OCCUPE-TOI D’AMÉLIE
Vaudeville
À midi, au réveil, dans la chambre de Marcel qui y a ramené Amélie, par mégarde, à la fin d’une folle nuit que tous deux s’efforcent de se rappeler.
Amélie — Après quoi, on a soupé à l’Abbaye de Thélème ; après quoi on a resoupé au RatMort ; après quoi, on est allé boire du champagne au Pigalle... [...] Après quoi... Après quoi... Ça devient plus vague... J’entrevois des bars, des lumières ! et encore du champagne !
Marcel — On commençait à être un peu bu ! [...]
Amélie — Alors je t’ai dit : « Ça va pas ! Je ne pourrai jamais monter mon escalier dans cet état ! »
Marcel — Oui !... Et moi, je t’ai répondu : « Passons chez moi... J’offre l’ammoniaque !... »
Amélie — L’ammoniaque, oui !
Marcel — Oh ! parole imprudente !
Amélie — D’autant plus que t’as jamais pu le trouver, l’ammoniaque !...
Marcel — Jamais !
Amélie — ...et que tu l’as remplacé par du champagne !
1908