LA FÊTE IMPÉRIALE
C’était à la suite d’une nuit de bombance. Lord Hamilton avait eu l’idée de souper, à la Maison Dorée, avec le colonel Jacques Howard, attaché militaire à l’ambassade d’Angleterre en France, et avec deux femmes aimables. [...] Il était visible, à considérer son visage illuminé, que trop de fois les coupes de champagne avaient pris le chemin de la table à ses lèvres. [...] Subitement il perdit l’équilibre [...] et fit [...] une chute si malheureuse qu’il resta sur le coup, [...] inerte, les yeux hagards. [...]
Le docteur Delrieu lui frotta le front et les oreilles avec de l’éther. Ses yeux s’entrouvrirent, ses membres tressaillirent d’un léger mouvement. S’imaginant à cette vue que le duc revenait à lui, Jacques Howard [...] présenta une coupe de vin pétillant à son ami presque mort, en criant
« Aoh ! Douglas, my dear, you are better now ! a glass of champagne. » [...] Il mourut sans avoir desserré les lèvres.
1912