L’ÉQUIPAGE
Pendant la première guerre mondiale. L’aspirant Herbillon vient de rejoindre son escadrille.
Deschamps, qui examinait soigneusement son appareil, passa sur son front un pouce informe et observa
- C’est une sortie qui nous coûtera cher. Quatre accrocs aux ailes.
- Quatre bouteilles, dit Thélis. [...]
- Vous voilà renseigné, Herbillon, cria le capitaine. Un flacon par trou rapporté des lignes.
1954
OEuvre posthume
LES ENFANTS DE LA CHANCE
Un nouveau journal, Nuit et Jour, va naître.
1923
Le Droz travaillait comme il faisait la fête, comme il se battait, de toute sa masse. Le jour se leva quand il eut terminé. [...]
Roberte et Vivant parurent sur le seuil de la chambre.
- Nous avons pensé à t’apporter un stimulant, dit la jeune femme.
Vivant portait deux bouteilles de champagne. Et ces bouteilles étaient enveloppées de feuilles fraîchement imprimées. [...]
- J’en avais justement besoin, dit-il.
- Tu liras plus tard, s’écria Vivant. Buvons d’abord.
Il fit sauter le bouchon avec le plus de bruit qu’il put et dit
- Vive Nuit et Jour. Et que nous soyons toujours amis et frères.
Ils devaient, toute leur vie, se rappeler cette joie pure, cette merveilleuse émotion.
1934
LES PASSANTS DU SANS-SOUCI
La soirée n’avait pas été déplaisante pour Elsa. [...] Un homme l’avait invitée. [...] Pour la retenir près de lui jusqu’à la fermeture de l’établissement, il avait commandé d’un seul coup plusieurs bouteilles de champagne.
1936
NUITS DE PRINCES
Hélène Borissovna vient d’être engagée comme chanteuse dans un établissement parisien d’émigrés russes.
Comme elle entrait, le maître d’hôtel [...] hocha la tête et dit
- Philippe Antemievitch, vous avez encore oublié les mosers au numéro 6. On voit que dans le bon temps vous buviez votre champagne sans le battre’.
- Je suis en faute, colonel, c’est vrai, excusez-moi, répondit l’un des garçons.
Une amie d’Hélène est congédiée par Terhane, le patron de l’établissement.
Ce soir-là Hélène s’enivra [...] et, vers trois heures du matin, quitta soudain la table à laquelle elle chantait.
- Je vais porter un verre de champagne à notre patron, dit-elle avec un rire strident.
Elle entra sans frapper chez Terhane et, avant qu’il ait eu le temps de parler, lui brisa la coupe sur le visage.
1953
1. On ne doit jamais battre son champagne. Voir p. 842.
LES TEMPS SAUVAGES
La première guerre mondiale vient de se terminer. L’auteur, qui s’était engagé dans l’aviation, se retrouve â Vladivostok.
L’Aquarium était [...] "la" boîte de nuit de Vladivostok. [...]
Une gentille tape dans le dos m’a fait tourner la tête.
- Permettez vous offrir le premier verre. Mon nom est Robinson. [...]
Un serveur est entré. Robinson a commandé du champagne. En anglais. C’était un mot que l’on comprenait dans toutes les langues à l’Aquarium.
Cette nuit, le vin a eu de l’amitié pour moi. Il ne menait pas à la violence, à la tristesse, à l’abêtissement. Pas davantage à la gaieté des ivrognes. Il détendait les nerfs, brouillait les images que je ne pouvais plus supporter, retirait du corps la fatigue. Je me sentais bien sans plus. Et c’était admirable. [...]
Je buvais juste assez pour entretenir cet état de grâce. Qui durait, durait...
1975