UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Elisabeth Adler

Littérature générale (1985)

INDISCRÉTION

Myra Kaufmann donnait un de ses célèbres brunches du dimanche. [...] Bill préparait son cocktail favori - champagne et jus d’orange - et le café était en route.
1985

LES CHEMINS DE L’AMOUR

Pendant la dernière guerre, à Paris sous l’occupation allemande. Pour pouvoir obtenir de précieux renseignements pour la Résistance, Lais de Courmont est devenue la maîtresse du général Karl von Bruhel.

Vêtue du dernier tailleur de printemps de Chanel, Laïs descendit la rue Cambon d’un bon pas. Elle avait rendez-vous avec son nouvel amant au bar du Ritz.

« Laïs ! » II lui fit signe. Il était entouré de plusieurs officiers. [...] Elle but une gorgée de champagne « Mmmm, le paradis, dit-elle, s’adossant à sa chaise. Un pur délice. » [...] Il lui adressa un sourire rayonnant, puis dit à ses compagnons : « Oh... je m’aperçois que je ne vous ai pas encore présenté. [...] Voici Herr Otto Klebbich. Il vient juste d’être nommé directeur des affaires de Champagne. » Le rire de son amant fusa dans l’élégant bar du Ritz. « Tu sais qui est Otto ? C’est le Führer du champagne ! ’ »

Lais a l’ïdée d’utiliser pour les besoins de la Résistance les camions livrant le champagne aux hôtels réquisitionnés par les Allemands dans le Midi.

1. Le "führer du champagne" a bien existé.

2. S’il est exact que les producteurs de champagne ont considérablement aidé la Résistance, leurs camions de livraisons n’ont pas été utilisés à cet effet.

Alice et Laïs faisaient à présent route vers Reims afin de contacter le réseau champenois et demander l’aide des viticulteurs. [...] Elles firent la connaissance du comte Robert de Vogüé, directeur général de Moët & Chandon, [ ...] devenu le porte parole de toute l’industrie champenoise chapeautée par les Allemands, et le chef de la Résistance locale’.

Avec la coopération des chauffeurs, on décida que les fugitifs seraient conduits à l’Hostellerie ou dans d’autres hôtels de la Côte.

Sur la Côte d’Azur.

Laïs était assise sur son tabouret habituel, au bar de l’Hostellerie. Elle buvait du champagne au milieu d’un groupe d’officiers manifestement sous le charme. [...] Elle se sentit soudain fatiguée. Un flot de clandestins [...] arrivait régulièrement d’Épernay. En se mêlant aux officiers, Laïs entendait souvent des bribes de conversation qui pouvaient leur être utiles. [...] Elle était terrifiée mais ne le montrait à personne. Elle regarda fixement son verre. Le champagne était un accessoire indispensable à sa performance.

Un peu plus tard.
Le gros camion dont la bâche portait l’inscription "Champagne d’Épernay" s’arrêta dans la cour de l’Hostellerie. Volker Kruger s’avança vers le chauffeur d’un air important. Il avait entendu parler du réseau d’Épernay. C’était la troisième livraison de champagne en trois semaines et il soupçonnait ce véhicule de livrer tout autre chose que du vin. [...] Il allait enfin montrer à tous ces imbéciles d’aristocrates de quoi sont capables les buveurs de bière ! Il allait coincer des résistants sous leur nez pendant qu’ils se vautraient dans le champagne.

1986

Traduit de l’anglais.

1. La grand-mère de Lais.
2. Le comte de Vogüé, ancien officier de cavalerie, a été condamné à mort par les Allemands et incarcéré en forteresse, échappant de peu à l’exécution.
3. Hôtel dirigé par Alice.