COMMENT J’AI DÉCOUVERT L’Amérique
L’auteur, député, dîne chez la comtesse Robert Fitz-James.
Quelqu’un me demanda ce que j’avais fait dans la journée. « J’ai été à la Chambre », dis-je, et Mme de Castellane reprit : « Pas à la Chambre, mais à une chambre. » [...]
C’est à moi qu’échut la fève. Comme je buvais le champagne, tandis qu’on répétait : « Le roi boit », j’entendis cette deuxième réflexion : un Roi aujourd’hui, détrôné demain. »
1924
L’ART D’ÊTRE PAUVRE
L’auteur reçoit à dîner, outre la grande-duchesse Wladimir et quelques invités de marque, le grand-duc Paul, que son neveu, le tzar Nicolas II, a dû exiler à la suite d’un mariage qui avait fait scandale.
Ce fut le jour des gaffes.
Je fis servir mon meilleur champagne. Mon échanson disait d’une voix forte à chaque convive le nom du cru qu’il était appelé à déguster. Il servit la grande-duchesse Wladimir la première, et lui cria dans (oreille, assez haut pour que toute la salle l’entendît : « Brut impérial 1890 ». La grandeduchesse tressauta. Le grand-duc Paul aussi. Tous mes convives éclatèrent de rire. Cette bévue s’était produite comme un attentat.
1925
1. Cuvée de la maison Moët & Chandon.