COUPLETS AU CHAMPAGNE
Quand Mai, de sa suave haleine,
Caresse le bois enchanté,
Le pur cristal d’une fontaine
Ô bouteille au col argenté,
Sur tes flancs égrenant ses perles,
À l’ombre te rafraîchira...
Aux éclats de rires des merles
Ton bouchon joyeux sautera !
— Avant de le boire, respire
Poëte, ce vin enjoleur :
C’est l’air du printemps... qu’on aspire
Dans son parfum de vigne en fleur !
Tes yeux, plus doux que la pervenche,
Admirent, timides encor,
La mousse pétillante et blanche
Diamantant la coupe d’or...
Vierge, — ose approcher ta lèvre !... Ose !
Dès que le bouchon sautera...
Au baiser de ta lèvre rose
La mousse blanche frémira !
— Avant de le boire, respire
Ô vierge, ce vin enjôleur :
Tu ris ?... C’est l’amour qu’on aspire
Dans son parfum de vigne en fleur.
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1879
Les Chevaleresques
LE VIN DE CHAMPAGNE
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Messeigneurs les grands vins, s’il faut qu’on vous réponde,
Bordeaux, bourgogne, écoutez un conseil :
Vantez un peu moins fort vos vertus à la ronde !
Car le champagne a fait le tour du monde,
À nos drapeaux victorieux pareil !
Il rit, léger, sous la mousse qui tremble,
Et semble
Dans le cristal un rayon de soleil !
Car le champagne est le vrai vin de France ;
C’est notre cœur pétillant dans nos yeux,
Se relevant plus haut sous la souffrance !
C’est, dans sa fleur, l’esprit de nos aïeux.
Le souffle de bravoure aimable qui tressaille
Sous le vent de l’épée aux plumes des cimiers ;
C’est le galant défi de la bataille :
« À vous, messieurs les Anglais, les premiers ! »
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À nos drapeaux victorieux pareil !
Il rit, léger, sous la mousse qui tremble,
Et semble
Dans le cristal un rayon de soleil !
1886
La Mandragore