Musique de Félix Chaudron
LE CHAMPAGNE
(PAULUS-CHAMPAGNE)
I
S’il en est qui tendent leur verre
Aux vins de Beaune ou de Tonnerre,
Moi, j’aime les brillants rubis
De la Champagne où je naquis.
Lorsque je bois ces perles blondes,
Ainsi que dans un carnaval
Je vois à travers le cristal
Passer les femmes des deux mondes.
IV
Fi des vins brûlés de l’Espagne
Et des bières de l’Allemagne,
Leurs vins vous grisent lourdement,
Leurs bières vous glacent le sang.
Le vin qui chez nous prend naissance
Rend le coeur aimant et joyeux,
C’est pourquoi le plus généreux
De tous les peuples c’est la France.
Joignant à la fantaisie la note patriotique qui était mise après la défaite de 1870, cette chanson, chantée à 1 Alcazar dEté par Paulus, avait la particularité d’avoir deux refrains, que voici :
Ô vin joyeux, Glou, glou, glou, glou,
Nectar mousseux, Glou, glou, glou, glou,
Liqueur de flamme, Vin de la femme,
Jus champenois, Glou, glou, glou, glou,
Quand je te bois, Glou, glou, glou, glou,
Vin sans pareil, Je crois avaler le soleil !
Et je me dis, Glou, glou, glou, glou,
Dans ton pays, Glou, glou, glou, glou,
Ô Germanie, Sombre patrie,
Bien qu’ils soient grands, Glou, glou, glou, glou,
Tes régiments, Glou, glou, glou, glou,
Ce vin français, Non, non, tu ne l’auras jamais.
s.d.
(Fin des années 1880)
1. Cette chanson était ainsi sous-titrée car elle avait été créée à I Alcazar dEté par Paulus, qui l’avait conservée dans son répertoire.