UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Françoise Parturier

Littérature générale (1978)

CALAMITÉ, MON AMOUR...

Simon vient d’épouser Marie-José. Après une série de fiascos, alors qu’il est rentré chez lui à limproviste, il parvient enfin à vaincre son impuissance en prenant sa femme dans 1 entrée.

Quand elle se leva, elle regarda la moquette tourterelle et dit qu’il fallait la nettoyer rapidement. [...] « Débrouillez-vous, moi je vais aller chercher du champagne. »

Simon gardait toujours des bouteilles au frais, c’était un des conseils du médecin.

Quand sa femme revint, propre et bien coiffée, la bouteille et les verres à la main, il était accroupi avec une éponge, une bassine, des Kleenex, comme il avait vu faire sa mère. Marie-José ne l’attendit pas, fit sauter le bouchon, servit les coupes et vida la sienne qu’elle remplit à nouveau pendant que son mari s’excrimait à éviter "l’auréole".

Pierre, cadre commercial, a sa situation à Stockholm. Il est l’adjoint d’un certain Werner dont l’épouse, Sonia, aime France, la femme de Pierre, etlui fait visiter le pays pendant un séjour à Paris de ce dernier.

Le manoir de Finkby avait été construit à la fin du XVIIIe siècle, beaucoup plus comme une ferme que comme un château, il avait été facile de l’aménager en auberge de luxe sans en détruire le charme. [...]

- Il faut que je téléphone à Pierre...

Sonia eut un mouvement d’impatience. [...]

- Bon..., si cela doit vous gâcher la vie, appelez-le tout de suite ce mari...

Sonia demanda le numéro que France savait par coeur et fit servir du champagne et quelques zakouskis. [...]

La communication avec Paris vint assez vite. [...] Quand elle regagna le salon pour boire son champagne elle avait les joues rouges, les yeux brillants. [...]

- Il a été un amour...

- Eh bien... tant mieux... Nous allons pouvoir nous reposer.

France fut étonnée de ce ton sec, alors qu’elle-même avait retrouvé le plaisir de vivre. [...] D’un trait elle vida la coupe à laquelle elle n’avait pas touché auparavant.

- Mon Dieu, que cet hôtel est joli !...

- L’amour, mon Dieu, quelle calamité !...

Déçue dans son amour pour France, pendant le dîner Sonia jette son dévolu sur une Danoise qui occupe une table voisine.

Sonia avait cessé de manger. Tenant à deux mains sa coupe qu’elle basculait doucement, elle fixait les bulles qui s’en échappaient et ne relevait les yeux que pour regarder sa voisine. [...]

Entre deux bouchées d’anguilles, France, fascinée, observait. La Danoise commençait à sourire à Sonia. [...] Sonia ne se contentait plus de regarder sa voisine de la manière la plus provocante, entrouvrant la bouche elle caressait lentement sa lèvre inférieure au bord de la coupe. La jeune femme trempa son index dans son verre [...] et de son doigt mouillé fit doucement le tour de ses lèvres. [...]

Un quart d’heure après, France sortait de sa chambre avec l’intention de marcher dans le parc [...]. Elle croisa le concierge qui se dirigeait vers l’appartement de Mme Werner en poussant une petite table roulante, joliment dressée, sur laquelle elle vit [...] une bouteille de champagne. [...]

« Quelle santé ! » pensa France.

1978

LES HAUTS DE RAMATUELLE

Il avala d’un trait un verre à whisky de Dom Pérignon millésimé. Et comme il hocquetait de rire, le champagne par saccades dégoulinait sur son torse nu.

1983