LE MANÈGE ESPAGNOL
Dans une petite ville dAragon.
Monseigneur était un bon buveur. Mme Lopez déboucha une deuxième bouteille de champagne.
- Veuve Clicquot ! s’écria l’évêque. Cela me rappelle mon exil pendant la guerre civile. J’habitais en France, près de Bordeaux. [...] Bref, j’en arrive au champagne. Mon hôtesse prétendait que le vin de Champagne est un remède souverain contre les rhumatismes dont je suis affligé... (chacun porte sa croix, n’est-ce pas ?) A chaque repas, elle débouchait - cette âme charitable - une bouteille de Veuve Clicquot. Vous ne le croirez peut-être pas : je souffrais beaucoup moins, mais beaucoup moins ! me mes rhumatismes.
1960
Traduit de l’espagnol.
LA GLOIRE DE DINA
« Viens, nous allons faire un bon repas pour nous changer les idées, je sens qu’un verre de champagne me remontera le moral. Rien ne résiste au champagne. »
Cependant qu’elle boit, fermant à demi les yeux, une lumière de béate satisfaction sur tout son visage, son verre de Dom Pérignon [...], je considère, au coin des yeux, ces ridules que je voudrais embrasser.
Que ces illusionnistes disparussent, ce pitre de Mussolini avec ses harangues à la romaine, ce fou de Hitler, avec ses obsessions de pureté raciale, et la fête aussitôt reprendrait [...], dans l’explosion joyeuse des bouteilles de champagne.
1984
Traduit de l’espagnol.