LA LIONNE DU BOULEVARD
Le Grand Six de la Maison Dorée. Blanche d’Alizon y amène la jeune Céleste, dont c’est la première sortie dans le monde de la noce.
- Alors, monsieur Tattet, il reste plus une goutte de champagne ? demanda Blanche en se dandinant vers un homme à grande moustache rousse. [...]
- Charles, montez une douzaine de bouteilles, ordonna-t-il entre ses dents. [...]
Céleste tressaillit : à côté d’elle, un bouchon venait de sauter. La mousse du champagne moutonna et Blanche, le poing sur la hanche et la tête renversée, but, cul sec, cinq coupes à la suite.
- Encore !
Céleste, devenue "La Mandragore" ; est invitée par "Pomaré", la reine du bal Mabille, à souper avec Alfred de Musset.
La Mandragore ne regretta pas d’avoir accepté l’invitation de la Pomaré c’était une véritable bouteille de champagne que cette femme là ! Fanfaronne, violente, garçonnière et mutine à la fois, elle avait un aplomb formidable que doublait un esprit pince-sans-rire. [...]
Céleste déclara [...] qu’elle n’avait « vraiment plus faim du tout ». [...]
- Vous avez un appétit d’oiseau, commenta Alfred de Musset de sa voix sans timbre.
Elle lui décocha son plus doux regard et répondit qu’elle n’avait plus d’appétit que pour ses poèmes... Céleste avait trop bu de ce délicieux vin de Champagne. Pour se donner une contenance, elle n’avait pas quitté son verre, qu’elle vidait par petites gorgées, sans même s’en apercevoir.
Céleste, désormais "Céleste de Charmoire", est la maîtresse en titre du duc de Gramont-Caderousse.
Perchée en déshabillé sur le bord de la baignoire [...], elle regardait [...] le duc qui se servait du champagne en prenant son bain. [...]
Le duc vida à deux mains deux bouteilles de champagne qui bouillonnèrent dans la baignoire
- Pour rendre mon sang moins acide, expliqua-t-il...
1984