UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Vendanges, de 2001 à nos jours

2019 - Rendements modérés mais satisfaisants

Suite à un millésime extrêmement généreux et malgré des aléas variés, les rendements de 2019 restent satisfaisants. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les chiffres officiels de l’Appellation ne sont pas connus, mais 2019 devrait s’inscrire parmi les années moyennes. La vigne nous a une fois de plus montré sa magnifique capacité d’adaptation... et sa générosité.

Vendange 2019 - Grappe raisin

Météo - Sécheresse et canicule

Après une année 2018 record en termes de températures et de sécheresse, l’année 2019 a débuté sur des moyennes plus classiques avant l’arrivée d’événements caniculaires et d’un ralentissements des précipitations particulièrement éprouvantes.

Un automne et un hiver qui ne contrebalancent pas l’été 2018

Après un été particulièrement chaud, l’automne 2018 nous gratifie de températures douces et d’un ensoleillement systématiquement excédentaire de 30 à 50 %.

Le mois de janvier est globalement classique mais il est suivi d’un mois de février extrêmement doux et ensoleillé. Lors de la dernière décade de février les températures dépassent régulièrement les 20 °C pour même frôler les 23 °C dans plusieurs communes ce qui constitue un nouveau record pour un mois de février. Les mois de septembre et octobre 2018 ainsi que janvier et février 2019 sont assez largement déficitaires en précipitations. Les mois de novembre, décembre sont tout juste au niveau des normales. Au final, les cumuls sont assez hétérogènes mais ils sont soit déficitaires soit dans les normales de saison sur la période octobre 2018 à février 2019, ce qui ne permet pas de compenser le déficit.

Un printemps arrosé mais gélif

Non pas un , mais trois épisodes de gel

Le tout premier épisode de gel est arrivé sur la Champagne les 4 et 5 avril. Il a concerné des régions où le débourrement débutait et qui ont été arrosées par des averses lors de l’après-midi du 4. Entre le 11 et le 15 avril, une masse d’air polaire fait chuter brutalement les températures, les averses de neige enregistrées en Lorraine et dans les Ardennes n’ont pas atteint la Champagne où le taux d’humidité est resté très bas permettant de limiter les dégâts malgré des températures polaires (jusqu’à -7,8 °C à Chambrecy). Malheureusement, les gelées ne se sont pas limitées au mois d’avril et ont de nouveau frappé l’appellation les 5, 6 et 7 mai avec des températures moins extrêmes mais un fort taux d’humidité du fait d’averses les précédant.
Au final, les gelées auront détruit 3 % du vignoble champenois en 2019, soit environ 1 000 hectares.

Vendange 2019 - Cumul de pluie d'octobre 2018 à février 2019

Un printemps légèrement excédentaire en pluie

Malgré l’impression de relative sécheresse qu’a laissée le printemps 2019, il se trouve que, dans l’absolu, il a été légèrement plus arrosé que la moyenne quasiment partout en Champagne. Cette observation, bien que réelle, reste à nuancer car près d’un quart des cumuls ont été apportés les 8 et 10 mai par de puissants événements pluvieux qui n’ont, cependant, pas été totalement efficaces pour la recharge des sols.

Si l’on détaille mois par mois les précipitations, mars et juin ont été assez classiques, avril plus sec que la moyenne et mai particulièrement pluvieux. Il en ressort donc, sur quatre mois, une tendance que l’on pourrait qualifier de "normale" une fois les événements très pluvieux de mais décomptés.

Les températures

La moyenne des températures sur la période mars-juin est normalement de 12,7 °C et cette année elle fut de 12,8 °C. Malgré cette "quasi-équivalence" que l"on pourrait qualifier de rassurante en période de bouleversement climatique, nous avons encore accusé des extrêmes chaud/froid. En effet, le mois le plus froid après 1991 et 2013 avec 12,3 °C de moyenne. A l’inverse, le mois de juin a été le troisième plus chaud après 2017 et 2003. Deux mois qui se suivent mais ne se ressemblent pas...

L’été 2019 : canicules éclairs et sécheresse de longue durée

Dès la dernière décade de juin une première canicule a fait bondir les températures assez fortement. Les maximales ont dépassé assez largement les 35 °C (36,1 °C à Aÿ, 36,3 °C à Barzy-sur-Marne). Cette canicule a été relativement courte puisqu’elle n’a duré qu’à peine une semaine avant d’être suivie par des conditions moins chaudes.

Après une vingtaine de jours relativement doux mais très secs, une seconde canicule s’est invitée en Champagne. Celle-ci a marqué les esprits par sa violence et son intensité. En effet, malgré la courte durée qui la caractérise, les températures sont tout simplement historiques !

Jamais auparavant, nous n’avions enregistré de températures de 40 °C sous abri généralisées sur la quasi-intégralité du réseau (seules deux stations n’ont pas atteint ce seuil). Nous n’avions également, jamais subi de températures maximales aussi élevées. En effet, le record absolu de température datait d’août 2003 avec 42,0 °C, enregistrés le 24 juillet 2019 à Glannes. Ce record a également été battu sur d’autres stations comme Saint-Thierry ou Vert-Toulon avec 42,5 °C. .../...

Outre les canicules qui ont sévi sur la Champagne, c’est le manque de précipitations qui caractérise l’été 2019. En effet, deux longues périodes particulièrement sèches ont été enregistrées. Du 20 juin au 20 juillet, les précipitations ont été nulles ou presque sur une grande partie de l’appellation. Seuls quelques orages ont apporté des précipitations sur l’extrême sud de la Côte des Bar et le nord de l’appellation. Ces précipitations, du fait de leur nature orageuse n’ont eu que très peu d’effet sur la vigne à cause du ruissellement.

Paramètres 2018 Normales
Température moyenne 18,89 °C (+0,78 ) °C) 18,11 °C
Température maximale 25,6 °C (1,15 °C) 24,45 °C
Nb jours avec tmax supérieure à 25 °C 49,73 j (+10 j) 39,72 j
Nb jours avec tmax supérieure à 30 °C 14,87 °C 12,78 j
Pluviométrie (mm) 103 mm (-41 %) 173 mm
Insolation (heures) 748 h (+ 13%) 661 h

Vendange 2019

Autre période sèche, celle allant du 20 août au 20 septembre. Ici encore, les précipitations sont extrêmement basses. Les précipitations oscillent entre 0 et 5 mm sur toute la partie nord de l’appellation. La Côte des Bar est légèrement plus arrosée mais, encore une fois, par des averses orageuses qui ne permettent pas réellement d’alimenter la vigne.

Heureusement, les précipitations fin juillet et début août ont permis à la vigne de supporter ces périodes sèches et chaudes mais de nombreuses parcelles ont tout de même montré de forts symptômes de stress hydrique.

La campagne 2019 aura donc, elle aussi été une nouvelle fois assez éprouvante pour la vigne. Tout d’abord, de multiples épisodes de gel ont balayé le vignoble. S’en sont suivis plusieurs épisodes caniculaires, dont un qui a établi plusieurs records en termes de températures maximales. Des dégâts d’échaudage de grande ampleur ont pu être recensés suite à ces chaleurs exceptionnelles. Enfin, comme en 2018 une forte sécheresse a touché la Champagne, à la différence près que l’hiver 2018-2019 n’a pas été aussi pluvieux que le précédent et n’a donc pas permis d’avoir des stocks d’eau dans les sols aussi importants.

Comportement hydrique des sols - Déluge puis sécheresse

Vendange 2019 - Comportement hydrique des sols

Après une fin d’année 2018 relativement sèche, l’année 2019 débute sur des bases déficitaires. Heureusement, la fin d’hiver et le printemps relativement pluvieux ont permis de débuter la saison viticole sur des bases globalement saines. Du mois d’avril à la mi-juin les stocks avaient même tendance à être excédentaires. C’était sans compter sur plusieurs périodes très sèches qui ont fait baisser très rapidement les réserves hydriques. Les fortes chaleurs et ces épisodes très secs ont rapidement mis en contrainte les parcelles les plus sensibles. Heureusement des précipitations salvatrices à la fin du mois de juillet et au début du mois d’août ont globalement permis à la vigne de suivre son cours jusqu’au vendanges.

Météo des sols

La météo des sols qui nous sert à étudier l’itinéraire hydrique de la vigne, est en fait un modèle de bilan hydrique développé par l’INRA (ci-dessous formule 1)

ASWj = ASWj-1 + Pj - ESj - TVj
ASW = Available transpirable Soil Water (eau restante dans le sol) (en mm)
Pj = pluie (en mm)
ESj = évaporation du sol (en mm)
TVj = traspiration de la vigne (en mm)
j = jour de l’année

Ce modèle permet d’estimer les quantités d’eau disponible dans le sol pour la vigne, les résultats étant exprimés en pourcentage de la réserve utile. En début d’année, on considère que le sol est à sa capacité maximale de stockage de l’eau donc à 100% de la réserve utile. Trois niveaux de réserve utile. Trois niveaux de réserve utile faible, moyenne et forte ont été définis grâce aux mesures réalisées par le Comité Champagne depuis plusieurs années. Ensuite, on soustrait à cette réserve utile l’évaporation du sol, l’évapotranspiration de la vigne et on ajoute les précipitations sachant que la limite maximale est à 100 % de la réserve utile.

Pour faire fonctionner ce modèle nous utilisons des données climatiques qui sont fournies par les différentes stations météorologiques déployées par le Comité Champagne : pluie, température et évapotranspiration potentielle. Puis des mesures en cours de campagne permettent d’évaluer l’efficacité du modèle et de le recaler si nécessaire.
il s’agit des mesures de potentiel hydrique foliaire de base. on prélève une feuille qu’on introduit dans une chambre à pression pour extraire la sève du pétiole. Plus la pression nécessaire pour extraite la sève est élevée, plus la contrainte subie par la vigne est importante. Cette mesure est effectuée la nuit car c’est le moment où la vigne ferme la majorité de ses stomates et rentre en équilibre de tension d’eau avec le sol. Cette mesure est ensuite convertie en pourcentage de réserve utile grâce à une corrélation établie par l’INRA. Puis on compare cette mesure aux données fournies pour le modèle et si l’écart est important, on réajuste le modèle pour correspondre à la réalité du terrain.
Des mesures menées en 2016 ont permis de déterminer la réserve utile d’un quarantaine de parcelles à travers le vignoble champenois. A cette occasion, nous avons pu remarquer que la Côte des Bar présente des sols avec des réserves utiles plus faibles que les autres secteurs de la Champagne. Cela s’explique par la nature même des sols. En effet les sols de la Côte des Bar sont majoritairement issus de l’érosion d’une roche mère Jurassique assez dure. Leur profondeur est donc, en général, assez limitée, ce qui ne permet pas de retenir beaucoup d’eau. Les sols du reste du vignoble sont majoritairement issus de la dégradation de roches mères Crétacé ou Tertiaire qui sont plus facilement érodables. Les sols sont donc majoritairement plus longs et peuvent ainsi contenir plus d’eau. Attention cependant aux parcelles sur sables Tertiaire car ces derniers sont particulièrement drainants et ne permettent pas de retenir grandes quantité d’eau.
Bien entendu cette description est très globale et ne permet pas de décrire finement la réserve utile des sols.

Itinéraire hydrique de l’année 2019

Après un été et un début d’automne très secs en 2018, l’année 2019 commence avec, un déficit hydrique assez marqué notamment sur la nord de l’appellation. Heureusement, la fin d’hiver et le printemps ont permis de rattraper le retard en permettant une recharge totale des sols pour le début de la saison. Le sous-sol, et notamment les nappes phréatiques, elles, restent à des niveaux en-dessous de la normale.
La situation en début de saison est donc relativement standard puisque les sols sont à des valeurs maximales pour le débourrement. Les réserves restent élevées jusqu’à la fin juin grâce à des précipitations régulières bien, que parfois sous forme d’averses, qui provoquent un ruissellement souvent important. Seules quelques stations situées aux alentours de la montagne de Reims montrent des valeurs relativement basses, du fait de précipitations plus faibles n’ayant par permis la recharge des sols. La Côte des Bar, elle, présente des valeurs légèrement plus faibles du fait des sols présentant des réserves utiles plus basses, mais ces valeurs sont relativement habituelles pour cette région à cette saison.

Vendanges 2019 - Bilan hydrique

Pour résumer, à l’encadrement de la fleur, les conditions sont tout à fait optimales en ce qui concerne le bilan hydrique.

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Durant la maturation, les conditions météo restent assez chaudes et très peu pluvieuses. A l’inverse de 2018, les nuits sont très fraîches durant cette période. La quantité d’eau disponible pour la plante diminue et au moment des vendanges, il n’en reste qu’entre 5 et 20% selon les endroits. De nombreuses parcelles sont touchées par les symptômes de stress hydrique plus ou moins prononcé notamment dans la Côte des Bar et dans les régions sur sables Tertiaire. Cependant, malgré des quantités d’eau restantes dans le sol très basses selon la modélisation, le nombre de parcelles fortement impactées par des symptômes de stress hydrique reste relativement faible.

Vendange 2019 - Symptômes de stress hydrique sur une parcelle de sable

Cela peut s’expliquer par deux raisons principales :

  • premièrement, la vigne est une plante capable de résister à une contrainte hydrique assez forte. La quantité d’eau correspondant à une contrainte marquée est de l’ordre de 4,5% d’eau restante et celui d’une contrainte forte de 1,5%. Ceci peut donc expliquer l’absence ou la légèreté des symptômes,
  • deuxièmement, la craie qui constitue le sous-sol d’un grand nombre de parcelles est une réservoir d’eau exceptionnel et permet, par remontées capillaires, d’alimenter la plante alors que le sol est fortement asséché. Ce pont est l’heure actuelle en cours d’étude au sein du Comité Champagne afin d’appréhender ce phénomène et de quantifier l’apport de la craie dans le bilan hydrique.

Maladies et ravageurs - Incidences sur la vendange 2019

Encore une campagne étonnante durant laquelle les aléas climatiques tels que le gel de printemps (3% de pertes de récolte) et l’échaudage (11% de pertes de récolte) auront bien souvent eu plus d’impact que les diverses maladies et ravageurs ! Exception faite peut-être de l’oïdium, très présent cette année dans certains secteurs, nécessitant parfois du tri, voire rendant quelques parcelles non vendangeables.

Vendange 2019 - Maladies et ravageursLe début du mois d’avril est frais. Plusieurs nuits glacées causent des dégâts de gel de printemps, localement importants. Le débourrement survient le 12 avril, soit dans la moyenne décennale (date moyenne : 13 avril, tous cépages confondus). Dans ce contexte de grande fraîcheur, la végétation, d’abord languissante, démarre réellement qu’à partir du milieu du mois, à la faveur d’un radoucissement très temporaire des températures. Les semaines suivantes, et jusqu’à mi-mai, le temps reste froid et la phénologie progresse lentement. Le retard s’accumule. Il est d’autant plus important au regard de l’année 2018, qui elle était très précoce. Il faudra attendre la dernière décade de mai pour que la végétation progresse enfin de manière plus active et régulière, et que le retard phénologique s’estompe petit à petit. A la fleur, il subsiste encore 3 à 4 jours de retard. Fin juin, les températures s’envolent et un premier épisode caniculaire est observé. Le retard phénologique ne sera réellement comblé que mi-juillet, au moment de la fermeture de la grappe,. Un second épisode caniculaire survient fin juillet, durant lequel des records absolus sont battus.A l’échaudage occasionné par les deux épisodes caniculaires, s’ajoutent également des marquages sur grappes et sur feuilles, par la phytotoxicité des produits de traitement pulvérisés lors des fortes températures. La fin de la campagne reste ensuite conforme à la moyenne décennale, avec un début véraison vers le 5-6 août. Pars la suite, un certain emballement est observé : la chaleur estivale et la charge relativement faible dans certaines parcelles accéléreront la maturation des raisins, et la vendange sera enclenchée plus tôt que ce qui été initialement prévu.Vendange 2019 - Oïdium

Mildiou : une première partie de campagne tendue, mais une maladie bien vite stabilisée

En sortie d’hiver, le modèle Potentiel Système annonce un EPI faible (Etat Potentiel Infectieux). Il s’agit toutefois juste d’une appréciation du risque à un instant T, et ce potentiel épidémique peut être amené à évoluer en fonction des conditions météo à venir (pluviométrie et températures).
La maturité des formes de conservation hivernale est acquise en laboratoire le 29 avril, soit plus de 15 jours après le débourrement. Le stade de réceptivité de la vigne est donc largement atteint. Avec le retour des pluies dès début mai et notamment les cumuls importants enregistrés entre les 7 et 11 mai. L’EPI repart à la hausse. Toute fois, les températures fraîches de la fin du mois d’avril et de la première décade de mai, laissent supposer qu’aucune contamination significative n’est à redouter mais uniquement de premières contaminations marginales.

En milieu de mois, les températures se radoucissent enfin. Bénéfiques au développement phénologique de la vigne, elles sont favorables également au mildiou. Elles contribuent à augmenter fortement le risque épidémique. Les épisodes de pluies des 17 -18 mai pouvant être à l’origine de contaminations primaires importantes, il est alors conseillé d’enclencher la protection antimildiou. les premiers symptômes sont observés sur feuilles vers le 25 mai. Il s’agit de taches éparses, mais la fréquences des communes concernées confirme le risque plutôt élevé qui règne depuis le radoucissement des températures.

Fin mai et début juin, les températures douces et les orages font encore monter la pression d’un cran.

Le risque demeure globalement élevé durant tout le mois de juin, période de grande sensibilité de la vigne en raison de la floraison.
La situation se calme progressivement ver la fin juin. A cette date, près de 60% des parcelles du réseau BSV sont concernées par la présence de la maladie sur feuilles. La situation est bien maîtrisée sur grappes.

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Une présence remarquée d’oïdium

Plusieurs outils sont maintenant disponibles, et pour la plupart encore en cours d’évaluation, pour apprécier le risque oïdium en sortie d’hiver ainsi que les premières contaminations au vignoble.

Vendange 2019 - Symptômes d'oïdium sur Pinot noir aux vendangesTout d’abord, un modèle d’estimation des risques nommé "Oïdium Champagne", développé par la société Modeline (adaptation pour la Champagne du modèle bourguignon "Système Oïdium Vigne"), permet de définir le risque épidémique en sortie d’hiver. Comme pour le mildiou, il donne un risque épidémique à un instant T, qui peut être amené à évoluer dans un sens ou dans l’autre selon les conditions météo qui suivent. En 2019, le modèle donne un potentiel épidémique moyen à élevé en sortie d’hiver.

Ensuite, depuis 2017, nous avons accès à une méthodologie de suivi des projections d’ascospores en conditions de laboratoire, en cours de validation.

Comme tous les ans, nous avons constaté des projections jusqu’aux stades "3 à 4 feuilles" à "5 à 6 feuilles" en Chardonnay, cépage le plus précoce et le plus sensible à l’oïdium. Ces projections, constatées en conditions contrôlées indiquent la possibilité de contaminations primaires au cours de cette période.
En 2019, l’hivernage de cléistothèces dans plusieurs sites au vignoble, depuis le Barrois jusqu’au nord de la Grande Montagne de Reims, en passant par la Côte des Blancs, montre une parfaite synchronisation des dynamiques de projection dans tous les sites. le pic est observé au moment du débourrement-éclatement du bourgeon en chardonnay, première décade d’avril. la fin des projections est observées entre fin avril et début mais selon les sites.
Les pluies, même en faible quantité (2 mm), sont réputées assurer les contaminations primaires. Plusieurs épisodes de pluie sont effectivement enregistrés à partir du 7-8 avril. Une poignée de journées aux températures clémentes à partir du 20 avril permettent à la vigne de décoller enfin du stade "débourrement-éclatement" (en Chardonnay), pour atteindre "3 à 5 feuilles étalées"... stade conservé jusqu’à la mi-mai, du fait d’un nouveau refroidissement des températures. Les premiers symptômes d’oïdium au vignoble sont signalés dans le bulletin des Avertissements le 14 mai. Le Chardonnay est encore au stade "5 à 6 feuilles", au plus.

Toutes ces informations militent pour des contaminations primaires ayant eu lieu, dans les premières parcelle concernées, au cours de la première quinzaine d’avril, avant l’épisode de relative "chaleur" du weekend de Pâques.
Des prélèvements de feuilles pour détection et quantification d’ADN de l’agent responsable de l’oïdium, effectués par trois opérateurs, à savoir le Comité Champagne, Moët & Chandon et Bayer agro, en parcelles de Chardonnay sensibles, confirment la présence de toutes premières contaminations sur les étages foliaires 2 à 4, courant avril : 2 parcelles sur 11 échantillonnées du 23 au 29 avril, sur les 3 réseaux confondus, sont "positives", avec 1 feuille/10 analysées dans chacune d’ADN plutôt moyenne. C’est une information "intégrative", nous ne pouvons pas repérer précisément la date de contamination. Ce suivi b’a par ailleurs qu’une faible antériorité, dans notre vignoble, avec un nombre de parcelles limité. Aussi notre référentiel d’interprétation l’est tout autant. .../...

Dans ces conditions, le début de protection fongicide est encore sujet à débat. Après avoir conduit pendant des années des essais avec différents stades de début de protection (n’ayant jamais montré l’intérêt des traitements à "3 feuilles étalées"), nous conduisons depuis deux ans de nouvelle expérimentation visant à mieux caractériser l’activité des fongicides. L’essai conduit en petites parcelles en 2019 montre encore une fois une meilleure activité fongicide en positionnement après une contamination qu’avant une contamination. Trois préparations ont été testées, à base de soufre, de métrafénone et de fluopyram : les conclusions sont les mêmes quel que soit le principe actif. Les fongicides ont été positionnés avant (6 jours) et après (7 jours et 16 jours) une inoculation artificielle. Il n’est donc pas utile de "traiter les piquets"... La stratégie de début de protection sera vraisemblablement maintenue, dans son principe, quitte à l’adapter selon les conditions de l’année, avec les nouveaux outils dont nous disposons.

Au vignoble, dans les différents réseaux, les premiers symptômes d’oïdium sont signalés le 14 mai. Les observations parcellaires sont donc lancées, à un stade de la vigne plutôt précoce comparé aux années précédentes. .../...

Vendange 2019 - Défaut de sélectivité de la couverture fongicide, le feuillage est sévèrement touché : un cas de figure marginalLes fongicides anti-oïdium n’ont aucune marge de sécurité en vignes étroites, qui développent une forte surface foliaire par m2 de sol. Aussi les conditions d’intervention (vert, épisodes de chaleur), les réglages des pulvérisateurs, et les délais de renouvellement sont, en conditions de forte pression, déterminants. Avec des voûtes pneumatiques par exemple, il est fréquent de constater le manque de dépôt de produits en partie basse du plan de palissage, l’influence des dévers,...

Les résultats de l’important monitoring des résistances piloté par le Comité Champagne, avec l’aide des techniciens du groupe de concertation technique pour la collecte des échantillons, ne montrent aucune résistance aux SDHis (fluopyram, boscalid, fluxapyroxad), APK (métrafénone, pyriofénone), cyfluténamid.

L’effeuillage précoce de la zone de grappes confirme son intérêt sur oïdium. Aucun cas d’échaudage (ou d’aggravation des dégâts d’échaudage) résultant manifestement de la suppression des feuilles côté soleil levant ne nous a été rapporté, même en cas d’effeuillage durant le premier épisode de canicule fin juin.

Un message de prudence a été formulé à chaque épisode caniculaire, pour éviter ou limiter le risque de défaut de sélectivité en particulier des préparations à base de soufre poudre, soufre mouillable, alcools terpéniques et huiles essentielles... Vendange 2019 - Brûlure à la surface des baies, provoquées par du soufre

Un arrêt de protection fin juillett (fin fermeture des grappes) dans des parcelles de Pinot noir cohabitant avec des Chardonnay peut avoir entraîné ponctuellement un envahissement important du feuillage en fin de saison végétative, sans qu’il soit possible, à l’issue des vendanges, de savoir si la récolte principale était également touchée ou pas. La preuve encore que, concernant l’oïdium, il est indispensable de surveiller sa parcelle (en Chardonnay, mais aussi en Pinot noir, particulièrement avant la véraison) et de savoir ce qu’il se passe dans les parcelles voisines....

La qualité des observations est un maillon essentiel dans la maîtrise de l’oïdium. C’est une maladie insidieuse. Dans les cas où l’oïdium semble "fixé" aux vendanges, sans sporulations, ou qu’il est difficile à voir à la surface des baies, celui qui a la curiosité d’examiner l’intérieur des grappes constate des pédicelles encore souvent blancs....

Faible impact des pourritures sur la récolte

Les pourritures grises ou acides restent très limitées, en fréquence comme en intensité. Le millésime 2019 est considéré comme plutôt sain....

Une enquête réalisée auprès des Correspondants de l’AVC estime à un peu plus de 3 % du volume de récolte les pertes liées à la pourriture.

Tordeuses

Comme vu assez régulièrement ces dernières années (2016 et 2018, notamment), les conditions météo chaotiques du début de campagne ont perturbé la première génération (G1) des tordeuses de la grappe. le vol débute timidement le 19 avril. Les conditions météo défavorables (fraîcheur, vent, pluie) dérangeront durablement vols et pontes. Les tordeuses sont tellement perturbées, que durant les six semaines de vol de la première génération, seuls deux œufs sont vus pars les techniciens sur les différents réseaux. En conséquence, les glomérules restent très rares, et cantonnés aux parcelles situées hors zones confusées. 4% des parcelles du réseau BSV sont concernées....

Mange-bourgeons et pyrales, ravageurs encore et toujours secondaires

... Au bilan, les 3/4 des parcelles ont été concernées par la présence de mange-bourgeons et on a comptabilisé un peu plus de 8 % des parcelles des réseaux au seuil, contre 3 % en 2018.

... Au final, comme chaque année, la quasi-totalité des parcelles du réseau BSV seront concernées par la présence de pyrales, mais seulement 9 parcelles sur 150 seront au seuil.

Mange-bourgeons et pyrales restent des ravageurs secondaires à l’échelle du vignoble, même si très ponctuellement, ils peuvent causer des dégâts.

Jaunisses : des prospections renforcées pour la troisième année consécutive

Ces maladies à phytoplasmes, flavescence dorée et bois noir, regroupées sous le même terme de jaunisses, se caractérisent entre autres par un symptôme commun avec l’enroulement viral au niveau du feuillage ; enroulement du limbe vers la face inférieure avec une décoration rouge (cépage rouge) ou jaune (cépage blanc) du limbe. Par contre, les jaunisses se distinguent très bien de l’enroulement viral après examen des rameaux et des grappes par, dans le cas des jaunisses, un défaut d’aoûtement des bois (bois de couleur verte ou d’aspect gris caoutchouc) et un dessèchement partiel à total de la grappe.

Cette année encore et pour la troisième année de suite, les moyens mis en oeuvre par le Comité Champagne, les DRAAF Grand-Est et Hauts de France et la Fredon Grand Est, pour déployer les formations pratiques à la reconnaissance de ces symptômes de jaunisses au vignoble sont sans précédent. Avec plus de 40 réunions proposées sur l’ensemble de l’Appellation Champagne, l’occasion a été donnée à tous les professionnels de la filière de venir s’informer et se former sur cette thématique. Plus de 1 100 vignerons ont répondu présents. Les vendanges, plutôt précoces, ont permis de profiter de presque 4 semaines de feuillage encore vert pour réaliser le volet "terrain" de ces formations. L’organisation de prospections collectives volontaires s’est amplifiée cette année, avec cinq communes concernées : Trélou-sur-Marne (initié en 2018), Tauxières-louvois-Tours-sur-Marne et Mailly-Champagne.

Conséquence de ces nombreuses formations et prospections communales. le nombre de signalements de ceps douteux a explosé avec près de 2 000 prélèvements (contre 800 à l’automne 2018). A l’heure de la rédaction de cet article, les prélèvements officiels, pour diagnostic au laboratoire du bois noir ou de la flavescence dorée, sont encore en cours. la synthèse des résultats sera publiée prochainement dans le Vigneron Champenois et dans un bulletin Avertissements Viticoles.

Vendange 2019 - Symptômes de jaunisse sur Chardonnay (à gauche) et cépage noir (à droite)

Maladies du bois

Les notations effectuées sur 121 parcelles, par les techniciens dans le cadre du réseau de surveillance biologique du territoire (SBT), aboutissement à une expression plutôt "moyenne" des maladies du bois cette année, équivalente à 2018, et un peu plus faible que 2016 et 2017. Le déficit pluviométrique et le dessèchement des sols durant la saison végétative, observés en 2019, sont des facteurs favorables à une réduction de l’expression des symptômes.

En résumé, à l’exception de l’oïdium qui a pu engendrer localement des pertes de récolte et nécessité un tri à la vendange, l’empreinte des problèmes parasitaires sur le millésime 2019 est très faible et a été largement surpassée par celle des aléas climatiques !

Paramètres analytiques des raisins - Une maturation sous acide

Après un millésime 2018 exceptionnel en matière de quantité et de qualité, 2019 devait frapper fort pour marquer les esprits. Ce fut le cas ! Avec une cinétique de maturation inédite, des raisins en quantité suffisante, une qualité exceptionnelle et un équilibre sucre/acide excellent. 2019 réunit toutes les qualités d’un millésime prometteur. Retour sur une maturation hors normes.

Le réseau "matu", toujours en croissance

Vendange 2019 - Maturation

Les préleveurs et saisisseurs du réseau "matu" sont de plus en plus nombreux et nous les remercions pour leur investissement précieux. Le nombre de parcelles inscrites au sein du réseau continue de croître, pour atteindre les 605 en 2019.

les répartitions par cépage et département restent globalement stables, la meilleure représentativité de l’encépagement et du parcellaire de l’Appellation étant indispensable pour obtenir des résultats fidèles à la réalité.

Les premiers prélèvements du réseau matu ont eu lieu le lundi 19 août. Ils mobilisent modérément les préleveurs, pour la plupart encore en vacances : seules 237 parcelles sont échantillonnées. Cela nous permet tout de même de détacher une tendance. Malgré une phénologie plutôt calme et dans la moyenne, les vendanges seront plus précoces que prévu.

Le réseau matu en 2019
605 parcelles inscrites (21 ajoutées, 12 supprimées)
334 préleveurs bénévoles et 2 139 prélèvements réalisés sur 6 journées

Le degré potentiel moyen est de 5,9 % vol. mais le Pinot noir de l’Aube atteint déjà les 6,9 % vol.. L’analyse du second prélèvement s’avérait indispensable pour confirmer la tendance, mais de tels niveaux de maturation, en décalage avec l’aspect visuel des raisins, incitaient à intensifier les prélèvements.

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Anticipation du ban des vendanges

Ces degrés très élevés, en particulier dans la Côte des Bard, alertent un grand nombre de préleveurs. L’équipe technique du réseau matu en informe les décideurs. Avancer la date du ban des vendanges est envisagé. Les résultats du 3e prélèvement sont attendus avec impatience.

le 26 août, 484 parcelles du réseau matu sont analysées, gageant de l’importance de cette journée de prélèvements. Et la confirmation d’une cinétique très rarement rencontrée se confirme. la pris de degré sur la semaine est de 2,1 % vol. et le degré moyen est donc de 7,9 %. avec une acidité totale particulièrement élevée (13,7 gH2SO4/L) et une véraison décalée et trahissant, cette année encore, un décalage entre la charge en sucres et la maturation physiologique.
Suite à ce troisième prélèvement, la décision d’anticiper la commission de décision du ban des vendanges est prise et la date du 31 août est choisie, en cohérence avec les prises de degrés enregistrées et les prévisions issues des modèles.

Une maturation fulgurante et une acidité remarquable

Si le Pinot noir, en particulier dans la Côte des Bar, détonne du fait des degrés enregistrés, le Chardonnay suit une cinétique "record". En effet, la prise de degré sur une semaine dépasse largement les 2 degrés. Ce cépage qui, habituellement entame sa maturation lentement, enregistre un démarrage fulgurant.

Les effets des épisodes caniculaires extrêmes mais n’ayant, à l’échelle de l’appellation, pas impacté le fonctionnement de la vigne, expliquent en partie ce phénomène.

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Bien évidement, la chaleur a joué son rôle et la dégradation des acides, en particulier du malique, a été particulièrement marquée. La concentration en acide malique passe de 17 g/L le 18 août à 7,3 g/L le 2 septembre, mais le capital en début de maturation a été particulièrement élevé. les niveaux acquis en fin de maturation sont satisfaisants et en contraste total avec 2018.

L’échaudage, match aller et match retour

Autre fait de l’année, directement lié aux épisodes caniculaires, l’échaudage a une nouvelle fois sévit sur le vignoble. La première fois, précocement, en juillet. La chaleur est elle que les dégâts sont impressionnants. Une deuxième vague de chaleur, en pleine maturation cette fois, a également causé des dégâts, heureusement un peu plus sporadiques. A l’échelle du vignoble, 11 % du potentiel de récolte est impacté mais dans les parcelles les moins vigoureuses, où le feuillage n’a pas pu protéger les grappes, la perte est plus importante.

Une quantité préservée

Sur un potentiel de récolte déjà modéré, en particulier suite à l’abondance de 2018, cela inquiète. Mais la perte de récolte s’avère finalement raisonnable, notamment grâce à la taille des grappes qui, si elles sont en deçà de la moyenne décennale de 138 grammes, sont plus grosses qu’espérées affichant un poids moyen de 124 g tous cépages et toutes régions confondus.

La charge en sucres n’a pas faibli

Lorsque l’on regard l’indicateur "charges en sucres", traduisant le dynamisme du métabolisme de la vigne et de l’enrichissement des raisins en sucres, et que l’on compare 2018 et 2019, on constate que les cinétiques sont très proches. Cela montre qu’au cours de ces deux millésimes pourtant très différents, la vigne a bien fonctionné, quelle que soit la charge en raisin et le grossissement des grappes. Les baies se sont enrichies au rythme de leur croissance et sans accuser de blocages malgré les chaleurs importantes.

2019 aura donc apporté son lot de surprises : précocité de la maturation, qualité des raisins, degrés et acidité élevés. Tous les ingrédients sont réunis pour un millésime qualitatif, du moins, sur le papier. L’incitation à exploiter ce potentiel de récolte et à ne pas se précipiter, compte tenu de l’état physiologique et sanitaire de la vigne, a été entendu. Gageons que les œnologues et responsables de cave sauront valoriser cette récolte prometteuse. La balle est dans le camp des élaborateurs.

Rendements - Modérés mais satisfaisants

Après une année telle que 2018 et sa profusion, il état acquis dans les esprits que les rendements seraient plus modérés en 2019. La vigne avait énormément produit et la mise en réserve était jugée moyenne. Les estimations à la floraison ont confirmé cette intuition avec un nombre de grappe moyen, puis les dégâts parfois impressionnants dus à l’échaudage ont un peu plus terni le tableau. Au final, et compte tenu de ce scénario, la récolte 2019 est satisfaisantes.

Vendange 2019 - Rendements modérés mais satisfaisants

Des conditions optimales pour l’initiation florale en 2018 mais un nombre de grappes moyen

Parmi les facteurs favorisant la qualité de l’initiation florale, c’est à dire la quantité d’inflorescences primaires dans le bourgeon latent, l’ensoleillement et un régime hydrique satisfaisant, sont indispensables. Au cours de la floraison de 2018, ces facteurs étaient réunis. Ainsi, le nombre de grappes par rameau en 2019 s’annonçait correct, modulo l’ensemble des événements physiologiques et climatiques au cours des mois suivants.

La date de débourrement moyen pour tous les cépages est le 12 avril, soit 3 jours avant la moyenne décennal. Cependant , les premières feuilles sont apparues plus tôt dans certaines parcelles, et les premières gelées des 4 et 5 avril n’épargnent pas les bourgeons. Après une période glaciale mais sans impact majeur entre le 11 et le 15 avril, c’est principalement le troisième épisode de gel qui cause les plus gros dégâts, début mai. En effet les 5,5 et 7 malgré des températures moins basses, l’atmosphère humide induit des dégâts conséquents, en particulier dans la Côte des Blancs, sur Chardonnay. La perte est estimée à 3 % de l’Appellation.

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Un échaudage jamais vu

Après une première canicule relativement longue mais n’ayant pas eu d’incidence sur les raison, un épisode cour, de chaleur extrême, se déroule autour du 24 juillet. Les températures atteignent des records historiques et des dégâts sur les raisins les plus exposés sont remarquables. L’ensemble du vignoble est concerné, seules les parcelles les plus vigoureuses, dont les grappes ont été protégées par le feuillage, sont relativement épargnées.

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A la vendange...

Au final, les poids de grappes enregistrées début septembre marquent les aléas de l’année et la moyenne décennale de 137 grammes ne sera pas atteinte dans de nombreuses parcelles.
Au dernier prélèvement matu, le Chardonnay culmine à 120 grammes, suite à la coulure. Le Pinot noir qui, majoritairement dans la Côte des Bar, manque d’eau et le Meunier, atteignent en moyenne 121 grammes.
Pour autant, grâce au phénomène de compensation que la vigne a pu mettre en place pour pallier les pertes liées à l’échaudage et malgré un déficit hydrique parfois élevé, les grappes ont continué de grossir pendant la maturation et jusqu’aux vendanges.

Vendange 2019 - Les deux épisodes caniculaires de juillet (gauche) et août (droite) pénalisent durement le potentiel de récolte en causant un échaudage des grappes important

Au final, et contre toute attente, le rendement agronomique est estimé à 10 500 kg/ha pour l’ensemble de l’Appellation.

Le Vigneron Champenois novembre 2019