LA JOIE-SOUFFRANCE
Georges Zarnitzine et sa femme, émigrés russes, pendent la crémaillère rue Lecourbe, aidés de Myrrha (Mour), la soeur de Georges.
La fête terminée, l’appartement ressemble à un champ dévasté. [...] A quatre heures du matin [...] Georges, en bras de chemise, passe en revue les bouteilles posées sur la table, espérant en découvrir une qui ne soit pas vide. Chic. Une qui n’est même pas débouchée. « Je l’ouvre, tu veux ?
- Ça va faire du bruit.
- Penses-tu. Je sais les ouvrir sans bruit. Prends un verre [...] "compagne lumineuse de ma jeunesse dorée"... tu te souviens, Mour ?
- Si je me souviens !
- [...] Voilà, je l’ai ouverte sans bruit, mais alors de la mousse partout ! Tiens ton verre.
Elle le prend, et les voici côte à côte sur le canapé rouge, dos calés sur les coussins de velours, coupes de champagne encore pétillant dans les mains.
1980