LA LISIÈRE
A Nancy, l’écrivain Paulin invite son épouse, Claire, à `prendre un pot"à un café de la place Stanislas. Ils ont pour voisins des Britanniques. La serveuse vient prendre la commande.
- La dame boira une demi-bouteille de champagne, répond Claire.
Sans sourciller, admirable amie... la serveuse demande
- Quel champagne ?
- Le meilleur ! allez... pressez ! je suis altérée.
Vénus obéit avec lenteur sans marquer la moindre surprise ou hostilité. Son buste pivote, elle dérobe la peau tendue, raccourcie entre les seins du décolleté... et Paulin a la vision de ces bouées vigoureuses bornant un intervalle de peau lisse. [...]
La bonne revient avec la demi-bouteille de champagne qui fait pousser un oh ! surexcité des Britanniques. Il y en a qui se décident à en commander une pareille. Les voilà la cible des touristes friands, hallucinés. La bonne a pris la bouteille et fa fourrée entre ses cuisses. Elle commence à tirer le bouchon. Elle se tord, les seins penchés vers lui dévoilent leur harmonie. Elle empoigne le goulot saillant entre ses jambes. Elle est toute torturée par l’effort, puis le bouchon vient, doucement s’écartèle, se retire humide du trou. L’air libéré explose. Et tout le liquide s’évacue dans la coupe de Claire. Soulagée, la bonne s’est redressée et lui sourit.
1973