Prix Nobel 1971
J’AVOUE QUE J’AI VÉCU
Brusquement, des ombres de Paris, surgit le mécène que nous avions toujours attendu et qui n’arrivait jamais. C’était un écrivain chilien. [...] Ce mécène fraîchement tombé du ciel [...] nous emmena tous à "La Cave caucasienne". [...] Fragile et blond, il ne cessait pas de commander du champagne et faisait des bonds délirants, à la manière des danseurs cosaques qu’il n’avait jamais vus.
« Du champagne ! Encore du champagne ! » et notre pâle et millionnaire amphitryon s’écroula sans crier gare.
J’étais maintenant à Moscou, chez Ilya Ehrenbourg. [...]
Il savourait les poèmes de Jorge Manrique comme il dégustait un Pommery-Greno. Il portait à la France, à l’âme et au corps de la France délicieuse et parfumée, un amour passionné.
Traduit de 1 espagnol.
1974
OEuvre posthume