différentes réceptions que des millésimes antérieurs à 1914 :
- 1903 : Delbeck et Cie, Krug et Cie ;
- 1904 : Werlé et Cie, successeurs de Veuve Clicquot-Ponsardin, Deutz et Geldermann, Pommery et Greno ;
- 1906 : Ayala et Cie, Vve Binet et Fils et Cie, Renaudin Bollinger et Cie, Heidsieck et Cie Monopole, George Goulet, Ernest Irroy et Cie, G.H. Mumm et Cie, Perrier-Jouët et Pol Roger et Cie ;
- 1911 : Charles Heidsieck, Joseph Perrier Fils et Cie, Lanson Père et Fils, De Montebello et De Saint-Marceaux.
Les surfaces en production de la future A.O.C. « Champagne » sont de 11.551 ha.
Au décès du marquis Adrien de Mun, sa veuve, née Yvonne de Venoge, lui succède à la tête de la maison De Venoge et Cie.
La maison De Venoge et Cie devient une société anonyme. Tandis que André de Menneville, puis Jacques de Nadaillac se relaient au poste de président du conseil d’administration, la direction de la maison est assurée successivement par Joseph Petit, puis par Georges Couvreur et enfin par André Couvreur.
Eugène Cadel élabore et commercialise les premières bouteilles de champagne à son nom, jetant ainsi les bases de la future maison de négoce en vins de Champagne Louis Casters, à Damery.
Louis-Eugène Pannier s’installe à Dizy et commence à commercialiser ses premières bouteilles de champagne, créant ainsi la maison de négoce en vins de Champagne Pannier.
Marcel Gallice fait bâtir un bel hôtel classique, la maison Gallice, par l’architecte Charles Blondel, au numéro 33 de l’avenue de Champagne, à Épernay.
La maison G.H. Mumm et Cie se porte acquéreur de l’hôtel particulier du numéro 31 de la rue du Champ-de-Mars, à Reims.
Marie de Venoge et son gendre le marquis Adrien de Mun acquièrent les anciens bâtiments de la maison Piper-Heidsieck au numéro 30 de l’avenue de Champagne, à Épernay, et y transfèrent les activités de la maison De Venoge et Cie.
Réalisé à l’instigation de Raoul Chandon de Briailles, la maison Moët & Chandon inaugure à Épernay un important établissement de recherches viticoles, baptisé « Fort Chabrol », « comportant, écrit Camille Moreau-Bérillon dans Au pays du Champagne. Le Vignoble. Le vin, un aménagement modèle pour le greffage d’après une méthode nouvelle, un laboratoire de recherches viti coles avec salle de micrographie et biblio thèque, un laboratoire d’oenologie, en service dès 1895, où M. Emile Manceau poursuivra ses remarquables recherches sur l’œnologie champenoise, une collection de vignes américaines et une pépinière expérimentale ».
Dans la Marne, les superficies contaminées par le phylloxera sont désormais de 90 ha.
Au décès de Gaëtan de Venoge, sa veuve, née Marie Papelart, lui succède à la tête de la maison De Venoge et Cie, secondé par leur gendre le marquis Adrien de Mun.
Homme de communication, issu d’une des plus grandes familles françaises, le marquis Adrien de Mun lance la marque « De Venoge » auprès de la plus haute société parisienne. C’est notamment grâce à lui que Sarah Bernhardt devient une fidèle cliente de la maison, mais aussi la comtesse de Ségur ou la princesse de Ligne.
La maison De Venoge et Cie fait alors partie du cercle restreint des négociants-manipulants vendant plus d’un million de bouteilles par an.
Fort de l’expérience et de la maîtrise acquise dans l’élaboration des vins de Champagne chez De Venoge et Cie, Arthur Bricout fonde à Épernay sa propre affaire et commercialise des vins sous la marque A. Bricout.
Le culte du vin mousseux de Champagne sucré, lentement mais sûrement, touche à sa fin sur le marché britannique, où l’escalade des vins secs continue avec un nouveau type, le « brut », dont les étiquettes apparaissent peu à peu, en particulier avec les vins de 1874.
Dans la terminologie de la technique champenoise, on appelle « brut », à l’époque, le vin qui vient d’être dégorgé et est resté dans son état naturel. On ne peut le boire ainsi que « lorsqu’il provient d’années marquantes comme qualité et vinosité, ou encore lorsqu’il est consommé très vieux », mais c’est l’exception.
La maison Louis Roederer crée pour le tsar Alexandre II de Russie, à la demande de son maître de chais, une bouteille particulière, exceptionnelle, en cristal non teinté si solide qu’elle n’a pas besoin de culot, associée à une cuvée spéciale tout simplement baptisée « Cristal ».
Les maisons de négoce n’échappent pas au « prélèvement libératoire », qui se monte à 3.000 francs pour Pol Roger et Cie, 19.000 francs pour De Venoge et Cie, 38.000 francs pour Moët & Chandon...
Gaëtan de Venoge succède à Joseph de Venoge son père, à la tête de la maison De Venoge et Cie.
Plus encore que celui-ci, il confirme l’expansion de la maison De Venoge et Cie à l’international par de multiples voyages à travers le monde et une implantation réussie aux Etats-Unis, où la marque est récompensée pour sa grande qualité à l’Exposition Internationale de Philadelphie, en 1876.
Joseph de Venoge dépose la marque « Cordon Bleu » créée en 1851, au tout nouvel Institut de la Propriété des Marques. Petit à petit, celle-ci devient plus qu’une cuvée parmi d’autres, mais le véritable fer de lance de la maison De Venoge et Cie, au point d’être dans les années 30 la cuvée de référence.
Construction par la maison Piper-Heidsieck d’un ensemble à trois corps de bâtiments en briques et pierres de taille au numéro 30 de l’avenue de Champagne à Épernay, racheté par la maison De Venoge et Cie en 1899.
Grâce à un apport en capital de 47.366 francs fait par sa mère et à la caution que celle-ci donne pour garantir d’éventuelles dettes, Pol Roger peut officiellement constituer la maison de négoce en vins de Champagne Pol Roger et Cie.
Au cours de ses premières années d’activité, Pol Roger consacre toute son énergie à élaborer des vins de qualité, à des prix raisonnables, expédiés avec soin et accompagnés de recommandations pour la consommation. De solides principes commerciaux encore en usage aujourd’hui.
En dehors de la clientèle française et interna tionale qu’il se constitue peu à peu, Pol Roger produit des vins « tranquilles », des vins « sur lattes », et des vins dégorgés et dosés, pour le compte d’autres maisons de Champagne.
De 1851 à 1890, on retrouve dans les carnets de commande de la société les noms de :
Ayala et Cie, Besserat de Bellefon, Billecart-Salmon, Bouche Fils et Drouez, Canard-Duchêne, Delamotte, Delbeck, De Saint Marceaux et Cie, Deutz et Geldermann, De Venoge, G.H. Mumm et Cie, Jacquesson et Fils, Joseph Perrier Fils et Cie, Kunkelmann et Cie, Lanson Père et Fils, Moët & Chandon, Perrier-Jouët et Cie, Pommery et Greno, Ruinart, Théophile Roederer et Cie…
Joseph de Venoge succède à Henri-Marc de Venoge son père, à la tête de la maison De Venoge et Cie.
Pendant plus de vingt ans, il consacre son énergie à développer la marque familiale, arpentant avec succès les riches capitales européennes, avec un net penchant pour l’Angleterre où il obtient de flatteurs résultats. Grand connaisseur es vins de Champagne, commerçant avisé et excellent gestionnaire, il lance de nombreuses cuvées, telles que la « Cuvée de la Comète », le « Grand Vin Impérial », le « Vin du Paradis », le « Grand Vin des Anglais »...
Deux des fils de Jean-Baptiste Lanson, Victor-Marie et Henri, entrent dans l’affaire familiale qui devient « Lanson et Cie ».
Friedrich Giesler quitte la maison P.A. Mumm, Giesler et Cie, pour aller créer sa propre maison de négoce en vins de Champagne, à Avize.
Après avoir tenu un comptoir de commerce et s’être initié à l’élaboration du champagne, Henri-Marc de Venoge fonde la maison de négoce en vins de Champagne De Venoge, à Mareuil-sur-Aÿ.
Homme du vin, il se découvre homme de communication graphique avant l’heure,
en adjoignant à ses flacons une étiquette ovale, qui, outre le nom de l’élaborateur, la provenance et l’année de la récolte, porte le dessin de deux bouteilles peintes, créant ainsi l’étiquette illustrée.
Mariage de Jean Alexandre de Saint-Marceaux avec Emilie Morizet, dont le père dirige une maison de négoce en vins de Champagne. Très vite, le jeune époux imprime un nouvel essor à l’affaire, avant de reprendre l’affaire de son beau-père en apposant sur les étiquettes son nom et ses armes.
Parution du Traité sur le travail des vins blancs mousseux, de Jean-Baptiste François.
Cette mince brochure est le maillon initial et capital de la chaîne des travaux qui vont être menés à bien pour mieux connaître le phénomène de la prise de mousse et en tirer les applications pratiques permettant de l’obtenir à volonté et de supprimer à peu près entièrement la casse.
Ayant constaté que « les vins manquent la mousse parce que le sucre n’y est pas en quantité suffisante, ou bien cassent énormément lorsque cette substance y entre à trop haute dose », il a cherché à déterminer « l’emploi rationnel du sucre ».
Après de nombreuses expériences, il est parvenu à mettre au point une méthode qui consiste, après avoir fait évaporer la partie alcoolique d’un volume donné de vin à tirer, à évaluer au moyen du gluco-oenomètre de Cadet de Vaux et d’une table de correspondance le poids de sucre naturel contenu dans un litre de vin examiné.
C’est ce qu’on appelle « la réduction François », dont on dira qu’elle est pratique, sinon d’une très grande exactitude.
On peut ajouter que le résultat ainsi obtenu est fragmentaire, car si on a appris à mesurer le sucre résiduel, on ne connaît toujours pas avec précision la quantité totale nécessaire pour une bonne prise de mousse et, par conséquent, celle que l’on doit rajouter.
On peut donc, grâce à cette méthode, éviter de grosses erreurs, mais on en reste encore à un stade de larges évaluations, étayées sur l’expérience, confirmées par les dégustations, ce qui permet tout de même de se rapprocher graduellement, avec encore des accidents spectaculaires, d’un niveau de casse de 3 à 8 %.
Le très grand mérite de Jean-Baptiste François a été de mettre en lumière la relation qui existe entre le poids du sucre contenu dans le vin et la production du gaz carbonique et, dans la pratique, d’inventer un procédé de dosage d’une utilité certaine, qui permet d’obtenir une diminution importante de la casse des bouteilles en cours de seconde fermentation alcoolique.
Le Cuisinier royal rapporte que « tel gourmet assure que le champagne de première qualité, et non mousseux, réunit au bouquet bourguignon, la chaleur bordelaise ».